Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Thaïlande

Body Jumper

aka Pop Weed Ayong | Thaïlande | 2001 | Un film de Haeman Chatemee | Avec Danai Smuthkochorn, Angela Grant, Chompunuch Piyapanee, Chatewut Watcharakhun, Chaicharn Nimpulsawasd, Napatsanun Thaweekitthavorn

Je vous jure, il y a des gens qui ont de ces idées ! Pourtant, Body Jumper débute, en prégénérique, comme un film d’horreur tout ce qu’il y a de plus sérieux...
Nous sommes en 1932, dans le village isolé de Sam Kotr. Les habitants locaux semblent se préparer pour une cérémonie bien particulière ; au milieu de la place du village trône une espèce de potence à laquelle pendent des poulets morts : de la magie noire, sans aucun doute. Subitement, une femme apparaît dans les airs, au dessus de la place ; les villageois se préparent. Un enfant accoure vers l’apparition qui a désormais regagné le sol, l’appelant maman ; la femme lui fait un sourire... avant de le saisir pour l’étrangler ! Des hommes surgissent de la terre et, à l’aide de longues cordes, saisissent la créature. Un sorcier pratique ensuite, à l’aide d’une espèce de linge entortillé sur lui-même, un rituel visant à emprisonner définitivement la femme possédée... et un esprit maléfique encore indéfini de se retrouver emprisonné au fond d’un puit, dans une drôle de jarre sphérique. Générique.
70 ans plus tard. Un groupe d’adolescents mené par Belle, jeune homme fraîchement travesti, se rend au village de Sam Kotr avec pour mission d’améliorer la condition physique locale par le biais d’un programme de fitness ( !!!). Sur place, un vieillard ivre prévient Com - notre héros - et ses amis qu’ils ne tarderont pas à découvrir la malédiction qui pèse sur les lieux. La mission "humanitaire" se déroule sans trop de heurts : Com subit les humeurs de la belle Wah, sans doute amoureuse de lui mais incapable de se l’avouer ; Kating a une peur noire des gekkos qui traînent un peu partout, et Gir, la pinup de service, fait craquer les mâles un par un, et tout particulièrement Woo... Un soir, alors que Com et ses camarades accompagnent Belle uriner dans la nature (un jet d’au moins cinq mètres, c’est le début de l’humour hardcore), ils tombent sur un petit concours de T-shirt mouillé en solitaire pratiqué par Gir. Belle, jaloux, prétend qu’il a d’aussi beaux seins que la donzelle et se fait ruer de coups par les voyeurs en herbe. A tel point que les planches de bois sur lesquelles le groupe se trouvait sans le savoir se brisent sous le poids de leurs efforts... et boum ! Les kakous de service tombent sur la jarre maudite, qui se brise et libère l’esprit maléfique qui y était enfermé. Ce dernier se rue sur la baigneuse nocturne...

De retour au bahut, nos amis reprennent le cours de leur glande habituelle... jusqu’à ce que Gir refasse son apparition, transformée pour l’occasion en chaudasse++. La première victime de son nouveau comportement : un petit gros avec des tâches de rousseur dessinées au marqueur du nom de Wisant, qui ne tardera pas à se faire extraire le foie. Et oui, car Gir est possédée par le fantôme "Pob", qui perfore délicatement (comprendre comme une brute) l’anus de ses proies pour se saisir de leur foie et s’en nourrir. La prochaîne cible de Gir est le bien heureux Woo, qui pleure comme une gonzesse à chaque fois que Com l’appelle pour tenter de le prévenir du danger qu’il encourt. Woo réchappe de justesse à l’intrusion anale, mais la lutte ne fait que commencer...

Bon, allez, pas besoin d’attendre plus longtemps pour vous dire que Body Jumper c’est du N’IMPORTE QUOI ! Espèce de Hidden (Jack Sholder - 1987) croisé avec Scary Movie, le film de Haeman Chatemee est une longue farce entre potes, histoire de possession bâtarde pretexte aux blagues les plus graveleuses et à toute une série de parodies cinématographiques honteuses. Quelques exemples ? Gir se dandine devant la voiture de Wisant en reprenant la scène de To Die For (Prête à tout - Gus Van Sant, 1995) où Nicole Kidman faisait craquer la gallerie. Kating emprunte le costume du tueur de Scream (Wes Craven - 1996) pour dérober des sous-vêtements dans le dortoir des filles, entraînant par le même coup une version toute pourrie de la scène de la douche de Psycho.

Il y a beaucoup d’hommages pas très réussis tout au long de Body Jumper ; plus rares sont ceux qui marquent des points. On retiendra juste la scène opposant Belle au tueur sourd-muet de Bangkok Dangerous, et la rencontre de nos kakous avec l’un des héros de Bangrajan (dans un conduit d’aération à taille humaine, comme toujours au cinéma), musique du chef-d’oeuvre barbare à l’appui. Il y a peut-être d’autres emprunts thaïlandais, mais je serais bien incapable de tous les identifier...

Que dire de plus ? Une fois que Gir a suffisament donné dans les danses de chagasse, un beau black du nom de Kong intervient avec un lot de capotes "anti-pob" qui réussissent à immobiliser, une heure durant, la possédée. Mais n’oublions pas le titre du film ! Le fantôme éponyme s’amuse alors à changer d’hôte, et ce jusqu’au duel final redoutable (hum, on se croirait quand même dans un film de Tibor Takacs des années 80, genre The Gate, pour le coup...) qui opposera Com à la future femme de sa vie, guns en plastique ("Ghost Gun Millenium Version Edition") et caméra équipée de "Ghost Screen Filter" à l’appui...

95 minutes, aucune trame véritable, des scènes qui s’enchaînent sans queue ni tête, cette passion inexplicable des thaïlandais pour les travelos, des effets cheaps à foison, de l’humour sous la ceinture (les nombreuses érections qui soulèvent tables, troncs d’abres et j’en passe), un magnifique plan filmé depuis l’intérieur d’un anus, des héros endivesques comme Takeuchi les affectionne tant (mention spéciale tout de même à la très mignonne interprète de Wah)... Ca aurait pu être un gros délire culte, mais le tout n’est pas assez régulier ni assez rythmé pour nous émoustiller de façon durable... Je ne saurais même pas vous dire que Body Jumper est pourri, parce que j’ai tellement halluciné que je ne me suis pas vraiment ennuyé... mais bon, c’est tout de même, je le répète, N’IMPORTE QUOI ! Sans déconner...

Body Jumper est disponible en DVD thaïlandais (PAL).
Copie 16/9 correcte, bande son 5.1 excellente, sous-titres anglais en option !
Que demande le peuple ?
(Euh... Un bon film peut-être ?)

- Article paru le vendredi 17 mai 2002

signé Akatomy

Japon

Ryû ga gotoku - jissha-ban

Hong Kong

Running on Karma

Thaïlande

P-047

Hong Kong

The Legend of Speed

Corée du Sud

Crazy Lee

Hors-Asie

MirrorMask

articles récents

Japon

Fleur pâle

Japon

Godzilla Minus One

Japon

Tuer

Japon

L’Innocence

Japon

Récit d’un propriétaire

Japon

Il était un père