Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Hong Kong

Dry Wood Fierce Fire

Hong Kong | 2002 | Un film de Wilson Yip | Avec Louis Koo (Tin Lok), Miriam Yeung Chin-Wah, Flora Chan (Wai Wai Shan), Tsang Suet Wah, Wyman Wong Wai-Man, Chan Man Man, Lo Suk Yee, Lo Meng, Yuen King-Tan, Cheung Tat-Ming, Chapman To Man-Chat, Matt Chow Hoi-Kwong, Nelson Cheung (Hok Yun), Lee Man Yiu

De Midnight Zone à 2002, en passant par Bio Zombie, Bullets Over Summer, Juliet in Love et Skyline Cruisers, Wilson Yip n’a jamais cessé de nous surprendre : de la comédie romantique au film high-tech à la Mission Impossible, en passant par le film policier version glande, ou encore le seul véritable film de zombies HK (excellent qui plus est) : il n’est visiblement pas de domaine que ce réalisateur refuse d’explorer, avec plus ou moins de réussite - notamment dans ses derniers films. 2002 par exemple est sympathique mais n’exploite qu’un dixième de son potentiel. Skyline Cruisers est quant à lui un film sous acide, trop dérangé pour être qualifié de bon ou mauvais. Qu’en est-il de son passage à la comédie pure, au service de l’une des chanteuses/actrices les plus en vue du moment à HK, Miriam Yeung (Dummy Mommy, Without a Baby, Love Undercover) ?

Alice (Miriam Yeung) était une petite fille comme les autres. Son père, le réputé Docteur Tsui, est un spécialiste de la médecine traditionnelle chinoise ; un art qu’il a enseigné à sa fille en même temps que le kung-fu. Au yeux des parents d’Alice, peu importe qu’elle ne soit pas très jolie : il vaut mieux qu’elle soit intelligente et qu’elle maîtrise les arts martiaux. Adolescente, Alice se sent trop différente des autres - à savoir trop en avance intellectuellement, et pas assez jolie. Persuadée que des lunettes la rendraient plus attirante, elle s’use méthodiquement les yeux en collant quotidiennement son visage contre l’écran de la télé. Résultat : ses camarades se moquent de ses lunettes, l’affublant du sobriquet "quatre yeux". Mais la vie continue et Alice devient journaliste pour un magazine féminin, dont le staff est exclusivement composé de femmes. Maladroite mais enjouée, Alice est devenue une femme "à part", bruyante et aggressive, affranchie de tout sentiment amoureux. Tout cela va changer à la rencontre de Ryan...

Ryan (Louis Koo) est l’équivalent masculin - professionnellement parlant - d’Alice : il occupe un poste semblable dans un magazine masculin, dont le staff - vous l’aurez compris - est exclusivement composé d’hommes. Ryan est plutôt considéré comme étant beau gosse. Très soucieux de son apparence et de son bronzage, le jeune homme souffre d’une trop grande émotivité, s’évanouissant régulièrement pour un rien. La rencontre de Ryan et Alice est inévitable - et ne se fait pas sans étincelles.
Lorsqu’Alice aperçoit Ryan, elle tombe immédiatement amoureuse de lui. Mais Ryan convoite sa nouvelle Boss, la belle Flora Chan. Afin de se rapprocher de l’élu de son coeur, Alice décide d’aider le "Private Ryan" à courtiser sa patronne...

Avec un scénario ultra-banal, Dry Wood Fierce Fire aurait pu n’être qu’une simple comédie romantique de plus. Seulement Wilson Yip, qui a aussi signé le scénario du film, a su écrire un rôle sur mesure pour l’excellente Miriam Yeung, et n’a pas hésité à la plonger dans un burlesque décalé du meilleur effet.
Ainsi, les traits de caractère des deux personnages principaux sont développés de telle manière à sortir Dry Wood Fierce Fire du lot des comédies "de base". L’arrivée de Louis Koo à l’écran - il monte un escalier puis s’évanouit - est excellente, et pose d’emblée le ton du film. Néanmoins, son personnage est bien moins développé que celui d’Alice : son habitude de relacher sa colère en parlant dans une bouteille d’eau avant de la vider (pour ne pas s’accrocher aux mauvais moments de la vie), ses accidents quotidiens (le saignement de nez dantesque en pleine réunion de travail, la vitre fracassée avec la tête...), ses dons incroyables pour la médecine, sont autant de points sur lesquels Wilson Yip s’attarde avec plaisir pour laisser Miriam Yeung prendre le contrôle du film, en roue libre.

Et l’actrice s’en sort remarquablement bien ! Pas foncièrement "canon" mais vraiment charmante, elle devient très rapidement attachante, avec son rire authentique, son look "streetwear" de femme-enfant, et garantit à elle seule le bon moment passé devant Dry Wood Fierce Fire. Louis Koo est du coup moins intéressant, mais Wilson Yip lui offre une occasion inespérée de se rattraper avec les honneurs, au cours de la dernière scène du film, merveilleuse conclusion mélodramatique transcendée par un handicap plutôt osé... mais je vous en laisse la surprise !

S’il n’est pas aussi bon que Bullets Over Summer ou Bio Zombie, Dry Wood Fierce Fire profite tellement de la présence réjouissante de Miriam Yeung à l’écran qu’il garantit de nous faire passer un excellent moment - ce qui ne se refuse jamais !

Disponible en DVD et VCD HK chez Widesight : la copie est au format mais 4/3, correcte, et la bande son en stéréo.
Les sous-titres anglais sont truffés de fautes hallucinantes.
Pour seuls suppléments, le trailer du film, et une scène coupée malheureusement non sous-titrée.

- Article paru le lundi 21 octobre 2002

signé Akatomy

Hors-Asie

XXX

Japon

The Yakuza Way

Hong Kong

Task Force

Afghanistan

Trio afghan

Hors-Asie

Reform School Girls

Japon

Prisoner Maria

articles récents

Chine

Jeunesse : Les Tourments

Hong Kong

Life Is Cheap... But Toilet Paper Is Expensive

Japon

La Harpe de Birmanie

Japon

La Vengeance de la sirène

Japon

Le Pavillon d’or

Chine

Les Feux sauvages