Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Japon

Daimajin

aka Majin | Japon | 1966 | Un film de Kimiyoshi Yasuda
(séquences à effets spéciaux réalisées par Yoshiyuki Kuroda) | Avec Miwa Takada, Yoshihiko Aoyama, Jun Fujimaki, Ryutaro Gomi, Ryuzo Shimada, Tatsuo Endo, Shosaku Sugiyama, Tsutomu Hashimoto, Saburo Date

Der Golem, nippon style...

Dans le Japon médiéval, le seigneur Hanabusa est assassiné par le méchant Samanosuke ; ce dernier décide d’ailleurs de décimer tous les membres de la famille royale, y compris les deux jeunes héritiers, Tadafumi et Kozasa. Heureusement pour eux, les enfants sont sauvés in extremis par Kogenta, fidèle serviteur du seigneur assassiné, et sa tante Shinobu, une prêtresse. Emmenés dans la montagne où se dresse la statue du grand Majin, divinité guerrière, ils vont y vivre cachés de tous... Une décennie plus tard, Samanosuke a réduit la totalité du village en esclavage. Tadafumi, âgé de dix-huit ans, décide d’aller se battre épaulé par Kogenta ; malheureusement, ce dernier, reconnu par l’un des hommes du tyran, est fait prisonnier et torturé. Tandis que le chaos et la violence règnent, Samanosuke décide de faire détruire la statue divine, n’ayant que faire des superstitions et croyances séculaires. Mal lui en prend, puisque la colère de Majin fait se réveiller le guerrier de pierre dont le châtiment semble inévitable...

Le Kaiju Eiga, entendez par là "film de monstre", a toujours eu une importance toute particulière dans le paysage cinématographique (et audiovisuel tout court d’ailleurs) japonais ; de Gojira (Godzilla, Inoshiro Honda /1954), magnifique pamphlet anti-nucléaire, à Gojira Tai Megagirasu (Godzilla X Megaguirus, Masâki Tezuka /2000) pur produit jouissif, en passant par les Mothra, Gamera et autre Rodan, il est devenu au fil des décennies totalement indissociable du cinéma nippon, pour le pire comme pour le meilleur, les années 80 étant une phase critique pour la quasi-totalité de la production locale... mais là n’est pas le sujet.

Pour contrer la Toho et sa série des Gojira (Godzilla), la Daiei sort de sa poche en 1965 une grosse tortue plus connue sous le doux nom de Gamera ; le succès ne se fait pas attendre, ainsi les japonais auront droit à pas moins de cinq épisodes de la tortue géante en cinq années... La série cartonne, surtout auprès d’un jeune public avide de gros monstres gentils. C’est à ce moment précis que les dirigeants de la Daiei se disent : "Tiens, pourquoi ne pas adapter notre savoir faire du film d’époque, en le mêlant au film de monstre ?!". Aussitôt dit, aussitôt fait ! 1966 sera l’année Daimajin ! Cette trilogie cinématographique est le fruit du travail d’un homme avec trois autres, Yoshiyuki Kuroda avec Kimiyoshi Masuda, Kenji Misumi et Kazuo Mori ; alors que les trois derniers s’occupent de la mise en scène générale des films, le premier quant à lui, réalise toutes les séquences qui ont recours aux effets spéciaux, et ce, dans les trois épisodes. De cette manière, la Daiei fait des économies, puisque tournée entièrement dans les décors maison, la trilogie Daimajin fait l’objet d’un tournage rapide et concis, ultra préparé... Ainsi, l’année 66 voit la sortie successive des trois épisodes mettant en scène le guerrier de pierre ; Daimajin premier du nom sort le 17 Avril, Daimajin Ikaru (La Colère de Daimajin) le 13 Août, et Daimajin Gyakushû (Le Retour de Daimajin) le 10 Décembre ! Le véritable artisan de ce succès est bel et bien Kuroda, alors sur tous les fronts. Au niveau de la partition musicale, on y retrouve le grand Akira Ifukube aux commandes, l’auteur - entre autres - de la musique de Gojira (culte !), mais également de la plupart des compositions de Kaiju Eiga de la fin des 50’s à la moitié des années 90, rien que ça !

Faisant preuve d’une inventivité (rare de la part d’un gros studio) à saluer, puisque transposant de manière pertinente le Kaiju à la mythologie japonaise et au film d’époque, Daimajin incorpore un élément fantastique à un univers médiéval et connu sans pour autant sombrer dans la redondance d’effets visuels gratuits (Daimajin ne se "réveille" que durant les vingt dernières minutes du film). Symptomatique de toute une période du cinéma japonais, le guerrier de pierre possède un "charme" tout particulier que lui confère sa différence par rapport à ses confrères géants, et rien que pour ça, il mérite plus que votre attention !

DVD | Daiei - Toshiba | NTSC | Zone 2 | Format : 1:2:35 - 16/9 | Images : Magnifiques ! A aucun moment la pellicule ne laisse entrevoir son âge. Un transfert anamorphique de toute beauté ! | Son : Mono, r.a.s. | Suppléments : 40 minutes d’interviews, trailers, teasers, lobby cards, photos de tournage, bio/filmos des acteurs et de l’équipe technique,...

Ce DVD contient des sous-titres anglais optionnels !

Il existe un magnifique coffret ’collector’ contenant la trilogie Daimajin ; les trois films possèdent des sous-titres anglais optionnels, une bonne dose de suppléments divers et variés, ainsi qu’un livret de 80 pages et une reproduction format carte postale de l’affiche de Daimajin Ikaru (réf. TKBU-5092, 15 000 Yens).

- Article paru le mercredi 24 avril 2002

signé Kuro

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