Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Hors-Asie

Cheyenne

Harmonica : So, you found out you’re not a businessman after all.
Frank : Just a man.
Harmonica : An ancient race. Other Mortons will be along, and they’ll kill it off. The future don’t matter to us

Le jeu minéral de Charles Bronson et son thème musical m’avaient captivé lors de ma découverte d’Il était un fois dans l’ouest. Joué à l’harmonica qu’il portait autour du cou, il lui valait son surnom. La plainte mortelle de l’instrument est à juste titre l’une des musiques de film les plus célèbres et les plus reconnaissables.

Mes visionnages du film se multipliant, son allié de circonstance, mais pas seulement, Cheyenne, sans supplanter le personnage d’Harmonica, m’est devenu de plus en plus cher. Les dusters portés par sa bande constituaient l’un des autres fétiches de cet ouest réinventé par Sergio Leone, qui m’avait fait grande impression. Le grand acteur américain Jason Robards incarne Cheyenne, figure archétypale du bandit au grand cœur.

Son surnom indique sans équivoque qu’il s’agit d’un métis, d’où sa condition de hors-la-loi. Harmonica a, lui aussi, des origines indiennes et McBain, irlandaises. Un échange avec Claudia Cardinale (Jill), qui lui prépare un café bien fort - comme le préparait sa mère - lève un autre voile sur ses origines. Ces quatre personnages appartiennent à la marge, mais seule Jill peut être sauvée. Ce dénouement possède une dimension paradoxale dans ce monde très masculin, mais il n’est pas surprenant, étant donné le côté anarchiste de Sergio Leone. Elle est la seule à pouvoir s’adapter au monde moderne qui s’annonce, alors qu’elle a exercé le plus vieux métier du monde à la Nouvelle-Orléans. Son thème est d’ailleurs la musique principale du film.

I’m just a man. An ancient race.

Vous ne comprenez pas, Jill. Les gens comme ça ont quelque chose à l’intérieur... quelque chose à voir avec la mort, explique Cheyenne à propos d’Harmonica. Assis sur une barrière, ce dernier attend Frank, l’homme de main des chemins de fer, pour une ultime explication. L’iconique western raconte la fin d’un monde : ses personnages principaux - le bandit au grand cœur, le vengeur et le tueur sans scrupules - sont des archétypes, qui n’ont plus leur place dans la nouvelle société. Le thème de la mort est illustré brillamment par le thème d’Harmonica. Lors du duel entre ce dernier et Franck au cours duquel l’origine de la soif de vengeance de Bronson est révélée, la vie s’exhale à travers l’harmonica.

Mais dans ce ballet de la mort qu’est Il était une fois dans l’ouest, Cheyenne est le personnage le plus tragique. Lors du final, pendant que le chemin de fer - le nouveau monde et le progrès - poursuit sa marche en avant, il s’éloigne de la ferme de McBain, prenant littéralement la tangente en compagnie d’Harmonica. Ils disparaissent de notre vue et le thème de Cheyenne prend momentanément le contrôle du film. Son thème, qui mêle légèreté et gravité, est interrompu par un silence, dont nous comprendrons ultérieurement la signification.

Le cinéaste italien étire le temps, car la mort est au bout du chemin. Le film de Sergio Leone partage ce point commun avec un autre chef-d’œuvre du western, la ballade funèbre de Sam Peckinpah, Pat Garrett et Billy le Kid.

- Article paru le mardi 4 novembre 2025

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