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Japon

Akusengari

Japon | 2000 | Un film de Takashi Achiha | Avec Dankan, Shingo Tsurumi, Yuuko Nitou, Mio Okazaki, Tatsuya Gashuuin, Yûtopia Pîsu, Youachi Shimada, Mayu Asada

Super héros du quotidien...

...perdu au beau milieu d’une production de V-cinema démentielle, Akusengari n’a a priori rien qui le diffère de la masse considérable de produits réservés au marché de la vidéo, si ce n’est la seule présence au casting de deux grands habitués du direct to video nippon qui lui permet de se sortir éventuellement du lot ; Dankan, compère de Beat Takeshi dans de nombreuses aventures télévisuelles, héros de son ofni Minna Yatteruka !, et l’excellent -mais très souvent sous exploité !- Shingo Tsurumi, l’un des comédiens fétiches de Takashi Ishii.

Sena-san, employé de bureau dépendant de la mairie, se voit confier de petites affaires souvent peu excitantes, comme récupérer une poule en cavale dans les rues de la capitale nippone... Mais lorsque la nuit tombe, Sena et son compère Wakisaka, spécialisé dans la récolte d’informations secrètes, forment un duo de choc afin d’aider les personnes acculées par les dettes. Cette fois, le but de leur mission est de retrouver Yamaura, garagiste fugueur laissant femme et enfant seuls aux prises avec yakuza et créanciers...

Réalisé par Takashi Achiha, sept direct to video à son actif dont six produits sous l’égide de Museum, Akusengari ne foudroie pas par son originalité. Un peu fourre-tout malgré une durée relativement courte, ce troisième film pédale mollement dans la choucroute avant de se révéler sous son véritable jour... mais revenons d’abord à Takashi Achiha ; ce qui peut sembler étonnant en découvrant la filmographie du réalisateur est son lien à l’univers de Takashi Ishii, dont il fut l’assistant sur l’ultra-nihiliste Tokyo G.P. Mais un an avant de collaborer avec Ishii, Achiha fut l’assistant de Hiroyuki Yokoyama -sur son premier film, Semi Matsuri no Shima-, lui-même assistant-réalisateur sur Shinde mo ii, Gonin et Gonin 2. Ajoutez donc à cela Shingo Tsurumi, quant à lui au générique de sept films signés Ishii (dont les quatre précédemment cités), et la boucle est bouclée !

La question que l’on est en droit de se poser est : "la mise en scène d’Achiha porte-t-elle les stigmates de l’univers d’Ishii ?". La réponse est simple et limpide : non. Akusengari est à part... à part dans la filmographie du réalisateur, plus habitué aux produits ouvertement érotiques (Ôkushon Sareru Onna 4, Muchimuchi Epuron 3), à part au niveau de sa mise en scène qui oscille sans réelle conviction entre le très inventif et le plan-plan mollasson. De toute façon, il me paraît difficile de classer ce film, tant il slalome entre les genres ; ses deux comédiens principaux ont l’air de prendre leur rôle de Robin des Bois à cœur, mais la présence de l’actrice porno Mio Okazaki semble être synonyme de cul. Qu’à cela ne tienne, Achiha ne se fait pas prier et insère deux séquences qui n’ont rien de mal foutues, mais qui tombent comme un cheveu sur la soupe. En parallèle du ressort dramatique principal, Wakisaka s’entiche de sa cliente, et réciproquement... mais ce début de romance n’est pas vraiment exploité, et l’on se demande si le film n’a pas subi quelques coupes afin de rentrer dans l’indétrônable format de soixante-quinze minutes, surtout lors de la séquence de fin où nous découvrons que Wakisaka est lié au jeune fils de sa cliente...

...mais outre ces aspects largement négatifs, Akusengari possède malgré tout une âme, et nos deux héros du quotidien parviennent à nous donner envie de suivre cette petite aventure qui ne s’embarrasse pas de superflu. Au fur et à mesure de la progression du récit, la mise en scène d’Achiha se fait plus habile (serait-il plus motivé par la partie "action" du film ?), pour finalement nous livrer un direct to video plus qu’honnête, sans fioriture mais infiniment "humain", grâce notamment à nos deux compères, anti-héros au grand coeur. Si Akusengari ne risque pas de faire de nouveaux adeptes du V-cinema nippon, il a au moins le mérite de se suivre agréablement, même si les genres semblent s’y mêler de manière parfois peu habile ; bref, un réel potentiel entaché par un trop grand appétit... est-ce réellement un défaut ?

Disponible en VHS (NTSC) chez Museum au Japon.

- Article paru le lundi 21 février 2005

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