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Hong Kong

Claws of Steel

aka Last Hero in China | Hong Kong | 1993 | Un film de Wong Jing | Avec Jet Li, Leung Kar-Yan, Liu Chia-hui, Sharla Cheung Man

Wong Fei-Hung se prend pour un poulet... est-ce bien raisonnable ???

Alors que Wong Fei-Hung rentre à Canton, il se retrouve à affronter trois membres de la secte des boxeurs, que la police essaye d’arrêter. Toutefois un problème contre lequel il ne peut se battre, attend Wong Fei-Hung à son retour : son école est en effet devenue trop petite, pour accueillir tous ceux qui veulent apprendre le Kung-Fu... et en plus on augmente le loyer. Il n’a pas d’autre choix que déménager.

Heureusement grâce un certain Wong, qui veut devenir un de ses disciple, Wong Fei-Hung installe son école dans de nouveaux locaux. Mais très vite, Wong Fei-Hung s’aperçoit que le dénommé Wong est un maquereau et que son école est installée à côté d’un bordel. Toutefois ce n’est pas le seul problème qui attend Wong Fei-Hung, puisqu’il doit trouver un antidote à un poison qui rend sourd et surtout lutter contre une secte dirigée par un prêtre et par le chef des armées de la région. Une secte responsable d’un trafic de jeunes filles - enlevées puis revendues au plus offrant - et liée aux boxeurs...

Autant prévenir tout de suite, si vous êtes amoureux de la série des Once Upon a Time in China et plutôt réfractaire à une certaine forme d’humour gentiment "lourdingue", passez votre chemin immédiatement. Nous sommes ici dans un "Kung Fu comedy" à la sauce Wong Jing, ce qui sous entend un humour plutôt grivois (voir misogyne), qui ne s’embarrasse pas (mais alors pas du tout) de subtilités. De ce fait, si Tsui Hark avait élevé le personnage de Wong Fei-Hung au rang de véritable héros nationale avec sa trilogie (à l’époque, il venait juste de terminer le troisième volet), on assiste ici à une véritable farce qui égratigne le mythe et son univers. Tout y passe, Wong Fei-Hung et son côté rigide et pudibond, ses disciples plus préoccupés par l’idée de faire les beaux devant des prostituées (un grand moment de "baverie") que de s’entraîner... et même le fameux thème musical lié à la saga Once Upon a Time in China, reprit sur des paroles que nous qualifierons d’explicites. L’humour très présent dans la première partie du film, handicape d’ailleurs beaucoup la progression de l’histoire : on assiste surtout à un empilement de séquences où plusieurs pistes narratives sont esquissées (le poison qui rend sourd, les filles enlevées, les problèmes avec la maison close), sans qu’un véritable lien soit vraiment établi entre toutes.

Heureusement, le film décolle vraiment par la suite, quand l’humour fait enfin place aux combats. Chorégraphiées (sans aucun doute réalisées) par Yuen Woo-Ping (chorégraphe de Once Upon a Time in China 2), les scènes martiales combinent à la fois le combat traditionnel au sol et des combats aériens câblés complètement fous, qui donnent aux personnages un côté surhumain. Trois combats se dégagent du film.Le premier oppose Jet Li à Liu Chia-hui (acteur du mythique La 36ème chambre de Shaolin) sur un pont suspendu dans le vide, dont les planches sont brisées peu à peu par les deux adversaires, les obligeant à employer des techniques plutôt aériennes pour se battre.

Le deuxième, le plus improbable et emblématique du film (c’est la scène culte par excellence), voit un Jet Li déguisé en poulet se battre face à une dizaine d’homme cachés sous une carapace en forme de mille-pattes. Assez ridicule au premier abord - Jet Li affublé d’un casque en forme de tête de poulet, vole et bouge la tête comme le volatile (accompagné de cris de poulet bien évidemment) -, ce combat devient vite très ludique, et chaque élément du costume répond à la nécessité de pouvoir contrer et riposter face aux armes du mille-pattes (les boucliers/ailes parent les lames, le bec lui permet de frapper les mains de ses adversaires et les griffes aux pieds déchirent la carapace en métal du mille-pattes).
Le combat final enfin, moins câblé que les autres est finalement le plus impressionnant parce qu’il permet à Jet Li de nous faire une démonstration de la "boxe ivre" et montre à quel point il est un fantastique artiste martial.

Claws of Steel reste un divertissement sans prétention. Sans être un chef-d’œuvre, il témoigne de la diversité du cinéma de Hong Kong des années 90 (et puis il est bien plus marrant que ce truc nommé Le baiser mortel du dragon). C’est déjà beaucoup.

Claws of Steel existe dans une très bonne édition DVD chez HK, qui enterre sans difficulté l’édition Universe.

- Article paru le jeudi 1er mai 2003

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