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Japon

Les Mouchoirs jaunes du bonheur

aka 幸福の黄色いハンカチ - Shiawase no kiiroi hankachi | Japon | 1977 | Un film de Yōji Yamada | Avec Ken Takakura, Chieko Baishō, Kaori Momoi, Tetsuya Takeda, Hisao Dazai, Makoto Akatsuka, Mari Okamoto
et Kiyoshi Atsumi

Employé dans un atelier à Tokyo, Kinya décide de larguer les amarres afin d’oublier un dépit amoureux. Il achète une voiture avec l’argent obtenu en démissionnant et prend la direction d’Hokkaido. Draguant lourdement à la sortie de la gare d’Abashiri, il embarque la jeune et timide Akemi et visitent ensemble cette région du nord du Japon encore très naturelle. Ils rencontrent en chemin le mystérieux Yusaku, plus âgé qu’eux, mais également en rupture de banc. Cet équipage hétéroclite sillonne les routes de la région et ses membres vont peu à peu apprendre à se connaître.

Yōji Yamada doit principalement sa réputation à la réalisation des films narrant les aventures de Tora-san : C’est dur d’être un homme. Les Mouchoirs jaunes du bonheur s’intercale entre deux épisodes de cette célèbre et longue série.

Kinya, Akemi et Yusaku parcourent la région d’Hokkaido, célèbre au Japon pour ses richesses naturelles et leur voiture se fonderait parfois complétement dans le paysage si elle n’était pas rouge. La Mazda familiale est d’ailleurs le principal lieu d’action du film, qui suit le schéma classique du road movie où le voyage physique s’accompagne d’un voyage intérieur. Dans ce mélodrame social, les trois personnages vont s’enrichir les uns et les autres de leurs personnalités.

Ils possèdent comme point commun de se trouver dans une passe difficile, dont l’origine est un problème de cœur. Kinya, Akemi et Yusaku naviguent à la périphérie de la société japonaise, sans pour autant tomber dans sa marge. Yusaku étant le plus près d’y tomber.

Kinya est un jeune homme immature, particulièrement dans ses relations avec les femmes. Timide et empruntée, Akemi va prendre confiance en elle et incarne l’optimisme de la jeunesse et le bon sens féminin. La trajectoire de vie du yakuza leur permet de relativiser la difficulté de leur situation. Mais les deux plus jeunes vont aider Yusaku, joué par l’iconique et hiératique Ken Takakura, à briser définitivement son armure de mafieux japonais.

La dynamique de pouvoir au sein du groupe évolue au cours du métrage. Si Kinya lance leur aventure, il est ensuite dominé par Yusaku, mais Akemi finira par avoir une voix prépondérante au chapitre.

Yōji Yamada nous emmène loin du Japon des grandes villes. S’il tombe parfois dans le mélo, je vous défie de garder votre mouchoir dans votre poche lors de la confession de Yusaku, qui avoue être un ancien prisonnier après son interpellation par la police. Cette scène est marquée par l’apparition de l’acteur incarnant Tora-san (Kiyoshi Atsumi) en tant qu’un très humain chef d’un poste de police.

L’humour est ce qui résiste le moins bien au passage du temps. Kinya est né avec un corps mal proportionné, doté de jambes et de bras trop courts, d’où sa manie de se répandre de tout son long à la moindre occasion.

Une mise en scène intelligente est mise au service de ce film humaniste. A ce titre, la séquence finale est magnifique dans ce qu’elle montre en le dévoilant de manière indirecte. Yōji Yamada filme avec une belle délicatesse les retrouvailles de Yusaku avec sa tendre.

Les Mouchoirs jaunes du bonheur est disponible chez Carlotta Films en DVD et en Blu-ray.

- Article paru le vendredi 30 septembre 2022

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