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Hors-Asie

Bloody Mallory

France | 2002 | Un film de Julien Magnat | Avec Olivia Bonamy, Thylda Barès, Julien Boisselier, Adria Collado, Jeffrey Ribier, Laurent Spielvogel, Valentina Vargas

Julien Magnat moi, même sans le connaître, forcément, je l’aime bien. Pourquoi ? Parce que le jeune homme est un rêveur doublé d’un amoureux du cinéma fantastique. Un exemple ? Lorsqu’il se lance, il y a quelques années de cela, dans la réalisation de son court-métrage The New Adventures of Chastity Blade, il rêve d’avoir Lisa Wilcox (sur laquelle il a flashé dans le Freddy 4 de Renny Harlin) dans le rôle titre. Qu’à cela ne tienne : il trouve les coordonnées de la jeune actrice, et parvient à la convaincre de passer quelques jours en France, le temps du tournage. Avouez que, vous aussi, vous avez rêvé un jour de mener à bien une telle entreprise, avec la star de vos rêves... Et bien monsieur Magnat en a fait sa réalité. Tout comme de ce Bloody Mallory, devenu un long-métrage au sein des "écuries" de Canal+ Ecriture et de Bee Movies, "major wannabee" du film de genre français...

Je pourrais, pour continuer à vous mettre dans le bain, placer à cet endroit de mon article une petite revue de presse consacrée à Bloody Mallory. Mais, non seulement cela prendrait trop de place, mais en plus ça m’embêterait de reprendre les calomnies de la quasi-totalité des critiques - web et papier - de l’hexagone : série z minable, honteuse... rien à sauver... j’en passe et des moins mûres ! Et bien voila, pour changer, moi, "Monsieur Bon Public" en personne, je prends aujourd’hui la défense de la belle Mallory...

Vous êtes sûrs que ça vous surprend tant que ça ? Finalement, si vous trainez de temps en temps au sein de ces pages, vous aurez sans doute constaté que je suis aussi un fan inconditionnel de Razor Blade Smile. Et bien pour moi, l’entreprise Bloody Mallory est un peu l’équivalent français de celle du film de Jake West - la séxualité exhubérante de Madame Eileen Daly, grande prêtresse de la société Salvation, en moins...

La belle Olivia Bonamy incarne donc Mallory, une jeune combattante à la tête du Commando Anti-Paranormal. Destinée à affronter toute sa vie les créatures maléfiques qui convoitent la planète, depuis qu’elle a épousé un démon et mêlé son sang au sien, Mallory fait équipe avec Talking Tina - une jeune fille muette mais possédant des dons télépathiques et surtout 360 de QI -, Vena Cava - trans-sexuel exhéburant -, et l’inspecteur Durand. Lorsque ce dernier se fait assassiner par des "non-morts" dans une église au fin fond de la France, Mallory fait appel à l’âme de son défunt mari - qu’elle a elle-même exécuté, condamnant son esprit maléfique à errer éternellement dans les limbes et à la servir - pour identifier les responsables ; ce sont par ailleurs ces mêmes démons qui viennent de kidnapper le nouveau Pape en place, de visite à Paris. Mallory est chargée par son Boss de retrouver Sa Sainteté...

Soit, Bloody Mallory n’est ni un chef-d’oeuvre, ni même un film fantastique révolutionnaire. Et alors ? C’est un film sympa, pas si mal foutu que les gens veulent bien le dire - en dépit de moyens que l’on devine minimes - et qui doit beaucoup au charisme de son interprète principale. La jeune Olivia Bonamy (réellement découverte au cinéma en 1999 dans Le Ciel, les oiseaux et... ta mère ! de Djamel Bensalah) ne remportera certainement pas un Oscar pour sa prestation, mais elle semble croire en son personnage et l’apprécier - comme tous les participants au film d’ailleurs. Valentina Vargas n’échappe pas non plus à cette attitude - guest star de prestige qui confirme tout le bien qu’on avait pensé d’elle dans le pourtant décevant Hellraiser : Bloodlines.

C’est sans doute cette honnêteté qui fait que Bloody Mallory se découvre avec plaisir - même s’il est cheap, kitsch, fauché, tout ce que vous voulez... En tout cas, il est loin d’être ennuyeux - et encore moins mauvais ; par conséquent je défends son réalisateur dans son amibition - et non sa prétention - de nous faire passer un moment sympathique en compagnie d’un film fantastique français, plutôt habilement dosé dans le cadre de son budget.

Et c’est d’ailleurs cette dernière donnée qui semble cruellement faire défaut aux nombreux détracteurs du film. Je préfère voir cent Bloody Mallory qu’un seul Lelouch, Jean-Marie Poiré ou n’importe quel Eric Rohmer. Chacun son camp, finalement. Moi je choisis celui de Mallory. Sinon, comment voulez-vous que Julien Magnat et ses "congénères" aient un jour l’opportunité d’avoir les moyens nécessaires à la réalisation de nos rêves communs ???

Bloody Mallory est sorti sur les écrans français le mercredi 17 juillet.

- Article paru le lundi 22 juillet 2002

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