Drive
Un homme terrasse ses démons...
Kenichi Asakura est VRP. Sujet aux migraines, sa vie se résume à une routine des plus insignifiantes afin de ne pas le stresser. Au milieu de cette morne existence, son seul rayon de soleil tous les jours à midi, est de croiser une très belle jeune femme au parapluie rouge, dont il ne sait rien... mais le plaisir est là, indicible, stoppant le temps et les idées sombres. Un beau jour, alors qu’il est absorbé par l’angélique vision procurée par cette beauté, trois hommes cagoulés pénètrent de force dans son véhicule et lui ordonnent de suivre une voiture...
Pour son cinquième film, Sabu repousse une fois de plus les limites de son cinéma -juste avant de les transcender avec la consécration que constituera le sublime Koufuku no Kane-, n’hésitant pas à braver les modes et à s’affranchir des genres pour nous livrer un film qui ne ressemble à aucun autre, tout en étant clairement "du Sabu"...
...Goro, Jyoun et Makoto viennent de commettre un hold-up. Seulement, Mikkî leur "chef", les a devancés en emportant le butin avec lui. Les trois malfrats bafoués se mettent donc à sa poursuite en entrant dans la première voiture qu’ils trouvent, celle de Kenichi. Alors qu’ils le menacent de leurs armes en lui ordonnant de suivre le véhicule du traître, leur chauffeur improvisé passe lentement les vitesses, ne dépassant pas les 40 km/heure, tout en respectant scrupuleusement le code de la route. Commence alors une étrange course poursuite statique aux allures de véritable chamboulement psychologique pour nos anti-héros...
Altruiste malgré lui... le calme de Kenichi, et ce en toute circonstance, va dans un premier temps déconcerter les trois hommes, qui vont se disputer entre eux, se rejetant la faute... avant de les faire réfléchir, tant à leur condition qu’à la situation dans laquelle ils se trouvent, allant jusqu’à les faire se pencher sur leur propre vie. Prémisse évidente d’Igarashi -personnage interprété par Susumu Terajima dans Koufuku no Kane-, Kenichi est le personnage qui montre la voie, celui par qui se fera la rédemption... avant de parvenir à se débarrasser de ses propres démons, enfouis en lui depuis son enfance. Mais la rédemption n’apparaîtra pas clairement aux personnages comme venant de Kenichi ; face au masque qu’il affiche, ils se replongeront au plus profond d’eux-mêmes et trouveront ainsi des réponses à des questions qu’ils ne se posaient pas.
Une fois de plus, Sabu maîtrise son sujet de A à Z en insufflant à sa mise en scène une sorte de rythme en deux temps, entre l’excitation frénétique couplée à la hargne d’un Dangan Runner et la douce mélancolie, bucolique et mature d’un Koufuku no Kane. Il y dénonce également ses congénères et leur manière de vivre, en même temps que l’aspect rigide et formel de la société nippone en stigmatisant ses travers par le biais de personnages clownesques et exubérants : les yakuza... Mais derrière cet aspect ridicule clairement affiché par ses anti-héros, Sabu prouve qu’il a foi en l’être humain, même en ceux qui peuvent paraître -au premier abord- irrécupérables...
Drôle, émouvant, grave et onirique, Drive s’impose en une œuvre aboutie, qui choisit le lyrisme au détriment du cynisme...
DVD (Japon pas vu)
Pioneer
NTSC - Zone 2
Format : 1:1:85 - 16/9
Ce DVD ne contient pas le moindre sous-titre.
Note : un DVD coréen comportant uniquement des sous-titres coréens optionnels est prévu pour le 22 mars 2004.
Bonus
Site Officiel de Drive : http://www.sabu-drive.com


