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Japon

Killing Angel

aka Killing Angel Muhan | Japon | 1995 | Un film de Katsuji Kanazawa | Avec Reiko Kataoka, Yoichi Miura, Shingo Tsurumi, Kazuyoshi Ozawa, Hiroshi Matsunaga, Mira Kojima

Exploitation toujours, mais d’un niveau un peu supérieur pour une fois...
Ce Killing Angel ne se contente donc pas d’exploiter de jolies jeunes filles dénudées. Le propos de Katsuji Kanazawa serait plutôt de tourner son propre Kuro No Tenshi (Black Angel vol. 1 et 2 - Takashi Ishii, respectivement 1997 et 1998), et d’y rajouter un peu plus de séquences dénudées. Pour cela, quoi de plus simple que de proposer le rôle du la tueuse éponyme à Reiko Kataoka, et celui de son boss à Shingo Tsurumi, tous deux interprètes des deux épisodes de la "source" pré-citée (ainsi que de Gonin 2 - Ishii toujours - et même de Gonin et Freeze Me en ce qui concerne Shingo) ?

Killing Angel s’ouvre sur deux massacres successifs. Le premier, on n’en voit que les conséquences : une maison remplie de cadavres. A milieu de ce spectacle aussi morbide que sanglant, une petite fille se tient debout, immaculée, le regard froid pointé sur les hommes armés et encagoulés qui se dirigent vers elle. Générique.
Place au second bain de sang. Dans les locaux d’une entreprise, une petite fille dessine pendant que l’activité foisonne autour d’elle. Une femme vétue d’un imperméable et portant des lunettes de soleil, sobre et classe à la fois, fait irruption dans la pièce, et élimine un par un tous les adultes qui lui font face. La dernière balle abat une jeune femme, qui s’écroule pour révéler l’enfant, le visage taché du sang de la victime. Se remémorant sa propre enfance, la tueuse silencieuse s’avère incapable d’éliminer la gamine, qui a pourtant vu son visage...
Ce choix de notre héroïne, qui s’appelle Yuko, lui attire les foudres de son boss/amant, qui passe en réalité son temps à la violer, quand il n’étrangle pas ses autres partenaires sexuels pendant l’amour. Pendant ce temps-là, le flic qui s’occupe de la gamine rescapée ne parvient pas à mettre la main sur Yuko. Qu’importe, puisque c’est Yuko qui les retrouve, venue terminer son contrat inachevé. Une fois de plus incapable de tuer la fille, elle décide de la kidnapper, ainsi que le flic, blessé au cours d’un tir croisé...

C’est marrant, mais on dirait que tous les films d’exploitation que je regarde en ce moment s’inspirent de l’univers de Takashi Ishii... Mais dans le cas de Killing Angel, c’est plus explicite encore que dans celui de la série des XX : Beautiful....
Le personnage de Yuko, superbement interprété par la toujours ravissante Reiko Kataoka, symbolise cependant le caractère schizophrène de cette dérive des Kuro No Tenshi : l’introduction d’une romance virant à l’érotisme mielleux, ainsi que les escapades-culbutes du boss de Yuko - le tout destiné à satisfaire le quota de scènes de cul - contrastent dangereusement avec les explosions de frustration de la jeune tueuse, qui constituent les scènes les plus impressionnantes du film.

Quoiqu’il en soit, Killing Angel n’a aucun mal à être parfaitement captivant au cours de ses 80 minutes, et ce en dépit d’un rythme lent et d’une ambiance austère, proche du huis-clos. Pessimiste et cruel, Killing Angel a aussi, au cours de ses derniers instants - qui cristallisent la relation unissant Yuko à sa jeune "captive" - au moins un point commun avec le Rainy Dog de Takashi Miike : un constat sans jugement sur l’inexorabilité de certains cycles de violence.

Killing Angel est disponible en VCD sous le nom de Killing Angel Muhan, uniquement sous-titré chinois...

- Article paru le mercredi 27 février 2002

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