Dilwale Dulhania Le Jayenge
Le bonheur c’est simple comme un film de Bollywood...
Simran (Kajol, Kuch Kuch Hotai Hai) issue d’une famille modeste, vit à Londres et ne rêve que du grand amour. Mais son père (Amrish Puri, plus connu en Occident pour son rôle de grand prêtre thug dans Indiana Jones et le temple maudit) en a décidé autrement : il a promis la main de sa fille au fils de son meilleur ami, qui habite encore le Punjab. Raj (Shahrukh Khan, on ne le présente plus) vit lui aussi à Londres, dans une famille aisée (il va à l’université en Lamborghini) et passe son temps à faire la fête avec ses copains. C’est lors d’un voyage en Europe que Simran et Raj se rencontrent pour la première fois. Raj, dragueur dans l’âme, tente de charmer Simran qui fait tout son possible pour le repousser. Raj décide donc de charmer une des amies de Simran, qui pour se venger essaye sans succès de le ridiculiser. Lors d’une escale en Suisse, ils ratent leur train et se retrouvent forcés à voyager tous les deux. Peu à peu Raj et Simran apprennent à se connaître, et finissent par tomber amoureux l’un de l’autre.
Dès son retour à Londres, Simran confie à sa mère ses sentiments, mais la jeune femme doit se plier aux désirs de son père ; aussi toute la famille s’envole pour l’Inde pour préparer le mariage imminent. Mais Simran ne peut oublier Raj qui la rejoint bientôt en Inde. Il a décidé de monter un stratagème qui lui permettra d’obtenir la main de Simran avec l’accord de son père...
Premier film de Aditya Chopra (Mohabbattein) - fils du réalisateur et producteur Yash Chopra (producteur de Sholay) - Dilwale Dulhania Le Jayenge, tout comme Mere Yaar Ki Shaadi, est une comédie romantique basée sur le principe "Ils se rencontrent, se détestent, apprennent à se connaître et finissent par s’aimer" (je schématise) qui donna ses lettres de noblesse à la comédie américaine (le film n’est pas sans rappeler le classique New York-Miami de Frank Capra, ou dans une certaine mesure Quand Harry rencontre Sally de Rob Reiner).
A ce titre, la première partie du film est une pure merveille (parfaitement monsieur), maîtrisée à la perfection dans sa narration et dans ses effets (pour son premier film, Aditya Chopra a déjà parfaitement assimilé tous les codes inhérent à la comédie romantique), offrant tour à tour des moment vraiment très drôles (la séquence se déroulant à Paris que nous appellerons la scène du piano), et d’autres pleins d’émotions (en particulier une séquence sur un pont, lieu des comédies romantiques par excellence) qui n’ont vraiment rien à envier aux meilleures comédies américaines.
Mais évidemment ce qui fait avant tout la force de cette première partie, c’est incontestablement son couple vedette, Shahrukh Khan et Kajol (ici réunis pour la première fois à l’écran) tous les deux excellents dans le registre de la comédie (ils sont aussi bons, si ce n’est meilleurs que dans Kuch Kuch Hotai Hai) mais qui surtout dégagent une alchimie difficilement explicable par des mots (d’ailleurs je n’essaierai même pas. Dès qu’on les voit ensemble, on est sous le charme).
La deuxième partie du film est tout aussi savoureuse que la première, alors que l’on pouvait s’attendre à un ton plus mélodramatique (remember Devdas), avec une confrontation entre Raj et le père de Simran (un des thème souvent abordés dans les productions de Bollywood est le mariage forcé). Aditya Chopra décide de poursuivre sur le ton de la comédie (on pense encore une fois à une autre comédie américaine célèbre, Indiscrétions de George Cukor), où Raj devient tout d’abord l’ami du marié, puis du reste la famille auquel il se rend rapidement indispensable, dans le but évidemment de bien se faire voir auprès du père de Simran.
S’ensuivent quelques situations rocambolesques des plus réjouissantes, où l’on essaye de marier Raj à une autre fille, et où le père de Raj vient aider son fils à obtenir la main de Simran - tout en tombant amoureux à son tour. On nage alors en plein vaudeville, pour notre plus grand bonheur (voir l’accroche).
C’est oublier un peu vite que les indiens sont les rois du mélodrame, et dans son dernier quart d’heure Dilwale Dulhania Le Jayenge ne faillit pas à la règle, et sans en dévoiler trop, je vous conseille de préparer des mouchoirs parce que le final est l’un des plus intenses que j’ai pu voir jusqu’à présent dans un film de Bollywood.
Pour terminer, parce que nous sommes aussi dans une comédie musicale (je ne vous l’avais pas dit), parlons de la musique et des chants, qui sont une merveille une fois de plus (ça devient une habitude). Trois morceaux en particulier se dégagent du film, tout d’abord Ruk Ja O Dil Deewane, chanson qui se déroule à Paris pour laquelle Shahrukh Khan se déhanche en compagnie d’une vingtaine de jeunes filles sur une musique plutôt rock’n roll. Zara Sa Jhoom, chanson plus traditionnelle où Kajol a bu plus que de raison et Shahrukh doit lui courir après, tout cela se terminant dans une piscine municipale. Et enfin Tujhe Dekha qui marque les retrouvailles entre Shahrukh Khan et Kajol dans un énorme champs de fleurs (avec les ventilateurs à fond), avant qu’ils ne se retrouvent une nouvelle fois à batifoler dans les alpages suisses (une constante dans le cinéma de Bollywod).
Vous l’aurez compris : Dilwale Dulhania Le Jayenge fait partie des meilleures productions de Bollywood. Il est donc indispensable de le voir, puis de le faire découvrir à ses amis.
Dilwale Dulhania Le Jayenge existe en DVD chez Yash Raj Films - copie correcte, sous-titres français, par contre les suppléments ont disparu mystérieusement sur certaines éditions. A noter le menu d’accueil avec Shahrukh Khan en version animée (ça le fait !!!).



