Dummy Mommy, Without a Baby
Réjouissez-vous, amis lecteurs, car l’heure du Miriam Yeung de la semaine est arrivée ! A ce rythme là, nous les aurons malheureusement bientôt tous épuisés...
Seconde collaboration de Miriam avec Joe Ma - après Feel 100% II, et juste avant Love Undercover (et bientôt Love Undercover 2) -, Dummy Mommy, Without a Baby anticipait très fortement ce dernier - à tel point d’ailleurs que le personnage de l’actrice / chanteuse se dénomme déjà LK Fong, sans pour autant que ce soit le même...
Fong et sa co-locataire - et meilleure amie - Dina (Niki Chow) travaillent toutes les deux dans une agence de communication. Si leur jeune PDG Wu (Edison Chen), fraîchement arrivé aux rennes de la société, traite les contrats de façon très distante, il n’en est pas de même pour Monica (Pauline Yam), employée haut-placée qui a les deux copines en horreur. Puisqu’il est difficile de renvoyer Dina, secrétaire qui semble pleinement satisfaire Wu, autant ramener ses efforts autour de l’éjection de Fong, certes enjouée et "vivante", mais maladroite et toujours en retard. En envoyant par mégarde par e-mail à tous les employés une animation présentant Monica et Wu en train de danser avec respectivement un corps de truie et de tortue, Fong offre à Monica l’opportunité qu’elle attendait. Wu, lui, voit le gag d’un bon oeil, limite hilare, mais se plie à la volonté de la méchante harpie...
Dépitée, Fong atterit dans un restaurant chef-d’oeuvre, dans lequel le patron se voit obliger de soigner le service de façon absolument démesurée en raison de l’inefficacité de son staff. Fong s’étant fait virée alors que son travail était fait, elle ne comprend pas bien l’attitude du gérant... Ses employées sont enceintes, tout simplement, et la loi HK stipule qu’une femme ne peut être renvoyée pendant sa grossesse ! Qu’à cela ne tienne, Fong a justement un ami qui travaille dans une clinique où il dérobe à contre-coeur un certificat de grossesse pour elle. Une fois son travail récupéré, commence un mensonge de plusieurs mois, dont la conclusion s’annonce forcément délicate...
Les hongkongais ont tout de même un humour très particulier, souvent jusqu’au-boutiste. Comment rendre une situation comme celle présentée ici crédible ? La réponse est simple : à la manière de Love Undercover, il suffit de pousser le mensonge dans ses derniers retranchements. J’en veux pour exemple la scène où Monica profite de la grossesse de Fong pour l’envoyer conquérir une richissime femme d’affaires, et obtenir un contrat de 10 millions de HK$ pour la boîte. Cette dernière étant elle aussi enceinte, les deux femmes ne peuvent bien sûr que s’entendre. Désireuse de connaitre le sexe du futur bébé de Miriam, elle lui propose même une échographie. Fong n’a pas les moyens de se l’offrir ? Qu’à celà ne tienne, la milliardaire a justement le dernier modèle de scanner japonais, sans application de gel, à portée de main. La séance de scan sera faite à deux, devant une assemblée complète ! Miriam, acculée, s’en tire miraculeusement avec un discours aberrant de défense des "droits du bébé", dont elle ne peut exploiter l’image sans son accord, au risque de devenir une mère indigne avant l’heure ! La scène est extrème, mais ça passe !
A la différence de Love Undercover néanmoins, qui fonctionne presque entièrement sur de tels extrèmes comiques, Dummy Mommy, Without a Baby est une comédie romantique plus soft, plus axée sur ses personnages. Autour de Miriam, nombreux sont les personnages dépeints avec soin, et surtout beaucoup d’affection.
Ainsi Edison Chan (Princess D, Gen-Y Cops) incarne-t-il un CEO à contre-coeur, pour faire plaisir à son père. Supposé être parti étudier la finance en Angleterre, le jeune homme y a pourtant étudié... la préparation de dessert - pour laquelle il n’a aucun don, mais il y tient tellement qu’il paye pour se se faire employer tous les soirs dans un restaurant ! En rentrant chez son père le soir, il s’enduit littéralement d’alcool pour faire croire au paternel qu’il mène la vie de playboy dont ce dernier à toujours rêvé pour lui. Un personnage attachant, très préoccupé par le confort de ses employés, dont Dina est secrètement amoureuse. Niki Chow (Horror Hotline... Big Head Monster, Fighting for Love) est elle aussi très touchante, même si l’expression timide de ses sentiments vire souvent à une attitude purement psycopathe !
Moins drôle que Love Undercover, Dummy Mommy, Without a Baby demeure tout de même une comédie très sympathique, portée par ses acteurs et l’enthousiasme habituel de Miriam Yeung. Dans l’ensemble, on se plait à admirer l’attention soudaine dont peut faire preuve une femme enceinte, alors que personne ne s’occupait d’elle auparavant. On attend de voir si Love Undercover 2 renouvellera un peu la formule du tandem Joe Ma / Miriam. Que ce soit le cas ou non, je suis néanmoins certain d’y retrouver ce plaisir simple et communicatif qui caractérise leurs collaborations.
Dummy Mommy, Without a Bay est disponible en VCD et DVD HK chez Mei Ah.
La copie, pourtant simplement Letterbox, est superbe, et on a le choix entre le 5.1 et le DTS pour la bande son. Mais comme souvent chez l’éditeur chef-d’oeuvre, la qualité a un prix, puisque le film est sur deux faces !!!! Vive les flippers ! Pour compenser, de nombreux suppléments sont inclus (making-of, scènes coupées, gallerie de photos, trailer,..).


