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Japon

Lipstick

aka Rippusutikku Ochiteikuonna | Japon | 1996 | Un film de Hiroyuki Nasu | Avec Kaori Shimamura, Junichi Kawamoto, Akira Watanabe, Jirou Hotaru, Naoki Hongou

1996. Une année faste pour Kaori Shimamura, puisque la demoiselle en plus d’avoir sorti deux recueils de photos (Rose et L’Odeur), y est apparue dans pas moins de six films. Parmi ceux-ci, Rose et Sexy Cop 348 - prochainement dans ces pages -, ainsi que le dénommé Lipstick.

Un jour comme un autre pour des flics pas comme les autres. Même quand on appartient aux forces de l’ordre, quel meilleur moyen d’encaisser une canicule que d’absorber de la bière ? Kaori Shimamura sait qu’il en est ainsi ; aussi en service, les pans de sa chemise noués au dessus de son nombril de façon peu réglementaire, la belle se descend-elle une canette cul sec. Pendant ce temps-là, son collègue la taquine, soit du canon de son arme, soit en lui faisant des avances peu subtiles - que Kaori rembarre généralement à grand renfort de coups de pied dans les parties. Puis arrive une voiture à toute berzingue ; nos deux flics prennent le chauffard en chasse. Un carton de titre (’Lipstick’) permet à la production d’économiser la mise en scène d’un carambolage. Le chauffard n’a pas supporté la collision de son véhicule avec un mur, et se meurt dans les bras de Kaori. Le collègue de la demoiselle, plutôt que d’appeler une ambulance, va fouiller la voiture du mourant. Sur le siège arrière de celle-ci, il trouve un sac de sport rempli de cocaïne ; une cargaison qu’il enfourne discrètement dans le coffre de sa propre voiture. Le film peut alors commencer...
Car oui, le frère du défunt criminel va venir hanter Kaori - qui va tomber amoureuse du malfrat. Et notre autre flic, goret devant l’absolu, va découvrir les joies - sexuelles notamment - de la délictueuse poudre blanche. Et tout ce petit monde - auquel il faut rajouter un Goro San ivrogne et déjanté - va bien évidemment aller à la confrontation...

En voila un direct-to-video dégénéré comme on les aime ! Au programme de Lipstick : sexe, drogue, sexe sous drogues (qui mène à une très subtile éjaculation féminine !), violences SM, et un défilé ahurissant courtesy of Kaori Shimamura. Les autorités japonaises peuvent en effet être ravies de l’image que Kaori donne de leurs troupes ! Quand elle ne plie pas son uniforme à ses besoins, en fonction de la météo (ici très chaude), Kaori se la joue Mindy Clarke dans Return of the Living Dead 3, à savoir top model de l’enfer. Bas déchirés, hauts en plusieurs morceaux, imperméable intégralement transparent... c’est la grande classe décadente, accompagnée comme le titre l’indique de force rouge à lèvres !

Le film lui-même est à l’image de cette garde-robe iconoclaste. Plutôt marqué niveau réalisation pour un direct-to-video, Lipstick s’offre des cadagres rigolos, aidé en cela par un choix de décors déconcertant. Kaori habite ainsi une espèce d’hôpital désafecté, en bord de mer et à quelques mètres de la piste d’atterrissage d’un aéroport. Un terrain vague sépare sa demeure d’immeubles ultra-modernes en construction. Quant à son collègue cocaïnomane, il se paye le luxe d’un van meublé... en intérieur ! Le tout donne lieu à des séquences souvent surréalistes, un peu à la manière de Hirohisa Sasaki (le changement de couleur de cheveux du petit copain de Kaori ???), et confère à Lipstick un côté décalé vraiment plaisant, en dépit d’une histoire classique. Comme en plus l’ensemble est gentiment racoleur et généreux (et même suffisament cochon pour profiter de quelques masques), se priver de Lipstick serait une erreur pour tout fan de cinéma d’exploitation !

Dispo en VHS au Japon, chez Video Champ.

- Article paru le samedi 3 janvier 2004

signé Akatomy

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