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Hong Kong

Half Twin

Hong Kong | 2006 | Un film de Yip Wai-Ying | Avec Candy Lo Hau-Yam, Eric Kot Man-Fai, Carl Ng Ka-Lung, Bella Zhang, Michelle Zhang

De l’intérêt du générique... Celui de Half Twin nous narre, par bribes et en noir et blanc, le triste passé de deux soeurs jumelles, séparées dans leur enfance par leurs parents après une dispute de trop : la mère s’enfuit en emmenant avec elle l’une des gamines. Toujours par bribes, on découvre que celle-ci décède quelques années plus tard dans la rue, ivre morte, dans les bras de sa fille, puis on comprend que, pendant que l’une vit une vie de confort, l’autre vit à la dure, sans rien. D’ailleurs, ça se voit dans le regard de chacune, même si les deux sont interprétées par Candy Lo.

Half Twin démarre donc alors que Lok Yan, à la tête de la compagnie léguée par son père à Shenzen, réprimande Ko (Carl Ng), l’ancien assistant de celui-ci, pour de mauvais choix financiers. Véreux à souhait, Ko s’en sort en déclarant qu’il a enfin retrouvé sa soeur Lok Ling, à Hong Kong, et qu’une partie de ses dépenses injustifiées ont été pour elle. A contrecoeur pour Ling, les deux soeurs se retrouvent dans le lobby d’un hotel de luxe à Hong Kong. Seulement les retrouvailles se déroulent dans un enthousiasme limité, Lok Ling accusant sa soeur d’être responsable des difficultés que la vie a dressées sur son chemin. Comme cet anniversaire le jour de ses dix ans, où Ling dérobe des patisseries. Prise sur le fait, le propriétaire de la boutique la force à manger devant lui, avant d’abuser d’elle sexuellement ( !!?!)... quel dédommagement Yan pourrait-elle bien lui offrir pour compenser cela ? Heureusement, Ko a une idée. Enervé par la décision de Yan de lui retirer ses dossiers - et sans doute aussi par son refus de devenir sa petite amie - il tend un piège redoutable à la jumelle non maléfique : il lui creuse une tombe et propose à Ling d’enterrer sa soeur vivante afin de prendre sa place, et reprendre ainsi ce que la vie lui a volé. Submergée d’images tirées du générique, Ling accepte...

On se demande parfois, s’il est possible qu’un film soit à ce point différent sur papier de son rendu final, alléchant au point que Candy Lo puisse accepter de jouer un double rôle dans ce qui devait pourtant ressembler à un mauvais téléfilm dès le départ... car Half Twin est aisément l’un des plus mauvais film HK qu’il m’ait été donné de voir ces derniers mois. La faute d’abord, à un scénario ridicule, tout droit tiré des Feux de l’amour et déroulé avec la finesse inhérente à son protagoniste "moteur", Ko. Interprété tout en endive par un Carl Ng affligeant (il faut le voir se mettre en colère contre Candy Lo, cantonné à un cri monocorde et un geste qu’il répète à plusieurs reprises), Ko est un homme vil et bourré de courts-circuits, sur lequel le "scénariste" s’appuie pour faire rebondir son histoire dans tous les sens, mais jamais bien loin quand même. Sa tentative d’abus sur la personne de Lok Ling, qu’il prend, ivre mort, pour Lok Yan, suivi d’une complainte en forme d’aveux amoureux, tient du Razzy HK, si celui-ci existait.

Au milieu de tout ça, on se demande ce que font non pas une mais deux Candy Lo dans cette galère. La première, sérieuse et souriante, disparaît - la maligne - rapidement de l’écran ; tandis que la seconde, grave et les yeux soulignés de noir, découvre la vie de sa soeur (au coeur de flashbacks qui ne sont pas les siens !), apprend à la pardonner, et même à aimer son petit ami simplet interprété par un Eric Kot en vacances intellectuelles, ou bien en simple représentation syndicale. Alors oui, Candy Lo est magnifique, mais non, elle ne justifie pas, même dédoublée (dans une séquence aux effets saisissants, à faire pâlir Green Snake), de regarder Half Twin. Le plus étrange, c’est que même le réalisateur parfois, perd de son applomb et se laisse aller à des split-screens incongrus, des morphings et autres effets de montage tapageurs, doublés de soulignements surround à vocation dramatique, alors que l’ensemble est volontairement terne, sans la moindre variation d’éclairage, le moindre éclat d’intelligence (c’est tellement triste sur le plan visuel, que j’ai bien cru apercevoir Horst Tappert). Dans ces moments-là, on se dit que Half Twin aurait mieux fait de miser sur le talent pince sans rire de Candy Lo façon Happy Family (comme lors de la trop brève séquence de foot en cuisine avec une tomate, peut-être ?), que de tenter le drame flamboyant en VHS-C, avec une actrice bridée, un acteur grippé et le reste sous acide. Le même d’ailleurs, que celui pris par le scénariste pour pondre cet insert très Cat III, infâme et gratuit, du viol sur une fillette gavée de gateaux, décisif dans l’histoire de Lok Ling. Non mais franchement...

Half Twin est disponible en VCD et DVD HK, sous-titré dans un anglais que je soupçonne d’être volontairement approximatif pour augmenter la tension du métrage. Mais je vous en supplie, restez loin de tout ça.

- Article paru le jeudi 7 juin 2007

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