Beauty and the Breast
aka On se calme et on tripote du nichon à Saint-Tropez ! - Les nichons en vadrouille - Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Francis sans jamais oser le demander !!
"Lorsque l’homme vient au monde, il ne désire qu’une seule chose : le sein. En grandissant, le désir augmente..."
...et boum le décor est planté ; encore un chef d’œuvre qui s’annonce.
Mario (Francis) est cadre dans une société qui fabrique un onguent aux vertues calmantes : "Piggy Oil". Lui et son "apprenti" Harper (Daniel) ne vivent que pour une chose : la poitrine des femmes, à un point qu’ils en sont devenus des spécialistes en la matière. La poitrine des femmes est révélatrice de leur personnalité. Des seins de forme ovale laisse présager de l’optimisme, des tétons qui pointent de la violence, une forme pyramidale de la passion, en forme de bol de la dévotion... Mais rien de tout cela n’intéresse nos amis ; ce qu’ils veulent c’est une poitrine "micro-wave" (allez comprendre ??) et la détentrice de ce fabuleux trésor n’est autre que Yuki (Michele), fraîchement engagée dans la même entreprise que nos compères. L’entreprise, justement, est dirigée par un fils à papa Brother Fat (Matt) des plus pédant et qui en plus de sa mauvaise gestion désire arrêter la production de la Piggy Oil au profit d’une ligne de produits accélérant le développement des seins... enfin des nichons quoi !! Pour ce faire, il engage deux bimbos à la capacité pulmonaire intéressante et généreuse, Liliana et Cathalina, aussi douées en marketing que Max Pecas l’était en scénario. Au milieu de tout cela, Mario essaye de séduire Yuki. Devant son indifférence, il lui avoue l’inavouable : il a une tumeur au cerveau et ne passera pas l’hiver. Yuki parvient à faire ausculter Mario, par son père, un herboriste génial. Ce dernier découvre la supercherie et prévient sa fille que le nouveau produit de la Piggy Oil est cancérigène. Dès lors, Yuki se fera un devoir de se venger de Mario et de son complice ainsi que de son patron qui sans scrupules a osé vendre sa gamme de produits dans toute l’Asie. Heureusement pour elle, et pour le scénario définitivement barré, son père a retrouvé une formule ancestrale qui développe les glandes mammaires à vitesse grand V et qui fonctionne aussi bien sur l’homme que sur le femme.
Ah !!! Et bah voilà une belle histoire. Une pincée d’amour, des décolletés à profusion, une bonne dose de Francis et un soupçon de Michele, que peut-on demander de plus ? Beauty and the Breast est un des derniers petits bijoux d’humour made in HK. Voir Francis et Daniel Wu se faire tripoter leurs poitrines opulentes est un bonheur incomparable. Voir Daniel se faire titiller le pénis par des pinces à linge relève de l’inimaginable. On retrouve avec plaisir Sophie "Electrical Girl" Ngan en tenue de pouf. Nous avons l’honneur de revoir Wong Ting Lam, plus vu depuis The Mission. Lam Tze Chung - l’amateur d’œuf de Shaolin Soccer - est aussi de la partie. Et puis il y a Michele Lee...
Sorti dans la foulée de La Brassière de Patrick Leung Pak-Kin et Chan Hin-Kar, film pionnier en matière de nichon, Beauty and the Breast dégage une rare sincérité dans son propos. Porté par un Francis Ng et un Daniel Wu très inspirés tous deux, le film ne connaît pas ou peu de répit. Et au pire quand cela arrive, Yip Wai Man passe subtilement d’une histoire d’amour à l’autre. Ainsi le couple Michele/Francis est suplanté par le couple Lam/Amanda ; respectivement jeune frère obèse du patron et collègue de bureau de Michele.
Même si le thème de base du film est celui de l’arroseur arrosé, Beauty and the Breast sort des sentiers battus. D’une part grâce au talent de Francis qui reste le champion des mines déconfites et dégoûtées. Et d’autre part car Yip Wai Man ne décline pas pour la énième fois le sujet de la femme objet, mais il traite plutôt de l’Homme objet, et malgré tout il y parvient.
Beauty and the Breast est un bon film, qui tient ses promesses dans la mesure où l’on ne s’attend pas à un Malick bien évidemment. Yip Wai Man nous livre une œuvre très propre, vraiment bien réalisée : les travellings circulaires du début et les scènes se déroulant dans l’appartement de Francis (avec une mention spéciale pour la tentative de suicide avortée). Le montage est signé Marco Mak Chi-Sin, le bien nommé et surtout bien connu de nos services pour être le monteur de l’épique Time and Tide de Tsui (et de tous les Once Upon...), et le réalisateur du fabuleux The Replacement Suspect (voir article) et dernièrement de The Peeping avec Daniel Wu.
Certes les détracteurs pour ce genre de comédie romantique sont légions. Mais dès l’instant que l’on décide de regarder ce type de films, on accepte (consciemment ?) de rentrer dans un système, mieux d’en faire partie. Il est certain que scénaristiquement et même cinématographiquement parlant Beauty and the Breast se situe non loin du bas de l’ "échelle". Mais cette échelle n’existe pas à Hong-Kong, car la production locale dépasse souvent les 300 films par an. Et c’est face à une telle concurrence que Beauty and the Breast se situe. Et puis n’oublions pas que la sortie des films est planifiée par le calendrier local. De cette manière, on se retrouve avec des films aux castings étonnement complets, qui sortent au moment des fêtes de fin d’année. Quand un couple (mixte ou non) fonctionne à l’écran, quoi de plus normal pour les producteurs d’enchaîner alors un autre film avec juste une vague histoire d’amourette de bureau (ceci ne s’appliquant pas à BATB). Bref ce système nous permet (et ça c’est le bonheur sur Terre !!) de pouvoir savourer des films tel que celui-ci.
Alors oui vous pensez qu’à Sancho on passe notre temps à tenter de vous perdre dans les confins de nos esprits torturés par les visions répétitives d’Ebola Syndrome (Herman Yau), Cannibal Holocaust (Ruggero "God" Deodato) ou bien Tonari no Totoro (Hayao Miyasaki) et croyez moi j’en oublie. Eh bien vous faites fausse route. A Sancho nous sommes des esclaves de notre passion pour la vie. Nous fonctionnons à l’instinct, à la sensation. Un acteur nous plaît : on fonce. Une histoire nous intéresse : même chose. C’est en partie pour ça qu’il nous arrive de perdre notre sang-froid et d’encenser des films qui ne le méritaient pas (voir dossier Pom-Pom). Mais ce n’est pas pour autant que nous avons tort. Comme indiqué plus haut, en faisant la démarche de visionner ce film, il faut au préalable se mettre en situation, posséder un certain état d’esprit en se disant juste : "On va passer un bon moment !" ; objectif numéro un du cinéma. Si vous y parvenez, vous apprécierez tous les films (toutes proportions gardées - Beauty and the Breast n’aura jamais la portée d’un Ringo Lam, d’ailleurs il n’en a pas la prétention, mais...)...
Un DVD très réussi édité par Mega Star. Un 5.1 prometteur au début du film mais qui s’estompe peu à peu au profit d’un surround correct. En suppléments un court synopsis, la liste des acteurs et la bande-annonce. C’est bien dommage, quelques "bloopers" et un chti making-of auraient été les bienvenus.



