Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Inde

Autograph

Inde | 2004 | Un film de Cheran | Avec Cheran, Kamala, Mallika, Gopika, Sneha | Musique de Bharadwaj

L’école des femmes.

Le cinéma indien est souvent résumé par le terme, tout auréolé de sa gloire récente, de " Bollywood " ; celui-ci ne représente cependant pas la réelle diversité régionale du cinéma du sous-continent. Autograph était l’occasion de faire connaissance avec le cinéma Tamoul (Inde du Sud), ou Kollywood, dans le cadre d’un panorama qui lui a été consacré lors du festival Asiexpo.

Le réalisateur Cheran nous entraîne sur les pas de Senthil, jeune publiciste à succès de Madras (Chennai) qui va prochainement se marier. Ce dernier a décidé de remettre en main propre les invitations aux personnes qui ont marqué son existence. Ce voyage est pour lui l’occasion de refaire physiquement, mais également de revivre mentalement les différentes étapes de sa vie.

Rien de bien nouveau sous le soleil, fut-il celui de l’Inde du Sud. Avec Autograph, le réalisateur nous livre un récit d’apprentissage finalement très classique tant sur le plan du scénario, que de la mise en scène. Les éléments caractéristiques de ce type de récit défilent devant les yeux des spectateurs. Nous suivons le parcours social de Senthil jusqu’à son accomplissement professionnel - sa réussite en tant que publicitaire - et social - le mariage. Auparavant, il aura connu ses premiers sentiments amoureux, le premier vrai amour qui ne résistera pas à la dureté des règles sociales et/ou ethniques, et qui provoquera sa chute. Heureusement, il rencontrera son initiatrice, Divya, qui lui fournira les clés pour accéder au sommet. Finalement, une des rares particularités d’Autograph réside dans la prédominance des femmes au cours de chacune des principales étapes du parcours initiatique du "héros".

Le reproche majeur que l’on peut adresser au film est qu’il est bien trop sage, pas assez épicé. Bref qu’il lui manque un supplément d’âme. Comme si le réalisateur hésitait sur l’approche à adopter. Ce n’est pas un film typiquement de Bollywood, même s’il intègre des numéros chantés. Ceux-ci s’avèrent en effet bien sages. Cheran lorgne également vers une tradition plus occidentale du cinéma, avec une psychologie des personnages plus réaliste, et une absence de surenchère au niveau des sentiments. Un des charmes du cinéma indien est tout de même sa capacité à faire preuve d’une exubérance dans les sentiments, du moins selon nos critères.

Parmi les points positifs d’Autograph, on soulignera notamment sa photographie qui est particulièrement réussie. Cheran n’a pas hésité à faire appel à quatre directeurs de la photographie différents, originaires des régions où se déroule la vie de Senthil. Quant à la suite de quiproquos entre les deux amoureux, Lathika et Senthil, elle est une des meilleurs idées du scénario. Si ce dernier est Indien, il est cependant un étranger dans les "backwater" du Kerala, dont il ne connaît pas l’idiome. L’impossible communication entre les deux personnages illustre de belle manière la diversité de l’Inde.

- Article paru le mercredi 8 décembre 2004

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