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Japon

Amazoness in White

aka Hakui No Amazoness | Japon | 1995 | Un film de Mitsumori Hattori | Avec Yuko Fujimori, Asami Katsuragi, Manami Mizutani, Nodoka Kawai

Attention chef-d’oeuvre ! Distributeur des trois Prisoner Maria, Gaga Communications tape très fort avec Amazoness in White, fleuron de subtilité et de sensualité à fleur de peau. Magnifiquement mis en scène, remarquablement interprété, c’est un film hautement féministe qui ne sombre jamais ni dans le sordide ni dans le gratuit. [Faire une pause pour obtenir un meilleur effet]

Non, en fait, je déconne.

Reprenons.

Ouaiiiiiis ! Chef d’œuvre ! Yuko Fujimori est docteur dans une clinique où il n’y a pas beaucoup de patients. D’ailleurs, ça se voit bien, la jeune femme s’emmerde ferme. Heureusement pour elle (et pour nous d’ailleurs), deux minutes de film à peine se sont écoulées que la jeune femme, quittant la clinique pour rejoindre son domicile, se fait agresser par une bande de jeunes loubards qui se comportent étrangement. En fait, à peu de choses près, on dirait bien des extras du plateau voisin, sur lequel oeuvrait sûrement un Romero nippon, paumés et pas foncièrement méchants. Enfin, toujours est-il que l’un d’entre eux semble saisi d’une force surhumaine, et met notre belle docteur en péril. Mais trois infirmières arrivent pour livrer bataille, et les femmes, Fujimori en tête, de botter le cul à tout ce petit monde qui se déhanche de façon ridicule. Enfin, je dis tout le monde, mais, miraculeusement, il ne reste plus qu’un zombie/voyou au bout de quelques coups de talon aiguille, et en plus celui-ci s’enfuit subitement après avoir vomi un peu de sang. Un peu plus loin, il explose tout simplement, non sans avoir laissé à côté de ses restes encore fumant des cachets blancs qui ont tout l’air suspect. Générique.

Bon, je fais vite : notre docteur analyse la substance et part en guerre, doucement (elle aime bien réfléchir, en fait) contre les villains entrepreneurs pharmaceutiques qui développent une drogue bien étrange. En effet, si celle-ci semble transformer les femmes en esclaves sexuelles déchaînées, elles font un effet Scanners au prétendu sexe fort - qui se la donne beaucoup moins, du coup. Au programme, donc, baston, viols, etc... bref, rien que du très normal pour du direct to video japonais.

Mais la force de Amazoness in White, au milieu de tant de productions, c’est assurément sa subtilité [ironie]. Atout majeur, Yuko Fujimori a la gentillesse de se balader constamment en minijupe ultra-moulante à l’hôpital ou pour un combat, ne portant un pantalon (ça dure moins d’une minute, je vous rassure) que quand elle est chez elle. Il faut dire aussi qu’elle est plutôt pas mal, la demoiselle. Par contre, elle joue à peu près aussi bien que Cindy Crawford dans Fair Game et, en dépit d’un physique plutôt fin, se bat avec la grâce d’un camionneur hémiplégique. Sur son visage, l’expression de tristesse, de surprise ou de colère suscite inévitablement une vague de fou rire chez le spectateur, ce qui est déjà pas mal. Le reste du temps, on a un peu l’impression de se faire aguicher par une prostituée désireuse de payer son loyer : chaque pose de la demoiselle est agrémentée d’un jeu du bassin, de la poitrine ou de la bouche, ou alors d’une combinaison de ces derniers, ce qui aboutit à un effet racoleur plutôt vulgos (mais, encore une fois, assez rigolo). Par contre, comme toujours, on a beau avoir notre lot de poitrines dénudées et malaxées, il ne vient jamais à l’esprit des vilains de dénuder l’actrice principale, ce qui est un peu frustrant tout de même. Sinon, on a le droit à quelques scènes vraiment bien gores, inutiles, gratuites et donc essentielles, avant de terminer le film sur un affrontement exceptionnel qui se solde par une mise à mort chef-d’oeuvrissime (clair, non ?).

Bref, ça cartonne, on aimerait bien que ça dure plus de 75 minutes tellement c’est mauvais et bon à la fois. De l’art, assurément.

Dispo en DVD au Japon, sans sous-titres, en stéréo et dans une copie façonnée avec les moyens du bord, avec de belles bandes-annonces bis en supplément.

- Article paru le dimanche 19 août 2001

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