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Hong Kong

Made in Heaven

Hong Kong | 1997 | Un film de Alex Cheung Kwok-Ming | Avec Ada Choi Siu-Fun, Michael Tong Man-Lung, Diana Pang Dan, Law Kar-Ying, Gwai Chung, Benny Chan Ho Man

Suivre la filmographie d’un acteur ou d’une actrice hongkongaise recèle toujours son lot de surprises ; celle de Diana Pang Dan est loin d’être une exception. Ainsi, que ces pages en soit déjà témoin ou non, la demoiselle nous a-t-elle entre autres trainés dans les méandres du Cat III malade (The Imp) ou sulfureux (Erotic Ghost Story : Perfect Match), baladés entre polars chef-d’oeuvre (The Kingdom of Mob), films fantastiques qui ne le sont pas moins (X-Imp, Devil Snake Girl) et autres comédies sympathiques (Dangerous Duty). Le lendemain de mon article sur Midnight Express in Orient, voici que je vous offre de découvrir Made in Heaven, mélange détonnant de comédie, violence, et surnaturel dans lequel notre sculpturale Diana se fait voler la vedette par Ada Choi (Fist of Legend, Casino, The Suspect)...

Pour une fois, le titre de Made in Heaven s’avère pour le moins pertinent, puisque le film débute... quelque part au Ciel, là où les récents défunts sont jugés avant d’être réincarnés. C’est là que nous rencontrons un jeune homme, voleur dans sa vie fraîchement terminée. Alors que le juge local s’apprête à condamner le criminel de bas étage à être réincarné en chien, intervient un avocat pour le défendre et faire de son "client" une espèce de Robin des bois aux yeux du jury... Du coup, le voleur sera réincarné en jolie femme, avec une petite malédiction toutefois : celle de ne jamais pouvoir aimer en paix ("If you love, you’ll be in deep shit"). Ah oui j’oubliais ; juste avant d’être réincarné, le jeune homme s’empare d’une paire de lunettes divine, auquel il manque l’un des verres. Vous allez voir, ça a son importance...
La petite Lily se réveille de cet étrange cauchemar, paniquée. Le lendemain à la table du petit déjeuner, Lily est prise de panique en voyant son père se saisir d’une pomme : "Attention à la pomme !". Le paternel se rend au travail... et un vendeur de pommes provoque un enchaînement d’incidents, qui lui seront fatal. La mère de Lily réagit très sereinement à cet accident entrevu par sa fille : elle l’abandonne sans hésiter au milieu d’un jardin d’enfants ! Et hop, nous voici aux côtés de Lily adulte (Ada Choi), prêts à suivre son étrange histoire...
Désormais employée dans un restaurant, Lily ne s’est jamais défaite de ses prémonitions funestes (elle ne peut en effet prédire que des choses négatives), annoncées par un clignement de son oeil gauche (tout ça est bien entendu dû à la paire de lunettes volée... vous voyez le délire ?). C’est d’ailleurs l’une de ses prémonitions qui va la faire entrer dans la vie du mafieux joué par Michael Tong - lui-même accompagné de la redoutable Sheila (Diana Pang Dan) qui voit d’un mauvais oeil l’intérêt de l’homme de ses rêves pour une jeune femme, gauche et insignifiante. Et pendant ce temps-là, tous les hommes qui s’éprennent de Lily deviennent subitement cinglés, tentant de la mettre au travail en tant que prostituée, ou de découper des innocents au hachoir par amour...

Etant donné que le pavé de résumé ci-dessus commence à avoir atteint une taille plus que respectable, je suis bien obligé de freiner mon envie de vous en dire plus au sujet de l’histoire abracadabrante du film de Alex Cheung Kwok-Ming. Mais c’est difficile, tant celui-ci est riche en rebondissements imprévisibles dans un tel mélange de genres... a priori incompatibles ! Ainsi, Made in Heaven passe de la comédie (le début) au drame (le vilain abandon de Lily), puis au film de Triades ultra-violent (superbe rebellion d’un gangster très "Sancho" contre Michael Tong), et à nouveau à la comédie (la rencontre de Lily et du gentil Docteur qui s’éprend d’elle, et l’aide à devenir la meilleure vendeuse d’assurance de tous les temps)... Non vraiment, il me faudrait des pages et des pages pour vous livrer les nombreux secrets de cet OVNI qui n’aurait pas pu voir le jour ailleurs qu’à Hong Kong !

De tous les genres qu’il aborde, il semblerait toutefois que Made in Heaven privilégie la bleuette moralisatrice, visant à faire du personnage de Lily une espèce d’ange, propre à remettre n’importe qui dans le droit chemin... Diana Pang Dan et ses collègues d’arrière-plan eux, ne semblent pas apprécier cette orientation et restent constamment dans l’optique du film de Triades second-degré - ce qui offre un décalage relativement surprenant, puisque Diana se bat à grand renforts de coups de pied retournés, et nous offre même un sympatique grand écart, et que ses acolytes quant à eux tentent carrément d’emmener le film sur le terrain du gore à coups de mains coupées, d’accidents de parapluies improbables et j’en passe ! On comprend presque leur attitude, tant ces scènes sont les plus réussies de l’ensemble...
Mais je me rends compte que cet article vire au gloubi-boulga des plus joyeux et incompréhensibles ; je m’en excuse mais je crois qu’il est impossible d’appréhender Made in Heaven autrement ! Ce que je retiendrais de ce n’importe quoi homérique, à la fois très bon et très mauvais (je n’arrive même pas à me décider, c’est vous dire !), c’est surtout la présence de la remarquable Ada Choi, qui traverse cette tempête non-sensique avec un applomb phénoménal !

Quant à Diana, raison première de cette séance qui a chamboulé mon début de journée... elle est peu présente mais impeccable en harpie vengeresse, prête à tout pour récupérer "son" homme. Mais le Hong Kong Award est encore loin, je l’avoue !
Vive Hong Kong et ses scénaristes nourris exclusivement aux produits périmés !!!

Made in Heaven est disponible en VCD HK chez Universe. Celui-ci est d’ailleurs d’une qualité étonnante !

- Article paru le vendredi 16 mai 2003

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