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Hong Kong

Devil’s Woman

Hong-Kong | 1996 | Un film de Otto Chan Juk-Tiu | Avec Elvis Tsui Kam-Kong, Marianne Chan, Ben Ng, Cammy Choi, Ivy Leung

Parfois, il suffit de bien peu de choses...
"Kong et la femme détective Min sont assignés à l’enquête autour de la mort soudaine d’un médecin. Pendant ce temps-là, l’infirmière qui travaillait pour le défunt docteur est tuée par son chat et son ex-femme est poignardée par un parapluie. De plus, Kong est victime d’un enchantement vaudou, subissant un désir sexuel insatiable. Sentant que quelque chose de maléfique entoure toutes ces affaires, Min va chercher de l’aide auprès de sa grand mère Mistress Dragon..."
Voilà ce que donne, sans aucun effort d’interprétation, la traduction du résumé au verso du VCD édité par Universe pour rendre justice à la trame de Devil’s Woman. Force est de reconnaître que, dans le genre on peut difficilement faire mieux. Simple racolage ou "réalité artistique" ? Lisez et vous saurez...

Devil’s Woman commence en réalité par une scène d’agression plutôt étrange : un homme poursuit une jeune femme jusque dans une allée, faisant mine de ruer de coups cette dernière mais ne la touchant jamais vraiment. De temps en temps tout de même, certains coups atteignent la cible... et c’est à ce moment-là que l’on se rend compte que nous assistons au tournage d’un film ! May (Cammy Choi - Hong Kong Showgirls), l’actrice de la scène, en a assez de perdre des dents sur les tournages. Le réalisateur s’en fiche totalement, et demande même à son protagoniste masculin d’y aller plus brutalement lors de la scène suivante ; le réalisme n’a pas de prix...
A la fin du tournage toutefois, un homme intervient et demande à May si elle veut être célèbre. La demoiselle suit l’étranger, et subit un rite initiatique obscure, se retrouvant sans le savoir à vendre son âme à "Sedan" (sans doute Satan, mais n’est pas sous-titreur qui veut) !

En parallèle de tout ça, Lam (Tsui Kam-Kong - Sex and Zen, To Be Number One, Eternal Evil of Asia...), membre chevronné du SDU, aborde sa mission du jour avec appréhension : la veille au soir, il a eu une vision de son collègue et lui couverts de sang qui l’inquiète quelque peu... L’intervention, qui vise à libérer une femme retenue en otage à la demande de son mari, tourne effectivement très mal, et Lam demande une mutation.
On revient auprès de May, envoutée et condamnée à exécuter quelques tâches pour l’homme qui lui a promis de la délivrer de l’anonymat. La première : séduire un médecin, le droguer et lui faire l’amour jusqu’à la mort ! Un décès qui permet à Lam de revenir pour de bon sur le devant de la scène - accompagnée de Man (et non Min /Ivy Leung - Our Neighbour Detective) -, désormais simple officier de police. Les meurtres par chat et parapluie interposés interviendront effectivement peu après, mais il faudra pour ça suivre l’enquête jusqu’au bout du film...

Et bien non, le résumé du VCD ne ment pas ! En fait si, un peu, car il faut tout de même attendre une quarantaine de minutes avant d’assister aux scènes qu’il énumère - mais ça permet de conserver un certain nombre de surprises pour le début du film ! Car en bon Cat III qui se respecte, Devil’s Woman est loin d’être avare en mauvais goût en tout genre...
Un aperçu ? Le plus marquant je pense, c’est l’intervention presque totalement gratuite (les scénaristes se justifiant comme ils peuvent sur la fin) de Lam en tant que SDU. Au cours de celle-ci, Tsui Kam-Kong se retrouve face à un criminel qui utilise une femme enceinte comme otage. Ce dernier tire au travers de la victime à l’aide d’un fusil à pompe - et c’est carrément l’enfant en gestation que notre softcore-hero favori se prend en plein visage ! Cette scène est de loin la plus atroce du film rassurez-vous ; le reste est racoleur, gore et j’en passe, mais sensiblement moins hardcore...

Ce qui est très agréable (comme toujours dans les bons Cat III) avec Devil’s Woman, c’est la variété de tons qui se rentrent dedans à tout bout de champ au long de la narration. Ainsi, le massacre foetal des premières minutes enchaîne-t-il sans vergogne sur le quasi-viol du docteur par May - scène interminable et fascinante (au énième degré), au cours de laquelle Cammy Choi dévoile ses charmes très généreux. Sans transition, c’est au tour de Tsui Kam-Kong de forcer sa collègue à préserver du sperme sur une scène de crime à l’aide d’une paille ; puis à un chat rendu maléfique par une ingestion de sang d’arracher un oeil à sa maîtresse - avant de se faire passer au micro-onde par Ivy Leung ! ; ou encore à Ivy et Tsui d’étaler leurs théories rocambolesques sur le fameux "coup du parapluie" cité en introduction (un hommage au cinéma populaire français ?)... J’oublie de mentionner la malédiction jetée sur Lam, qui se ballade constamment avec un phénoménal braquemard ; la séquence à la Freddy au cours de laquelle le lit de notre héros s’avère être une porte sur l’enfer qui digère cette charmante exhibitionniste de Cammy Choi ; une vieille femme qui élève des fantômes ; des revenantes qui violent les vivants... mais il faut que je m’arrête, avant de gâcher tous les moments croustillants de ce monument culturel !

Assurément con (il n’y a pas d’autre mot) et intelligement assumé, Devil’s Woman bénéficie d’un travail éhonté sur le montage et la bande-son, ainsi que de la prestation sans retenue de l’ensemble du casting. Vous aurez donc compris que ce n’est peut-être pas le meilleur moyen de passer un bon moment en famille - à moins que vous viviez dans un film de Mike Mendez - mais cet excellent défouloir de Otto Chan représente tout de même un morceau (avarié) de choix. Miam !

Disponible en VCD et DVD HK chez Universe.
La compression du VCD est d’assez mauvaise qualité.

- Article paru le vendredi 24 janvier 2003

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