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Cold Prey : Resurrection

aka Cold Prey 2 - Fritt vilt II | Norvège | 2008 | Un film de Mars Stenberg | Avec Ingrid Bolsø Berdal, Marthe Snorresdotter Rovik, Kim Wifladt, Johanna Mørck, Fridtjov Såheim, Per Schaaning, Andreas Cappelen, Mats Eldøen, Vetle Qvenild Werring, Mads Sjøgård Pettersen, Robert Follin

Au pied des massifs de Jotunheim, un petit hôpital s’ennuie dans l’attente de sa fermeture. Seuls deux patients occupent le personnel médical, une vieille dame solitaire et un petit garçon au bras cassé, qui attend que sa mère vienne le récupérer. Une infirmière, Camilla (ravissante Marthe Snorresdotter Rovik), heureuse de son licenciement forcé, tente de faire passer la pilule de son départ pour Oslo à son policier de petit ami. Celui-ci, enquêtant sur un véhicule abandonné non loin de là, manque de renverser Jannicke, survivante hagarde et frigorifiée du premier Cold Prey. La police recueille le témoignage de la jeune femme en état de choc, et dépêche ses hommes au fond d’une crevasse pour récupérer les corps de ses amis et de leur assassin. Alors qu’ils tentent de l’identifier, ce dernier montre des signes de vie, et les infirmiers font honneur au serment d’Hippocrate en le réanimant...

Préférant travailler sur son projet de fantasy familiale Magic Silver avec sa femme [1], le demandé réalisateur de Cold Prey, Roar Uthaug, a laissé la mise en scène de Cold Prey : Resurrection au nouveau venu Mars Stenberg, toujours fort de la plume de Thomas Moldestad, pour une suite qui, pour une fois, tient plus de la seconde partie que du simple opportunisme mercantile. Délaissant les flashbacks et autres redondances faciles, elle démarre à la fin des incidents du premier opus, qu’elle aborde d’un œil extérieur pour y puiser le background implicite d’un slasher en devenir ; contexte dont l’absence faisait pourtant, en partie, l’originalité de Cold Prey.

Impossible en effet, de renouveler l’effet de surprise de la première confrontation de Jannicke et du tueur au piolet. Moldestad en a conscience et multiplie les personnages pour faire avancer une intrigue temporairement autre, qui tiendrait presque du polar, explicite son entité destructrice tout en épaississant le mystère qui l’entoure ; même si, ce faisant, il dénigre quelque peu l’humanité bafouée qui se dégageait de la conclusion silencieuse du premier opus. Prenant le temps de construire une légende urbaine, dont les caractéristiques garantissent la cohérence d’un troisième film d’ailleurs récemment annoncé, il attend plus d’un tiers du métrage pour faire de l’hôpital désert le lieu d’un slasher en bonne et due forme.

Dans ce cinéma moins ambitieux a priori que le polymorphisme du premier Cold Prey, Jannicke tarde elle aussi à redevenir l’enjeu de l’affrontement, victime de confinements successifs qui l’isolent de d’action, et contrastent parfaitement avec l’ouverture cynique de cette résurrection, sur le quotidien d’une ville à proximité du soit disant isolement montagneux des meurtres qui nous y ont conduits. Et pendant que Stenberg enferme son héroïne, l’excluant des schémas du genre, son adversaire élimine les autres protagonistes du film, se rapproche de sa détresse et réduit la distance entre Jannicke et le slasher.

Ponctué de fulgurances muettes, à la tête desquelles la résurrection éponyme du film, mise en scène sur l’extinction du hurlement d’Ingrid Bolsø Berdal, Fritt Vilt deuxième du nom tiendrait presque de l’exercice rythmique. Somme de micro slashers donc le confinement est sans cesse déplacé, le film constitue une alternance de claustrophobies classiques et d’élargissements virtuoses de l’action, mécanique cinématographiquement respiratoire de contraction / expansion qui construit et achève d’un même élan la fin ouverte dont Cold Prey s’était intelligemment affranchi. Une course qui s’effectue, le souffle longtemps retenu, entre chaque aspiration qui élargit l’horizon de moins en moins obstrué du film, pour redéfinir le premier opus dans l’étreinte d’un diptyque. Cold Prey : Resurrection transcende son classicisme volontaire par la brillance périodique de sa réalisation, qui lui permet de se parer de faux airs de slasher parfait. Qu’il le soit ou nom importe peu : dans sa mise en images de la hargne vengeresse de la belle Jannicke, qui passe de la victime traumatisée à la prédatrice volontaire en contretemps, il en procure tout le plaisir.

Notamment disponible en DVD zone 2 anglais, Cold Prey : Resurrection sera disponible courant janvier dans les bacs de l’hexagone.

- Article paru le dimanche 3 janvier 2010

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