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Japon

Bloody Chainsaw Girl

aka 血まみれスケバンチェーンソー - Chimamire Sukeban Chainsaw | Japon | 2015 | Un film de Hiroki Yamaguchi | Avec Rio Uchida, Mari Yamachi, Seira Sato, Yuki Tamaki

Comment résister à l’envie de visionner une adaptation live du sympathique manga de Rei Mikamoto (Bloody Delinquent Girl Chainsaw, 13 tomes disponibles chez Akata dans la collection WTF ?), qui met en scène l’interminable affrontement entre Geeko Nokomura, fille à fort caractère d’un entrepreneur en démolition, toujours flanquée d’une tronçonneuse ultra-customisée, et Nero, lycéenne psychotique qui transforme ses camarades de lycée en créatures mi-zombies, mi-robots ? Gore enjoué et poitrines dénudées sorties des photogrammes de la saga Vixens sont au programme de cette série qui empile les clichés otaku, certes, mais déploie tout de même un imaginaire décomplexé très plaisant, à base de femmes-bombes, têtes-araignées, et autre entre-jambes lance-missiles...

Réalisé en 2015 par Hiroki Yamaguchi (Gusher No Binds Me, 2003), Bloody Chainsaw Girl se concentre sur le début de l’opposition Geeko / Nero – à l’exception de toute autre préoccupation narrative. Alors qu’elle arrive à l’école, toute en nonchalance et attitude bad ass, Geeko est attaquée par les créatures de Nero, sans savoir pourquoi celle-ci lui cherche des noises. Elle épargne Bakutani, lycéenne à frange transformée en bombe humaine, et tente de percer le mystère de cette rancœur. Mais il lui faut pour cela survivre à l’assaut des créatures de Nero...

Drôle de choix que celui effectué par Yamaguchi – à moins que ce soit celui de ses producteurs – de délester l’édifice de Rei Mikamoto de ses piliers mammaires : bien que Rio Uchida et Mari Yamachi incarnent respectivement une Geeko et une Nero reconnaissables, c’est plus affaire d’attitude et d’attirail que de silhouette, et cette version v-cinema est dénuée d’hypertrophie, autant que presque complètement privée de l’érotisme lesbien ultra-abusé qui fait, au moins partiellement, le sel du manga (restent tout de même quelques cadrages racoleurs sous les jupons). Heureusement, l’univers visuel est plutôt bien restitué, et les créatures de Mikamoto sont bien présentes, comme la sidekick intello de Geeko, et une certaine dose de gore. Numérique, malheureusement, mais c’est déjà ça : la tronçonneuse trafiquée de Geeko est utilisée à bon escient.

Bloody Chainsaw Girl incarne un penchant light de l’univers Sushi Typhoon, bien loin des excès de Yoshihiro Nishimura et Noboru Iguchi, prioritairement intéressé par la thématique inclusive et bienveillante du manga de Mikamoto. Il partage ainsi avec Nishimura cet amour de la différence, de la mutation et du grotesque, et y rajoute une bonne dose d’attitude positive, avec force acceptation, compréhension et pardon. De quoi donner des haut-le-cœur à ceux qui étaient principalement venus chercher du bonnet D, peut-être, mais pas forcément de quoi décourager les autres de se lancer dans les deux suites réalisées en 2019 par le même réalisateur : Bloody Chainsaw Girl Returns, Parts 1 & 2. En tout cas, personnellement, j’y réfléchis !

Bloody Chainsaw Girl est disponible en Blu-ray + DVD en mediabook avec trois couvertures au choix chez les Allemands de Midori-Impuls, malheureusement dépourvus de sous-titres anglais. Pour une édition DVD sous-titrée en anglais, c’est du côté de Hong Kong qu’il faut se tourner, car les versions japonaises sont elles aussi sans sous-titres.

- Article paru le vendredi 29 octobre 2021

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