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Hong Kong

Raped By An Angel 5

Hong Kong | 2000 | Un film de Billy Tang | Avec Gigi Lai, Kelly Lin, Anita Lee, Pinky Cheung, Lei Fei, et Jimmy Wong

Raped By An Angel 5 Final Judgement ou comment une thérapie de groupe se transforme en guerre sainte. Il fallait oser mélanger Un Elève doué de Bryan Singer avec Camp 731. Vous en avez rêvé... et bien Hong-Kong l’a fait.

C’est au bord de la curiosité - mêlée à de l’obsession - que je me suis décidé à m’offrir ce dvd. En effet voilà 3 ans de cela je m’étais acheté le VCD de Raped by an angel 3 avec Alex Fong. Voici quelques semaines j’ai acheté le premier volet, avec Simon Yam Tat-Wah et Chingmy Yau, qui est de très loin le meilleur. Il était donc tout naturel que le dernier volet soit en ma possession (quelle logique n’est-ce pas). Surtout que l’affiche ne laissait présager que du bon. Malheureusement je suis bien obligé d’avouer que ma déception fut totale. Raped By An Angel signifie violé par un ange. Il faut comprendre par là que le premier homme tout gentil apparaissant à l’écran sera le coupable.

Comme de coutume, le film s’ouvre sur un viol (c’est tout de même horrible d’écrire ça, enfin bon...). Pour résumer, l’histoire tourne autour d’un commando de femmes chargé, par une vieille en fauteuil roulant qui ressemble à un homme, de retrouver l’agresseur de sa petite fille qui depuis a sombré dans le coma. Le groupe est composé de 5 femmes. Tout d’abord l’escort girl habillée en Sailor Moon. Puis la judoka ressemblant à s’y méprendre à un fraggle rock. L’avocate chargée de veiller à ce que ses camarades ne versent pas dans l’inégalité (chose qu’elle ne fait pas d’ailleurs). Les deux dernières participantes restant "floues" pendant tout le film.

Tous les membres de cette "troupe d’élite" ont été victimes d’un viol. Toutes les différentes sortes de viols sont d’ailleurs représentées : incestueux, viol sauvage, viol pratiqué par un petit ami et viol sur le lieu de travail qui reste le préféré des cinéastes locaux. Bien que n’ayant reçu aucune formation elles vont enquêter dans des coins les plus malfamés qui soient : boîte de nuit, ruelle sordide et villa abandonnée. Et c’est vêtues comme des prostituées que les demoiselles démarrent leur enquête.

Leur première scène en groupe prouve que l’union fait bel et bien la force. On n’a plus aucun doute à leur sujet : elles vont retrouver le violeur. Mais c’est sans compter sur le génie des scénaristes hongkongais (ils sont deux), qui ont un malin plaisir à fausser la donne. En effet le violeur ré-apparaît et se change en tueur. Et là c’est la débandade, ça court dans tous les sens et le groupe a tôt fait de se retrouver à 3 puis 2.

Inutile de continuer vous en conviendrez. En tout cas on est bien loin du Billy Tang qui avait réalisé Casino avec Simon Yam. Tang tire des ficelles assez énormes et ne cesse de donner des coups dans l’eau. Il ne tente même pas de bien faire et se fourvoie dans un comique de situation involontaire. Premièrement lors d’une scène mémorable, où les jeunes femmes sont réunies en pleine pochtronnade et se montrent leurs "cicatrices" de femmes violées (Robert Shaw et Richard Dreyfuss peuvent aller se rhabiller). Et d’autre part, dans une séquence dite de l’extase-horrifiée-tristounette - désolé - où tout le monde fixe la victime comateuse et pleure à moitié.

Le problème c’est qu’il s’agit d’un film trop généraliste et qui se veut moraliste, sans toutefois y parvenir. Attention je ne suis pas en train de dire qu’après le film je suis allé commettre un viol. Le viol est l’un des crimes les plus crapuleux qui soit. A faire des suites et des suites les producteurs n’auront réussi qu’à humaniser, banaliser et surtout normaliser ce genre d’agression destructrice. Je ne connais pas les chiffres en ce qui concerne le viol à Hong-Kong. Mais je ne pense pas que ce soit une bonne chose de faire autant de films sur ce sujet. J’espère au moins que ces films permettent aux personnes susceptibles de commettre un tel forfait d’assouvir leur fantasme et de ne pas passer à l’acte. Voilà pour le passage moralisateur de l’article.

Pour en revenir au film, on ne peut décemment pas dire qu’il s’agisse d’un bon produit. Le suspect, bien qu’évident, s’avère être le tueur/ violeur/ drogué auquel on s’attend. Et en plus il est fétichiste puisqu’il porte un uniforme de général SS. En tout cas le meilleur pays pour se remettre d’un viol, s’il faut en croire le violeur, reste la Suisse. Raped by an angel 5 Final judgement : on espère que c’est vraiment terminé cette fois-ci.

Dispo en VCD et DVD. | DVD Universe toujours correct. | L’abscence de 5.1 n’est pas dérangeante. | Sous-titres plus soignés qu’avant. | Suppléments : bande-annonce du film et d’autres navets populaires.

- Article paru le dimanche 8 juillet 2001

signé Takeuchi

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