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Japon | Animation

Dead Leaves

Japon | 2004 | Un film de Hiroyuki Imaishi | Produit par le Studio IG | Avec les voix de Takako Honda, Jason Lee, Nobuo Tobita, Amanda Winn, Kappei Yamaguchi

Toi, le jeune qui derrière ton ordinateur te gargarise de petits OAV ou anime de toutes sortes, où la morale et les fleurs bleues chevauchent les plus belles valeurs de Familles de France, je suis dans l’obligation de t’annoncer que ces lignes ne sont pas pour toi. En effet Dead Leaves c’est un peu comme Bad Boys 2 (pour prendre un exemple dont votre humble serviteur a du mal à décrocher), c’est en quelque sorte une espèce de "What the Fuck ?" filmique à la sauce Winchester, dont la digestion se fait à coup de tatanes. Le mot d’ordre du réalisateur à son équipe ne pouvait pas être autre chose que : "Faites-moi péter le scorte et tout ce qui passe à portée de gâchette !!!"

Car pour être clair, Dead Leaves ne fait aucune concession, pas de détails ni de prisonniers. Le film s’essuie la semelle de ses Rangers sur la tête de la morale, et le pire c’est que même après, cette coquine en redemande !!! Mais venons en à l’essentiel : Dead Leaves, de quoi ça parle. Car oui, malgré l’apparent foutoir que l’on peut redouter en voyant la bande annonce, il y a bien une histoire dans ce petit chef-d’œuvre et la voici... Deux êtres à priori humains (euh oui l’un d’eux a une TV à la place de la tête, mais bon c’est pas le pire...) se réveillent tel Adam et Eve sur Terre - ni l’un ni l’autre ne se souvient de qui il est ni ce qu’il fait là. Qu’à cela ne tienne ; rien de tel qu’un braquage et quelques gunfights pour se remettre les neurones en place. Après avoir détruit la moitié des rues de Tokyo et des passants et forces de police se dressant devant eux, ils sont envoyés à la case prison. Une case qui se nomme Dead Leaves, prison lunaire à quelques milliers de kilomètres de la terre. La seule chose qu’ils auront en tête à partir de ce moment là, sera de s’échapper (et accessoirement de retrouver la mémoire, qui comme on s’en doute est liée à cette prison) de ce tas de cailloux, très peu familier. Mieux vaut pour eux ne pas rater cette évasion, car les gardiens ont une fâcheuse tendance à abattre les prisonniers au petit bonheur la chance, histoire de passer le temps.

A première vue tout cela peut sembler affreusement banal, voire même sans aucun intérêt. Mais c’est bien là que peut se trouver la première erreur à ne pas faire. Dead Leaves est tout sauf traditionnel, la faute à qui - et bien au Studio IG !!! De Blood à la série TV de Ghost in the Shell (Stand Alone Complex), en passant par FLCL (qui, comparé à Dead Leaves, ressemble à de l’anime pour marmots sous tranxen), les créatifs de cette secte diabolique de l’anim ont repoussé film après film les limites de la grammaire filmique, et de ce qui se faisait de mieux dans le monde de l’anim 2d. Plus j’y pense et plus je me dis que ce studio est clairement le côté obscur de la force de l’anim. Chacun des animateurs est un Jedi noir de l’anim, dont le sabre laser est son crayon et la zone de combat sa feuille blanche et les écrans du monde entier. Chaque année, le dark side de l’anim engage sa lutte contre le bon côté de la force - à savoir Pixar. Chacune des deux forces en puissance regorge de talents, qui font d’eux sans aucun doute les armées les plus incroyablement attrayantes en action de nos jours sur notre belle planète bleue. Chacun des deux studios explore les différentes phases de l’être humain sous des aspects plus ou moins reluisants. Dans le cas de Dead Leaves, on passe du clonage au sexe tout en s’arrêtant brutalement (voire même en s’empalant la tête sur la crosse d’un colt 45 devrais-je dire...) sur tout ce que des studios comme Disney et consorts bannissent de leurs séances de brainstorming.

Heureusement que des studios comme IG existent pour créer des OVNIs filmiques, afin de sauver notre pauvre petite âme de la sécheresse créative qui peut envahir les écrans par moments. Dead Leaves n’est pas à mettre entre toutes les mains c’est une évidence ; mais parfois un petit voyage du côté obscur de la force ne fait pas de mal. Cela fait des années qu’à mes yeux un film d’évasion n’avait pas été aussi fun et trash à la fois. Certains passages gore n’ont rien à envier à un bon Brain Dead des familles. Ca meurt beaucoup dans Dead Leaves, et à chaque fois ça meurt dans les règles de l’art. Grâce à ce film, le démembrement, l’explosion intestinale (non, rien à voir avec le retour de Capitaine Gastro) ou la mort violente par armes à feux, atteignent le rang de discipline olympique. D’autres engins de morts sont utilisés à des fins à mourir de rire, mais la décence m’interdit d’en parler ici sans la présence d’une interdiction aux moins de 16 ans en bas à droite de l’écran.

Que dire ? Vous l’aurez compris, j’adore ce film, tout comme Bad Boys 2 (oui, il fallait bien que je le recase... désolé j’adore, na !!!). Dead Leaves se paye le luxe d’être outrageusement insupportable pour toute personne n’ayant pas une bonne dose de second degré, mais est aussi vraiment immanquable pour tout fan d’animation désirant en faire son job, ou plus simplement pour un apprenti réalisateur à la recherche d’idées. En 45 minutes, Dead Leaves repousse les règles de l’animation dans leurs derniers retranchements, il les triture, les maltraite et en fait ses choses, jusqu’à les rendre encore plus belles qu’avant le début de sa séance de torture. C’est ça le talent !!!

Dead Leaves c’est juste le plus gros trip ultra jouissif actuellement dispo dans les bacs de vos bons vendeurs de DVDs. Alors qu’est ce que vous attendez, faites-moi chauffer le plastique de vos cartes bleues, et rejoignez le côté obscur de la force de l’animation. Et plus vite que ça, SVP !!!

Le DVD de Dead Leaves est actuellement dispo chez Manga Entertainement. Les specs sont les suivantes : 16/9 anamorphic widescreen, Dolby Digital 5.1 Surround Anglais & Japonais, documentaire, avent-première du film et sortie en salles, journal vidéo du réalisateur et de l’équipe créative, galerie de photos, trailers, jeu interactif et bandes-annonces.

- Article paru le mardi 25 janvier 2005

signé Marcus Burnett

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