A Road to the Banchou
Alors que l’épisode 3 parlait d’un Episode Final, voici que la série Kaoru-chan (devrait-on désormais parler de saga ?) s’enrichit d’un quatrième volet et qu’il semblerait qu’un cinquième soit déjà dans la boîte (ce dernier se concentrant semble-t-il plus sur le personnage de Kuramoto, interprété par Tomoro Taguchi). Ce quatrième épisode de la série (bien que ce dernier ne soit pas numéroté, ce qui confirme que le troisième est bel et bien un épisode final, tout au moins chronologiquement parlant) est finalement une sorte de petit retour en arrière à l’époque du premier épisode (nous sommes en 1961, Kaoru a alors 17 ans et son petit chien) pour nous conter une aventure bien particulière de notre héros, celle où il devient capitaine de l’équipe de foot de son lycée.
Précisons que pour ce A Road to the Banchou, c’est cette fois Naoyuki Tomomatsu qui s’est chargé du scénario, remplaçant donc Nakamura, l’auteur des trois précédents épisodes. Naoyuki Tomomatsu est scénariste mais aussi réalisateur, puisque c’est à lui que l’on doit Stacy, un étrange film de zombies.
Tant qu’à être franc, rien de nouveau sous le soleil de Kishiwada. On y retrouve la plupart des personnages que l’on a pu voir dans les épisodes précédents (les parents de Kaoru, Mizue, les policiers ou encore Isemi), même si Kuramoto est cette fois quasi-absent (Tomoro Taguchi devait à l’époque certainement avoir d’autres chats à fouetter que de faire le pitre dans un épisode de Kaoru-chan).
Comme pour les deux premiers épisodes, c’est Kaoru-chan (Riki Takeuchi) qui est la vedette. Son personnage excessif et surjoué qui fait tout le sel de la série est certainement ici encore plus excessif et surjoué par un Riki Takeuchi quarantenaire, habitué des rôles de yakusa, mais interprétant un yankee de 17 ans... Bref, les borborygmes infâmes, les raclements de gorge à foison accompagnés d’opulents crachats ou les grattages de nez en profondeur, tout cela on le retrouve dans ce A Road to the Banchou - un Kaoru très "dans la tradition" pourrait-on dire.
Pour ce qui est de l’histoire, notre héros Kaoru, qui vient de conclure un tour des lycées du Japon au cours duquel il a amassé une masse non négligeable de boutons d’uniformes des banchou (nom donné aux petits chefs de bande yankee) qu’il a affrontés, brise la jambe du banchou de son lycée de Kishiwada, qui se trouve malheureusement également être le capitaine de l’équipe de foot. Le voilà donc pressé de prendre sa place. Malheureusement, Kaoru souffre d’une incapacité chronique et totale à frapper dans un ballon...
Contrairement à Shaolin Soccer, le foot n’est pas au centre de cette comédie. Certes, il est fait légèrement référence au film de Stephen Chow par quelques rares clins d’œil anecdotiques mais le film est surtout extrêmement proche du premier épisode des Kaoru-chan. Amour, baston, yakusa, baston, baston et baston au programme (ah oui, foot aussi, Kaoru finissant par frapper une fois dans le ballon lors de l’unique match du film). Baston oui, mais avec un degré moindre dans la violence que les épisodes précédents.
Le temps est plus à l’humour et à une ambiance plus délirante que violente : les corps sont projetés dans les airs mais quasiment pas de sang n’est versé. Plus axé sur la comédie qu’autre chose, cet épisode n’en oublie cependant pas les autres éléments déjà présents dans les épisodes précédents comme les sentiments et la romance. Surtout, Riki Takeuchi semble désormais incontrôlable dans la démesure qu’il donne à son rôle qui risque de lui coller définitivement à la peau.
Ceux qui ont eu le bonheur de découvrir cette série et qui n’en sont pas ressorti avec une envie d’étriper Riki Takeuchi (attendez Battle Royale 2, il est la seule chose à sauver, ou à brûler pour d’autres !), trouveront A Road to the Banchou particulièrement réjouissant. Les autres ne seront de toute façon certainement jamais arrivés à bout ne serait-ce que du premier épisode. Petit bémol, il y manque la présence de Tomoro Taguchi qui permettait de se rassurer, en se disant que Riki Takeuchi n’est visiblement pas le seul à faire peu de cas de son image tout en apportant un contrepoids bienvenu. Conclusion : Vivement la suite !
Ce quatrième opus de la saga des Kaoru-chan sort en DVD au Japon le 25 février 2004. Toujours pas de sous-titres cependant...




