Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Inde

Biwi N°1

Inde | 1999 | Un film de David Dhavan | Musique de Anu Malik
Paroles de Sameer | Avec Salman Khan, Karishma Kapoor, Anil Kapoor, Tabu, Sushmita Sen, Saif Ali Khan

Mais pourquoi se bat-elle pour ce crétin ?

Tout d’abord traduisons le titre du film : "biwi" veut dire "épouse" en Hindi ; "N°1" se dit "Neumebeurre Ouane" et se traduit par "meilleur" ou "top moumoute". Ce qui nous fait que "Biwi N°1" correspond à "La meilleure épouse" ou "L’épouse parfaite" ou "L’épouse idéale". Et alors là, moi, j’ai un peu du mal avec cette comédie parce que c’est plutôt une vision macho de la "biwi" qu’on nous propose. Mais je m’emballe. Avant de m’ériger en défenseur des droits de la femelle de l’homme, je m’en vais vous raconter ce dont il retourne.

Prem Mehra (Salman Khan, Kuch Kuch Hota Hai) est un père de famille heureux. Il a deux enfants, une femme, un chien et une grande maison avec un salon de 150m² (mention spéciale pour son canapé bleu électrique...). Seule ombre au tableau, Pooja (Karishma Kapoor) est un peu rabat-joie depuis que sa vie d’épouse modèle Indienne la cantonne aux tâches ménagères. Mais elle est tout de même sa Biwi N°1.

Rupali Walia (Sushmita Sen) est une mannequin dont l’ambition première est d’épouser un millionnaire. Elle refuse même les avances de son ami photographe parce qu’il n’est pas assez fortuné (une femme de cœur, donc...).

Elle trouve l’homme idéal en la personne de Prem puisqu’il détient une agence de mannequins, qu’il est millionnaire, qu’il lui offre un contrat de trois ans et qu’il ne lui a pas dit qu’il était marié (un père de famille exemplaire, donc...).

Prem tombe rapidement sous le charme de la "belle" Rupali et n’hésite pas à organiser un voyage en tête-à-tête avec elle en Suisse (destination préférée des Indiens après Londres). L’adultère parfait se complique lorsque Prem tombe sur son meilleur ami Lakhan (Anil Kapoor, Taal) et sa femme Lovely (Tabu) à l’aéroport. Pas de chance, ils vont aussi en Suisse et ils ont choisi le même hôtel que lui ! Lakhan découvre assez vite la relation qui unit Prem et Rupali. Il est contre, mais il promet de garder le secret (un vrai ami, donc...).

Lovely fait une gaffe et Rupali apprend que Prem est marié. Elle veut le quitter, mais dès leur retour en Inde, Prem lui offre une voiture et une maison. Son amour du confort aura eu raison de son éthique (un modèle de vénalité, donc...).

Tout va donc pour le mieux pour l’infidèle qui passe d’une Biwi à l’autre sans aucun remord. Le bonheur sera de courte durée puisque son chien va le dénoncer à sa légitime (un grand moment, donc...).

Pooja confronte son traître de mari et lui impose de choisir entre sa famille et son mannequin. Prem choisi le mannequin (un homme de goût, donc...).

C’est le tournant du film...

À partir de ce moment, Pooja, va tout mettre en œuvre pour récupérer son Prem (une femme amoureuse, donc...). Aidée de ses enfants, sa belle mère, Lakhan et son chien, elle va réussir l’improbable : remettre son crétin de mari dans le droit chemin et caser Rupali avec son photographe (finalement l’amour triomphe, donc...).

Waouh... C’est trop bien quand les enfants font croire à leur père que Rupali les bat et les affame. Et puis c’est bien vu quand Pooja se met à faire le mannequin pour concurrencer la maîtresse de son mari sur son propre terrain... Ou quand elle prend le contrôle de l’agence de mannequins (elle en détient 51%) et qu’elle annule les séances de photos de Rupali rien que pour l’embêter. Mort de rire... Et puis ce qui est bien c’est que tout le monde il est heureux à la fin !

Tout le monde sauf moi !

Parce que moi, je trouve que Prem ne mérite pas de seconde chance avec sa Biwi. OK, Karishma Kapoor a une tête de ouistiti, mais ce n’est pas une raison pour la larguer pour le premier top model venu. Parce que bon, le prétexte du genre "tu te laisses aller depuis qu’on est marié, tu pourrais mettre un string pendant que tu fais le ménage..." (je caricature, mais c’est ça...), ça me laisse comme un goût bizarre sur la langue... Et puis, c’est quoi cette idée de pourrir la vie de la maîtresse pour récupérer son mari ? C’est lui le fautif ! Elle ne savait pas qu’il était marié !

En plus, elle fait vraiment des efforts pour s’occuper des gosses, du chien et de la belle mère. Et tout ça pour la bonne cause (l’argent). Finalement, il y a deux victimes dans cette histoire, la femme et la maîtresse. Et qui est-ce qui s’en sort la tête haute à la fin : le super mari.
Ah ben bravo ! Elle est belle la France que nous allons léguer à nos enfants. Ce n’est certainement pas avec ce genre de valeurs morales que nous sauverons la race humaine des feux de l’enfer vers lesquels elle se précipite !!! :-)

Du calme, Terry... Ce sont des Indiens, pas des Français. Ce ne sont pas de bons chrétiens comme nous. Ils ne connaissent rien à la bonne morale judéo-chrétienne qui veut que celui qui commet une faute soit puni :-)

Ah ben ouais, c’est vrai... Ah ben alors... vu sous cet angle, c’est différent... Bon... ben alors... Je me calme...

Pour ma part, ce film me fait penser à la série Martin (avec Martin Bad Boys Lawrence). Une série hyper pas drôle, où l’on trouve comique que le héros ne supporte pas que sa femme gagne plus que lui. Est ce qu’il accepte la situation à la fin de l’épisode ? Ah ben non, l’épisode se termine quand sa femme lui démontre qu’il gagne plus qu’elle en salaire horaire. Mortel, non ? Morale de l’histoire : "La femme est l’égale de l’homme, mais faut pas déconner non plus...".

L’avancée de la libération de la femme Indienne n’étant pas le sujet de Sancho, je vais m’arrêter là. C’était juste pour vous dire mon ressenti devant ce film... La glorification du machisme même avec des moustaches, ça me gave...

À part ça, je suppose que c’est une bonne comédie. Le rythme est enlevé, les acteurs jouent biens leurs rôles et quelques scènes ont réussi à me tirer de ma torpeur (notamment une scène où Anil Kapoor se fait passer pour l’amant de Pooja). Et puis il y a la chanson titre qui s’incruste dans tes oreilles aussi sûrement que Le petit bonhomme en mousse (est-ce vraiment une qualité ?). Et puis, pour les fans, il y a Salman torse nu (ça lui arrive presque à chaque film, me direz-vous... Et vous aurez raison...).

Bon je conclus en vous disant que ce film a été un très gros succès populaire en Inde et qu’il a tout de même eu 7 nominations aux 45e Filmfare Awards : Meilleur film / Meilleur réalisateur : David Dhavan / Meilleure actrice : Karishma Kapoor / Meilleur second rôle féminin : Sushmita Sen / Meilleure performance comique : Anil Kapoor et Salman Khan / Meilleure musique : Anu Malik. Il n’en a remporté qu’un seul : Le Filmfare Awards du meilleur second rôle féminin (mouis... si on veut...).

Il y a même eu un Biwi N°2 qui raconte l’histoire d’un homme heureux avec sa seconde femme jusqu’au jour où sa première femme (présumée morte) fait un retour fracassant. Je n’ai pas beaucoup d’infos sur ce film, si ce n’est que ce n’est pas le même réal, pas les mêmes acteurs et qu’apparemment le film est passé inaperçu (je vais essayer de me le procurer, peut être que celui-là est pro féministe... :-).

PS : Comme je suis en forme, j’ai une dernière info inutile : en 2000 Govinda (Pyaar Diwana Hota Hai) a joué dans un film opportunément nommé Beti N°1 qui a fait un bon gros flop. Mais comme Govinda est un mec mortel, il a récidivé en 2001 avec Jodi N°1, mais cette fois ci, c’est avec le réalisateur de Biwi N°1 et ça a été un succès ! Bravo Govinda !

DVD | Vidéo Sound - 147 min - DD2.0 - NTSC All zone - Hindi - Sous-titre anglais - Chapitrage - Accès aux chansons - Bandes-annonces Ciné et DVD

Le site : Le site officiel du film n’existe plus... Snif...
Mais j’ai le site des gars qui ont fait le site qui n’existe plus... (Ce sont les mêmes qui ont fait le site de Baadshah qui n’existe plus non plus :-) :
http://www.techshastra.com/dd/e_biwi.asp

Pour me faire pardonner, je vous offre ce site qui se moque de Biwi N°1 :
http://www.masalatime.com/mov/bw01.htm

Et puis, comme je suis hyper cool, pour vous trouver une "biwi" chef-d’œuvre, je vous propose :
http://indianfriendfinder.com/

- Article paru le jeudi 11 septembre 2003

signé Terry Tsurugi

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