Angel Terminators

Après plusieurs années d’exil en Thaïlande, un caïd revient à Hong-Kong pour régler de vieux comptes et reprendre son ancien métier de trafiquant de drogue. Zeng Jian, désormais appelé Sawa Da, va retrouver sur son chemin, une inspectrice, Ada, prête à tout pour l’empêcher de nuire. Le « big boss » retrouve aussi son ancienne petite amie, et même si cette dernière est devenue la femme d’un commissaire, il aimerait là aussi reprendre les affaires où il les avait laissées avant son départ.

Angel Terminators est un film sans fioriture et ce qu’il ne possède pas en production values, il le compense par son énergie. L’objectif de l’industrie du cinéma de Hong Kong des années 90 est de faire de l’argent ; réalisateurs et acteurs enchainent donc film après film dans la veine qui, sur le moment, a le vent en poupe, jusqu’à l’épuisement du filon.

Ici, celui des Girls with guns. Pas besoin de vous faire un dessin. Les actrices, ici Carrie - Naked Killer - Ng, Nishiwaki Michiko, Sharon Yeung et Kara Hui, sont sérieusement mise à contribution. Les scènes de combat auxquelles elles prennent part, émaillent le film toute les 10 minutes, voire moins. Dans des maisons abandonnés, des ports... Elles se châtaignent avec des mauvais garçons, mais aussi entre elles car les belles sont des deux côtés de la loi.

Des coups de poings et de pieds - pas de chichi là non plus - aussi secs que les coupes du montage leur assurent une efficacité clinique. Les coupes interviennent tantôt après une ou deux frappes, mais parfois l’action est aussi montrée plus longuement sans montage. Le réalisateur et son monteur sont parvenus à un bon équilibre entre ces deux rythmes, assurant aux affrontements à la fois le peps d’un montage fractionné et une certaine durée dans le combat, toujours bienvenue pour véritablement apprécier le talent des combattants.

Autre qualité des films de HK de cette époque, présente ici, le directeur des combats sait très bien tirer parti des éléments du décor pour les dynamiser et renforcer leur côté impressionnant. Il met ainsi en scènes quelques déplacements spectaculaires lors de certaines transitions entre les différentes phases de combat.

Si les combats à mains nues sont une réussite, les gunfights laissent pour la plupart à désirer. Hormis pour nous détendre les zygomatiques.

Un des autres atouts du cinéma de Hong Kong de cette époque est son jusqu’au-boutisme, même si – enfin surtout pour cela - il doit s’affranchir des lois de la physique et d’un certain réalisme, qui irrigue les scènes d’actions.

Le n’importe nawak ne leur faisait pas non plus peur, si c’était vendeur... De charmantes jeunes femmes maniant des revolvers et distribuant des coups de tatane, c’est bien pour faire venir les gens en salle, mais pourquoi ne pas pousser le bouchon plus loin ? Pourquoi ne pas inclure pas une golden shower dans le film ? Oui, pour quelle raison ? Le film connaît ainsi une rupture de ton pour le moins surprenante dans sa dernière partie.