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Hors-Asie

Austin Powers in Goldmember

USA | 2002 | Un film de Jay Roach | Avec Mike Myers, Mike Myers, Mike... , Beyoncé Knowles, Michael Caine, Michael York, Seth Greene, Vern Troyer, Robert Wagner, Mindy Sterling

Ouh là là, ouh là là, ouh là là !!!!! Anti-scatos s’abstenir !!!!!!!

Pas la peine d’aller voir ce film si vous n’avez pas vu les deux précédents : Austin Powers International Man of Mystery et Austin Powers : The Spy Who Shagged Me. Si vous ne les avez pas encore vus, c’est que vous ne vous sentez pas concernés par ce genre d’humour et que la parodie n’est pas votre truc. D’autant plus que celui-ci ne suit pas vraiment le même chemin parodique que les deux précédents. C’est plus graveleux que jamais !

Bref, c’est trop mortel, voire méga bueno, pour reprendre une expression bien de chez nous... Donc oui vous l’aurez deviné, je suis à fond pour l’humour décalé, scato, irrespecteux de Mike Myers, car il sait y faire. Et ça, on peut dire que ça commence à être sa spécialité, c’est The Master en la matière ... Quand est-ce que tu m’emmènes faire un tour dans ta Shaguar, Austin ? Yeah, Baby Yeah !

En allant voir Austin Powers in Goldmember, j’avais une appréhension car j’avais trop entendu dire que ce film était le plus mauvais des trois. Mais j’ai vite été rassurée par l’extraordinaire générique du début, où Mike Myers nous réserve une surprise monumentale, qui nous conforte dans l’idée que décidément il ne se prendra jamais au sérieux. Vive l’autodérision, ça fait du bien de voir un film où l’on peut réellement se détendre, sans avoir à supporter une morale judéo-chrétienne soit-disant "subtile", à deux balles, comme c’est si souvent le cas ces derniers temps dans le cinéma américain... (pour ne citer aucun film :-). Au moins là, on sait ce qu’on va voir !

La question qui m’est revenue sans cesse à l’esprit pendant le film : où va-t-il s’arrêter, quand va t-il s’arrêter ? Finalement, qui peut arrêter Mike Myers ?? Pas la censure en tout cas ! Pourtant y a du boulot ! Certes il est toujours très habile avec ses 10000 expressions (mais d’où les sort-il ?) pour parler de ses bijoux de famille qui lui sont si chers, mais les "bastard", "fuck", et j’en passe, volent dans tous les sens !

Mais je m’égare, où en étais-je ? Ah oui, le générique... j’hésite à en parler car ça gacherait vraiment le plaisir à ceux qui n’ont pas encore vu le film, mais c’est vraiment La Surprise, rien que pour ces quelques premières minutes le film vaut le coup d’être vu. Donc je préfère ne rien dire ici pour ne rien vous gacher ! Ceux qui s’attendent à voir dans ce 3ème opus un film dans la même lignée des deux premiers seront peut-être déçus, ou peut-être pas... On est toujours dans l’état d’esprit initial de la parodie de James Bond, mais cela reste en second plan. Ce film est axé sur les personnages, beaucoup plus nombreux, et les protagonistes principaux n’y tiennent plus forcément une place aussi importante qu’auparavant. Austin Powers n’est plus vraiment au centre du film, il représente plutôt le lien actif entre les personnages. Donc : exit les supers gadgets et les méga bombes qui tombent raides mortes devant son sex appeal explosif, hormi quand même ici deux jolies sœurs jumelles nippones, nommées si joliment Fook Mi et Fook Yu, incrustées dans une des nombreuses soirées décadentes d’Austin. Fabuleux, non ?

La "Austin Powers Girl", Foxxy Cleopatra, aka Beyoncé Knowles (chanteuse du groupe Destiny’s Child) n’est réellement là que pour vos yeux messieurs (décolleté 1- actrice 0) car ses répliques se limitent à deux lignes... Elle tient donc un rôle beaucoup moins important qu’Elizabeth Hurley dans le premier opus, ou Heather Graham dans le second, réelles "sidekicks" du super agent secret qui tenaient un rôle, peut-être pas primordial, mais nécessaire. Parmi les nouveaux personnages on retrouve entre autre un Michael Caine (Nigel Powers) hilarant et déjanté aux dents décalées, dans le rôle du père d’Austin, aussi obsédé par ses atouts et la gente féminine que son sexy rejeton...

On se demandera quand même si Mike Myers ne fait pas un peu la gué-guerre à Eddy Murphy (The Nutty Professor) en endossant un personnage supplémentaire, car rappelons-le, les deux comiques ont connus le succès avec leurs pitreries et imitations respectives grâce au show télévisé américain hebdomadaire Saturday Night Live : se tirent-ils la bourre à celui qui incarnera le plus de personnages dans un film (pas forcément glorieux) ? On s’en fout, car Mike Myers est un dieu en la matière (n’ayons pas peur des mots), largement bien servi par des maquillages exceptionnels.

On retrouve ainsi le 4ème personnage incarné par Myers : le nouveau "vilain" skater Goldmember, de nationalité hollandaise (arborant fièrement de beaux sabots dorés, manque plus que les tulipes...) nommé ainsi après avoir perdu son "gendarme et ses petits soldats" en faisant fondre de l’or pour lequel il voue une obsession sans bornes. Goldmember est tout de même hyper bien membré car il a, suite à son accident, remplacé le vrai par un faux, démesuré, en or évidemment (qui "crève" l’écran). Comme Fat Bastard, ce personnage est répugnant, on apprend que les hollandais perdent leur peau en pelant, et qu’ils mangent leurs chutes de peau ( ?!?!?! je sais pas s’il faut chercher à comprendre !), ce qu’il fait dans le film d’ailleurs ! Oui je confirme, c’est dégueulasse, mais c’est ça qu’on lui demande (et on en redemande) ! Donc Goldmember n’est qu’un vilain d’envergure moyenne, pas très menaçant à mon avis, voire débile, seul point fort : il sait donner des coups de pieds de la mort (il se déboite les jambes à chaque fois !).

Fat Bastard nous revient en tant que professionnel du sumo, plus scato que jamais : "Tiens, on ne m’a pas donné de maïs ce midi" dit-il en constatant fièrement dans les toilettes le caca monstreux qu’il vient de lacher, ou encore en pétant "Hmm ! cette odeur mélangée de carotte et de vomi, un délice !"... Vous l’aurez compris, âmes sensibles s’abstenir... J’entends déjà des gens me demander comment je peux rire d’autant de stupidité, alors svp si c’est ce que vous pensez, n’y allez pas et ne gâchez pas le plaisir pleinement assumé des autres ! L’accent est finalement mis sur Dr. Evil et surtout sur Mini-Me (le bonheur) !! Comment Vern Troyer a t-il accepté de subir l’humiliation constante qui lui est infligée tout le long du film, cela reste un mystère pour moi ! Car non content d’avoir déjà largement dépassé les bornes du politiquement correct dans The Spy who Shagged Me avec cette mini-réplique du Dr Evil, Mike Myers franchi toutes les limites dans Goldmember. On y voit Mini-Me attaché en laisse, Mini-Me valser contre les murs, les vitres et les frigos (à mourir de rire, même pas honte !), Mini-Me en train de se taper la jambe de la charmante Foxxy Cleopatra comme un toutou, Austin entrain d’accoucher de Mini-Me, et j’en passe parce que je ne peux pas raconter tous les gags, tellement ils sont nombreux (et puis pour ne pas vous les gacher non plus !).

On apprend de plus, que Dr. Evil et Austin Powers sont liés par des liens bien plus étroits qu’on ne pouvait l’imaginer, que Dr. Evil est d’origine belge (les mauvaises langues qualifieront le film de raciste, entre ce que les belges et les hollandais se prennent dans la gueule... Mais ils n’auront rien compris !). Le tout agrémenté d’un petit retour en arrière sur la jeunesse d’Austin Powers et de Docteur Evil (où on "comprend" l’origine de leur "différent"), accompagnés de leurs "amis" Number 2 (Robert Wagner) et Basil Exposition (Michael York). Scott Evil (Seth Green) devient "evil" à son tour pour faire plaisir à son papa chéri, en lui offrant des requins à laser (prononcez laser avec les doigts), à en perdre lui-même ses cheveux, bref... N’oublions pas enfin Frau Farbissima (Mindy Sternling) qui reste égale à elle-même : toujours aussi bruyante (qu’est ce qu’elle gueule !) et dévouée au Dr Evil...

Toute une succession de gags, le tout très bien rythmé : aucun sentiment de longueur n’est envisageable ! Les effets spéciaux sont toujours aussi beaux. Par exemple : aucune coupure de plan entre le moment où Austin shoote Mini-me du pied (kick the baby !...) contre un mur et où ce dernier se redresse... On a sincèrement l’impression tout le long du film que c’est Vern Troyer qui se prend réellement tous les coups (ok, c’est pas bien... pfffff), et c’est hallucinant tellement c’est bien fait ! Le côté psyché est toujours aussi bien rendu par le déployement hyper varié de couleurs, de matières, de tissus, de fourrures (ça ferait presque tarlouze la voiture à remonter le temps en intérieur cuir et moumoute rose...). Rien à dire, on s’y croirait !

Le seul reproche possible : la simplicité apparente (et réelle ?) du scénario pour tous ceux qui s’attendent à un troisième "anti-James Bond" dans la lignée du premier, et un peu moins du second, car finalement les plans diaboliques du Dr Evil et de Goldmember paraissent un peu ternes (et "déjà-vu") face à la préstance de chaque personnage qui mobilise toute notre attention, ce qui en ferait presque oublier l’histoire... Mais ce n’est certainement pas anodin de la part de Mike Myers, lequel à mon sens, a su se renouveler dans ce volet, et nous laisse envisager sans problème un quatrième épisode des aventures d’Austin Powers. Scott Evil est effectivement très prometteur !!!!!!

C’est terrible, quelque part, je me demande seulement maintenant comment j’ai pu rire gorge déployée à m’en faire péter la machoire aux supplices infligés à Mini-Me, ça devrait me déranger, mais finalement... non !

A voir sans modération ! Pipi, caca, prout, bite, c..., nichons, et SURTOUT rire assurés ! Pour fans avertis seulement !

En salles !

- Article paru le samedi 26 octobre 2002

signé Sadako

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