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Hong Kong

Resort Massacre

Hong Kong | 2000 | Un film de Bowie Lau Bo Yin | Avec Lam Suet, Sophie Ngan Chin Man, Helena Law Lan, Ho Ka-Kui, Mark Cheng Ho-Nam, Cheung Siu Wai, Chan Chiu Chiu, Samuel Leung Cheuk Moon, Lee Siu-Kei, Kenneth Lau Hau Wai

Sur l’île de Cheung Chau, une étrange vague de suicides plombe la réputation du Sunshine Resort, un hôtel anodin dont le responsable n’est autre que Joey (Lam Suet), grand enfant un tantinet demeuré d’une trentaine d’années. Joey s’occupe des lieux avec sa mère, et a quasiment perdu la vue au cours de sa jeunesse d’enfant battu, en regardant une éclipse de soleil. D’ailleurs il convient de préciser que le père tape dur à désormais disparu, et que c’est l’oncle de Joey (Ho Ka-Kui), flic minable certainement issu de la même école que Simon Yam dans Ebola Syndrome, qui vient désormais les harceler, lui et sa mère. Mais notre histoire, c’est quoi déjà ? Ah oui, la vague de suicides... pourtant, n’était-ce pas un meurtre que nous avons vu pré-générique ? Peu importe ; en vacances sur l’île et logeant au Sunshine Resort, un certain Paul (Mark Cheng) se dispute avec sa petite amie, Phoebe, qu’il plaque sur le champ. La jeune femme est retrouvée morte le lendemain, apparemment de ses propres mains... Journaliste-poubelle, Mayse (Sophie Ngan) soupçonne pourtant Paul d’avoir tué la jeune artiste. Ca tombe bien, son patron va lui demander de faire un papier sur le massacre du Sunshine Resort... mais alors... ce n’étaient vraiment pas des suicides ?

Pas la peine de relire le paragraphe ci-dessus - tenez, je ne m’en suis pas donné la peine -, il ne vous semblera pas plus clair la seconde fois. Il faut admettre à la vision de ce film de Bowie Lau, l’absence total d’enjeu, de suspense et de contenu, et se laisser bercer par cet hymne, fascinant à sa façon, au grand vide cinématographique. Marco Mak a bien du mérite de s’être attelé au poste de monteur sur une telle série d’images : Resort Massacre est un film creux comme j’en ai rarement vu, qui ne parvient à se choisir une histoire qu’au cours de ses cinq dernières minutes, alors que le spectateur lui, ne comprend rien à rien. Tenez par exemple : tout le monde prétend que Joey est aveugle, pourtant lorsque l’on emprunte son point de vue, on constate que sa vision est troublée, mais tout de même très claire. Comment par ailleurs, une femme peut-elle se suicider en s’éclatant plusieurs fois la tête contre un mur, avant de se pendre ? Scully, ne peux-tu pas te rendre sur cette île glauque pour leur apprendre le métier de médecin légiste ? Quant à la police, pourquoi ne fait-elle rien, tellement persuadée qu’il ne peut rien se passer à Cheung Chau qu’elle omet de trouver étrange une série de disparitions et de morts, une bonne dizaine en réalité, dans la même chambre du même hôtel ? Autant de mystères qui resteront sans réponse, tout comme la véritable identité du tueur (elle est dévoilée mais sa cupabilité me semble physiquement impossible), ses motivations, le rattachement de tout ceci aux eclipses de soleil et de lune, et enfin la raison d’être profonde de ce film.

Tout ça ma foi, aurait mieux fait de verser allégrement dans le Cat III irrespectueux. Les éléments étaient là : de Lam Suet, attardé flippant à la verrue poilue qui se masturbe en écoutant des femmes se doucher, à la belle de service (nous la remercions au passage) désireuse de se faire caresser la poitrine par tous les hommes de l’île, par plaisir ou raillerie, en passant par Sophie Ngan... D’ailleurs parlons-en, de notre belle Sophie... comment peut-on sous-exploiter cette femme à ce point (ouhlala la vilaine affiche trompeuse façon Conspiracy !) ? La garder si complètement vêtue tout le long du film ? Pas même une scène en bikini, rien ! N’en déplaise à ses véléités d’expression dramatique, mais sa générosité façon Naked Poison 2 ou Fox Ghost, aurait pu sauver un peu Resort Massacre du naufrage... d’ailleurs Bowie Lau l’a bien compris, puisqu’il s’est rattrapé à l’occasion de son Electrical Girl la même année. Un film qui ne se prend pas au sérieux et vous titille comme il faut, alors que Resort Massacre ose même - au premier degré ! - le tueur affublé de la tenue du psycho de Scream, délaissant trop souvent l’exploitation facile et honnête pour... et bien je n’en sais rien, mais pour rien de bien, c’est certain. "Rien" est donc le mot clef de Resort Massacre, et il n’y a rien, en dehors de la prestation de Lam Suet, flippant, à sauver dans cette assemblage vain d’images. Tout juste l’envie de crier, dans la nuit, pour que Sophie nous revienne, aussi généreuse qu’à la trop courte époque des soft porn de Matrix Productions Co. Ltd. Sophie, come back !

Resort Massacre est disponible en DVD et VCD HK chez Universe. C’est étonnant ce que le VCD peut-être de bonne qualité, contrairement au film...

- Article paru le jeudi 17 novembre 2005

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