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Dog Soldiers

UK / Luxembourg | 2002 | Un film de Neil Marshall | Avec Sean Pertwee, Kevin McKidd, Emma Cleasby, Liam Cunningham, Thomas Lockyer, Darren Morfitt, Chris Robson, Leslie Simpson

Le mois d’août touche bientôt à sa fin, et le cru fantastique estival 2002 ne cesse de s’enrichir de titres de qualité... Dernier en date, ce Dog Soldiers réalisé par un nouveau venu, Neil Marshall - monteur du Killing Time de Bharat Nalluri en 1998 (un petit film d’action direct-to-video avec Kendra Torgan qui a failli faire parler de lui mais dont le buzz s’est très vite essouflé). Pour l’occasion, le jeune homme (32 ans) endosse la triple casquette de scénariste / réalisateur / monteur. Pas rien pour un premier film, qui plus est excellent ! Mais là je vais trop vite ; reprenons les choses depuis le début...

Dans une forêt en Ecosse, par une nuit de pleine lune, deux campeurs sont aggressés dans leur tente - a priori par un animal. C’est à peu de choses près au même moment, non loin de là, que le soldat Cooper se fait recaler par le Capitaine Ryan : Cooper souhaitait en effet rejoindre son bataillon des Forces Spéciales mais refuse, au bout de 22 heures de fuite en entraînement, d’abattre un chien pour le bon plaisir du Capitaine sadique...

Un mois plus tard, nous retrouvons Cooper, accompagné d’une poignée de soldats sous les ordres du sergeant Harry Wells (Sean Pertwee), à nouveau en pleine mission d’entraînement. Une fois la nuit tombée, les hommes s’asseyent autour d’un feu pour se remémorer des histoires de combattants quand une vache morte leur tombe dessus depuis le haut d’une falaise !!! Celle-ci ne semble pas avoir été abattue mais mordue - simple résultat de la sélection naturelle effectuée par la chaîne élémentaire ? Wells souhaite en avoir le coeur net. Nos soldats retrouvent le camp de leur ennemi fictif démoli, et tous les hommes de ce bataillon adverse réduits en lambeaux... Tous sauf un : le Capitaine Ryan. Mais comment se fait-il que celui-ci soit équipé de vraies balles, et non de balles à blanc comme l’équipe de Wells ? Les soldats comprendront rapidement, avec l’aide d’une zoologue locale du nom de Megan, qu’ils sont attaqués par une meute de loups-garous - et que Ryan en sait plus qu’il ne veut bien le dire. Wells aura d’ailleurs été l’un des premiers à faire les frais de l’appétit des bêtes, se retrouvant avec les tripes à l’air. La petite troupe se réfugie alors dans la seule maison à des centaines de bornes à la ronde, pour faire face à l’assaut des lycanthropes...

Le film de loups-garous était quelque peu passé de mode depuis que la série des Howling (Hurlements) s’était épuisée en 1991 avec un sixième et très anecdotique épisode. On peut même dire que depuis le Wolfen de Michael Wadleigh en 1981, nous n’avions pas eu les honneurs d’un film de loups-garous décent, sans même avoir à critiquer le très mauvais Wolf de Mike Nichols (réalisé en 1994 en pleine vague de renaissance - échouée - des Monstres classiques) -, à l’exception bien sûr de l’extraordinaire et iconoclaste Ginger Snaps du canadien John Fawcett il y a deux ans. Dans un autre domaine, on peut aussi dire que le film d’action / horreur "à la Predator" n’avait jamais connu de véritable successeur digne de ce nom (à part Le Treizième Guerrier, mais celui-ci n’est pas vraiment un film fantastique, et en plus il est aussi signé MacTiernan et du coup ne compte pas !). Et bien Dog Soldiers réussit à raviver les deux genres d’un coup, rien que ça !

Le film de Neil Marshall est en effet une véritable réussite, et représente un petit exploit : faire cohabiter le film de guerre, l’horreur, le gore... et l’humour pince-sans-rire british ! Le tout de façon très subtile et parfaitement maîtrisée, sans que les changements de ton ne nuisent au rythme imparable du film. En fait, les touches d’humour sont tellement discrètes et bien insérées qu’on pourrait presque les croire totalement improvisées... et avoir réussi à caser le "There is no spoon" de Matrix dans un tel contexte est très certainement un exploit supplémentaire !

La réalisation est vraiment un modèle du genre, tout comme le scénario. Ce dernier puise sa richesse dans la variété des situations présentées, et dans la force des personnages qu’il décrit. Nos héros ne se contentent pas en effet de repousser, une heure et demie durant, l’assaut des monstres poilus : ils les attaquent, tentent de leur jouer des tours... Les affrontements sont eux aussi très variés, les armes utlisées allant du fusil mitrailleur à la poêle à frire... en passant par l’incroyable combat à mains nues qui oppose un soldat à bout de nerfs à l’une des créatures, saisissant !

Visuellement, le film joue habilement la carte du hors-champ jusqu’à ce que le film entre en phase "affrontement" - un peu à la manière du Treizième Guerrier. Une fois l’ennemi identifié, l’approche visuelle s’oriente vers l’action pure, agrémentée d’effets gores très explicites... Les effets font aussi la part belle aux créatures, immenses et impressionantes. Le casting enfin vient achever de faire de Dog Soldiers un film de genre incontournable, Sean Pertwee en tête. Ce dernier, que l’on a pu apprécier très récemment dans The 51st State (Le 51ème état - Ronny Yu), est d’ailleurs un habitué du genre. Qui a vu Seven Days to Live (7 jours pour mourir) et n’a pas été impressionné par sa prestation face à Amanda Plummer ?

Pour conclure, Dog Soldiers parvient à concilier suffisament d’approches cinématographiques pour offrir un spectacle qui s’addresse intelligemment à un public très large, tout en respectant le noyau de fans hardcore de films fantastiques. Sans conteste l’une des meilleurs série B de genre de l’année !

Dog Soldiers a fait son apparition sur les écrans français le 14 août... dans la plus grande indifférence, bien sûr !

- Article paru le vendredi 23 août 2002

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