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Hong Kong

Bug Me Not !

Hong Kong | 2004 | Un film de Law Chi-Leung | Avec Isabella Leong, Wilson Chen, Kenny Kwan Chi-Bun, Steven Cheung Chi-Hung, Xu Boping, Zhou Bingqing, Zhou Yuejie, Candy Lo Hau-Yam, Lawrence Cheng Tan-Shui, Tats Lau Yi-Tat, Gillian Chung Yun-Tung, Charlene Choi Cheuk-Yin

Coochie coochie !

Certainement déçu par la relative inutilité d’Isabella Leong dans le Diary d’Oxide Pang, je me suis décidé à profiter, pour compenser, de l’une de ses premières apparitions, devant la caméra de Law Chi-Leung. Sachant que celui-ci a réalisé les très bons Double Tap, Inner Senses et Koma, je ne risque rien, n’est-ce pas ? N’EST-CE PAS ?

Moon est une petite fille un peu... lente, dirons-nous, qui s’exprime uniquement par le biais d’associations chaotiques des syllabes "coo" et "chie". Sa mère, nulle autre que Candy Lau, est un peu désappointée, surtout lorsqu’elle apprend que, de surcroît, sa fille est "comme une télé noir & blanc" - dixit le médecin qui désigne un certain chromosome 7 comme responsable : à savoir qu’elle est gravement daltonienne. Enfin, pas si gravement que ça, puisque Moon voit très bien la couleur verte, et donc l’herbe et les plantes dont elle semble si friande. Voyant les larmes naître dans les yeux de sa mère, Moon se décide finalement à parler normalement, et tout est pour le mieux. La jeune fille grandit, du moins physiquement, et autant dire que ça ne va pas vraiment mieux. Un jour, elle sauve une coccinelle engluée dans une poubelle. Reconnaissante, la bestiole lui vient à son tour en aide lors d’une poursuite avec de drôles de petits pervers (nous y revenons tout de suite)... et Moon de se rendre compte qu’elle comprend les insectes, et peut parler avec eux. "Mais ça ne sert à rien !" me direz-vous.

Couchiechiechie ?

Eh bien si en fait, du moins c’est que semble croire un groupe d’ "Ultra" sous la tutelle d’Auntie, une Gillian Chung toute rigide, diadième compris, qui cache bien ses 70 ans et dirige l’ "Ultra Playground", sorte de repère de Télétubbies du pauvre. C’est là que Moon retrouve les fameux pervers, qui l’observaient depuis les WC pour filles de l’école pour vérifier l’authenticité de ses pouvoirs, détectés à l’origine par un vilain petit chien... Un garçon qui peut sauter très haut mais voit une pustule éclore sur son visage à chaque pirouette, un autre dont les poils du nez se mettent à pousser lorsqu’il utilise son don de super vision... Ces super héros là sont d’utilité publique, c’est une certitude. Qu’importe de toute façon, puisque la véritable histoire de Bug Me Not ! n’est pas celle de super pouvoirs et de grandes responsabilités, mais bien celle de l’amour qui taraude Moon chaque fois que son regard se porte sur Hyland (Wilson Chen), vendeur de gadgets improbables au pied de son immeuble. Lequel ne supporte pas qu’on le touche ; c’est pourquoi Auntie veut le convaincre de s’inscrire au tournoi initié par Miss Sasako (Charlene Choi), qui consiste à bousculer ses adversaires hors d’un cercle, vêtu d’un costume super moche. Lequel tournoi ("It’s a pushover") va avoir de redoutables conséquences pour Coochie (la coccinelle), les insectes en général, et, au bout de la chaîne, les humains...

"Sometimes I just don’t know what to say."

Cette citation provient de l’une des dernières chansons de la BO de Bug Me Not !, et se prête merveilleusement au commentaire de cet objet improbable d’un réalisateur-scénariste pourtant très talentueux. Certainement destiné à la consommation infantile - l’insecte qui pète, ce n’était pas pour moi quand même ? - c’est un film sans queue ni tête, passablement acidulé et en roue libre permanente. Heureusement qu’Isabella Leong, même demeurée, est un rayon de soleil, sans ça je doute que j’aurais pu tenir jusqu’au bout. Ça chante, ça danse un tango pas vraiment érotique avec Gillian, ça minaude à qui mieux mieux. Et au milieu de tout ça pourtant, Bug me Not ! s’affirme comme le précurseur de la trame apocalyptique de la seconde moitié du Bee Movie de Hickner et Smith, avec sa grève des plantes et des insectes qui pourrit l’atmosphère de l’ex-colonie. La synthèse est pour le moins simpliste, tellement bien gérée sur le plateau que Moon semble toujours regarder dans le vide. Et l’histoire n’en est pas une, passant des insectes à la relation amoureuse, puis au traumatisme de Hyland, pour revenir aux insectes. Et les super pouvoirs dans tout ça ? Une "idée" gratuite comme Bug Me Not ! en compte tant, et qui font de ce film une curiosité dont je doute qu’elle soit appréciable par grand monde sans substances illicites. Pourtant c’est frais et inoffensif, c’est certain, même si la séquence musicale finale est à la limite de la légalité. Reste que, si vous voulez voir une coccinelle se faire exploser au marteau à l’issue d’une piètre parodie de Space Sheriff, musique comprise, c’est ici que ça se passe. Pour le Bug’s Life HK par contre, passez votre chemin.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, Bug Me Not ! est disponible à la vente, en CD et DVD HK, chez Joy Sale. C’est beau, la liberté d’expression.

- Article paru le mardi 12 février 2008

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