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Hors-Asie

Danny the Dog

aka Unleashed | USA | 2004 | Un film de Louis Leterrier | Avec Jet Li (Jet Lee), Bob Hoskins, Morgan Freeman,
Kerry Condon, Michael Jenn, Vincent Regan, Dylan Brown

La chose la plus surprenante et agréable avec ce nouveau Jet Li, c’est qu’après The One, L’arme fatale 4 et tout un tas d’autres apparitions plus calamiteuses les unes que les autres, on ne s’attendait pas à la bonne surprise que représente Danny the Dog.

Eh oui, j’entends déjà les éternels mécontents prêts à sortir que ce film présente les marques de la bête (un scénar de Luc Besson produit par Europa) ; mais ici autant être honnête, la boite du sieur Besson nous offre un opus qui ne révolutionnera certes pas le cinéma sur des générations, mais qui a le mérite d’être bien foutu, pas insultant pour les neurones des spectateurs et qui en a dans le ventre.

Explications. Là où des films comme Fanfan la Tulipe et Michel Vaillant érigent la bêtise au rang de sport national, Danny the Dog la joue plutôt profil bas. Ceux qui veulent un film où l’on se tape dessus toutes les cinq minutes seront amplement déçus car ici, l’action n’occupe que 25% du métrage. Le point positif de ces séquences d’actions - qui les rend d’ailleurs encore plus efficaces - est que chacune d’elles n’est pas juste là pour nous montrer les incroyables qualités physiques de Jet Li (ce que l’on connaît tous déjà par cœur...). Non, chacune d’elles s’intègre dans l’histoire et fait avancer le récit, au lieu de simplement combler les vides scénaristiques (ok c’est banal, mais pour une prod Europa on peut dire que c’est plutôt encourageant). L’autre point positif de ces séquences réside dans les incroyables chorégraphies de Yuen Woo Ping : très peu de câbles et beaucoup de sueur pour nous en mettre plein la vue. Pour vous faire une idée et pour ceux qui sont adeptes du paddle, imaginez les combats de Def Jam New York en live sur grand écran. C’est d’une violence sèche et sans concession et on sent les coups (d’ailleurs à plusieurs moments on sent que Jet Li peine à retenir ses coups pleinement... dommage pour le cascadeur en face...). Ces séquences apparaissent à différents stades de l’évolution du personnage de Danny, et c’est justement le fait d’accentuer l’affiliation du spectateur avec ce héros qui les rend encore meilleures. On en vient presque à comprendre ses peurs, sa haine, la rage qui l’habite, durant ces passages où il se déchaîne.

Une des autres surprises est sans nul doute à trouver du côté de l’interprétation. En tête de liste, le trop rare Bob Hopkins. Impérial dans le rôle d’une vraie crevure, on en vient à se demander pourquoi les réalisateurs ne lui confient pas plus souvent des rôles. Dans celui du méchant qui brise la vie de Danny, il offre une performance qui reste comme étant celle d’un des meilleurs méchants de l’écurie Europa. Jet Li quant a lui, sans mériter un Oscar, tente de se diversifier et nous offre une composition non dénuée d’intérêt. Son personnage est un enfant coincé dans le corps d’un adulte. Ce qui rend le tout encore plus casse geule, est qu’ici Jet Li devait réussir à transcrire à la fois la candeur d’un enfant et la violence d’une machine à tuer, de façon crédible et sans en faire des caisses. La mission est réussie, en partie... La simplicité sentimentale du script en rebutera certains, mais on ne peut nier que le personnage de Danny, de par son côté enfant et tueur sans pitié à la fois, est crédible et touchant(oui je sais c’est un peu too much de dire ça, mais le perso fonctionne...). On en vient juste à regretter que les personnages de Morgan Freeman et de sa belle fille soient aussi simplistes ; ils fonctionnent mais restent dans un schéma très classique. Les deux vraies grosses performances restent celles de Hopkins et Li, seuls leurs personnages étant gâtés par le scénario.

A un autre niveau, la réalisation se révèle étonnement sobre, ce qui là aussi sert le récit à merveille. Les effets à la mord-moi-le-nœud pendant les combats sont aux abonnés absents et c’est une bonne chose. Louis Leterrier la joue simple et efficace, et c’est l’option qu’il fallait choisir. Le film va-t-il marquer l’heure du renouveau pour l’écurie Besson ? Certes la perfection est encore loin, mais la moyenne est plus que largement atteinte et c’est un pas encourageant vers quelque chose pour lequel tout espoir était perdu venant d’Europa. Le jour où elle commencera à mettre de l’argent dans des blockbusters frenchies qui tiennent la route n’est peut être plus si loin que cela...

Danny the Dog est sorti sur les écrans français le 2 février 2005.

- Article paru le lundi 14 février 2005

signé Marcus Burnett

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