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Hong Kong

Bio-Cops

aka Bio-Crisis Cops | Hong Kong | 2000 | Un film de Steve Cheng Wai-Man | Avec Stephen Fung Tak-Lun, Sam Lee Chan-Sam, Chan Wai Ming, Alice Chan Wai, Benny Lai Chun, Hui Siu-Hung, Frankie Ng Chi-Hung, Chin Kar Lok, Samuel Leung (Cheuk Moon), Jude Poyer

Ce n’est pas nouveau : en ce qui concerne les films d’horreur dits "sérieux", le cinéma HK nous a pendant très longtemps laissés sur notre faim. Si aujourd’hui on peut inscrire Inner Fears et The Eye sur la courte liste des réussites, combien de titres figurent sur celle, complémentaire, des échecs ? Tout ça sans compter, bien sûr, la liste batarde des films à mi-chemin entre l’horreur et le lavage de cerveau.
En tête de cette dernière, le Bio-Zombie de Wilson Yip, qui enfermait Jordan Chan et Sam Lee dans un petit centre commercial, aux prises avec des zombies nés de l’ingestion d’un soft drink redoutable. A la fois crétinoïde et bien foutu, Bio-Zombie est souvent considéré en ces pages comme le seul véritable film de zombies HK - ou en tout cas le meilleur ! Car, dans l’ombre de ce petit bijou, l’opportuniste Bio-Cops rôde, et attend son heure...

Quelque part aux USA... Un agent de la CIA dénommé Harry (Benny Lai Chun - Troublesome Night 12 & 15) effectue une visite de routine de locaux que l’on devine éloignés des circuits touristiques, dans lesquels se déroulent des expériences peu catholiques : un virus d’origine soviétique possède la particularité de transformer les humains contaminés, en zombies capables de supporter la douleur. De quoi fabriquer des soldats indestructibles pour renforcer la suprématie de l’armée américaine. Ce jour-là, un scientifique se fait malheureusement décimer sous les yeux de Harry, qui fait abattre le zombie - ou du moins c’est ce qu’il croit, jusqu’à ce qu’il se fasse mordre la jambe par le macchabé ! Harry s’en retourne fissa à Hong Kong pour solliciter l’aide de Bell (Alice Chan - City of Desire, Dial D for Demons), son ex-petite amie, dont le métier est indéterminé mais qui lui a procuré le virus - et peut donc certainement lui trouver un antidote. Celle-ci le rejette violemment, et Harry se console avec une call-girl - qui n’est autre que la protégée du boss d’une triade locale. S’en suit bien évidemment une baston généralisée entre Harry et les hommes du mafieux Brother Kow, qui se termine en cabane. Harry achève malheureusement de se transformer en garde à vue, et convertit les gangsters minables ainsi qu’une floppée d’immigrés clandestins en zombies. Piégés dans le commissariat, Marco (Stephen Fung) - flic dont la copine May est la soeur de Bell - et ses hommes, aidés de Brother Cheap (Sam Lee), un des cancres de Kow, vont devoir faire face à la horde affamée...

Vive les gloubi-boulgas cinématographiques ! Après un pré-générique plus qu’emprunté à l’excellent Return of the Living Dead 3 de Brian Yuzna, Bio-Cops nous offre une exposition narrative des plus absurdes. Les personnages de Marco et Cheap nous sont présentés au cours d’une séquence sans queue ni tête, pendant laquelle Cheap, que le flic ne connaît pas, intervient sans gêne dans la rupture en live de Marco avec sa copine May (Chan Wai Ming). Pour se venger, Marco ligote Cheap à un banc et le transforme en SDF, condamnant la petite frappe à subir l’humiliation de la charité... la classe ! On se dirige ensuite vers le commissariat, où nous rencontrons les équipiers de Marco, dont un collectionneur de capotes qui se sert d’un body de catch comme sous-vêtement protéiforme !!!

Au bout d’une longue traversée de n’importe quoi, portée par une musique hallucinante sortie des niveaux bonus de n’importe quelle aventure de notre ami plombier Mario, on revient tout de même à notre sujet de prédilection : les zombies. Et à partir de là, c’est encore pire ! Sam Lee passe un bon moment à transcender le concept de cadavre déambulant en nous faisant le coup de Imhotep (cf. le mauvais The Mummy de Stephen Sommers) : à savoir jouer le zombie au milieu de véritables non-morts, beaucoup plus loquaces qu’à l’habitude, gastronomes au point de choisir les parties qu’ils ont envie de manger (le nez notamment, pour rajouter à la chair l’arôme délicat des crottes de nez !!!). Mais ce n’est pas tout : il y a aussi la collection de capotes qui sert de réserve de bombes artisanales, le gunfight tellement mal monté que Bell y change d’armes sans même s’en rendre compte - au point de rendre jalouse le Jack Slater de Last Action Hero -, le maquillage merveilleux de Benny Lai Chun, et j’en passe !

Un peu à la manière de Bio-Zombie - auquel Bio-Cops tente de s’affilier par le biais d’un titre un tantinet trompeur (qui voulait sans doute nous faire croire à l’existence d’une unité de police spécialisée dans la chasse aux zombies) - le film de Steve Cheng (Rape Trap, le premier Troublesome Night) tente de devenir sérieux dans sa toute dernière partie, mais ne parvient jamais réellement à sortir de la stupidité ambiante qui parcoure la narration - et c’est tant mieux ! Car s’il avait joué la carte du premier degré, j’aurais sans doute déclaré Bio-Cops tout à fait minable. En l’état cependant, et grâce à la prestation démentielle de Sam Lee, mais aussi à la présence injustifiée et musclée de la belle Alice Chan, Bio-Cops s’avère être un excellent petit plaisir coupable, comme seuls les hongkongais osent encore en produire de façon régulière.

Bio-Cops est disponible en VCD et DVD HK chez Mei Ah.
La compression du VCD est de bonne qualité, mais la première partie du film souffre de trop de sous-titres "blanc sur blanc" pour être 100% agréable à suivre.

- Article paru le jeudi 28 novembre 2002

signé Akatomy

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