Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Hong Kong | Category III

Ebola Syndrome

Hong Kong | 1996 | Un film de Herman Yau Lai-to | Avec Anthony Wong Chau-Sang, Wan Yeung-Ming, Wong Chui-Ling, Chan Miu-Ying, Shing Fui-On

A force d’en parler, un article était nécessaire... C’est désormais chose faite ! Amateurs de viols, de cannibalisme et de mauvais goût, Ebola Syndrome est fait pour vous...

A-Kai (Anthony Wong - Full Contact, Beast Cops), gangster craspec, tue son patron (Shing Fui-On - Euh...à peu près tous les films de HK depuis la moitié des 80’s !!) après que ce dernier l’ait découvert lors d’un coït avec sa femme. Seule leur petite fille échappe - de justesse - au vilain bonhomme. Dix ans plus tard, A-Kai est serveur dans un restaurant de Johannesburg, en Afrique du Sud. En réel manque d’ "amour", notre gentil personnage, véritable obsédé sexuel, ne pense qu’à une seule chose : tirer tout ce qui bouge !... Alors qu’il va avec son boss chercher de la viande dans un village Zulu, il croise une jeune africaine à demi nue et quasi-inconsciente sur le bord d’une rive ; il ne lui en faut pas plus pour la violer... Pauvre A-Kai, il ne pouvait pas savoir qu’elle était atteinte du virus Ebola...

OUAIS !!! Comment ne pas être euphorique à la vision d’un tel spectacle de décadence et de débilité ?! Depuis maintenant plus d’une décennie, la Category III est un genre à part entière dans l’industrie cinématographique Hong-kongaise et certains réalisateurs, acteurs et même producteurs lui ont donné ses lettres de... noblesse, hum ! Nous voici donc en présence d’un film totalement culte, du non moins culte Herman Yau, avec l’acteur le plus culte de l’ex-colonie, Anthony Wong ! Et le producteur me direz-vous, et bien il n’est nul autre que Wong Jing himself ! Que du bon...

A-Kai, donc, travaille dans un restau chinois en tant que serveur/cuisto... il a visiblement une telle frustration sexuelle, qu’il est obligé de prendre un morceau de viande et d’y faire une entaille afin de pouvoir le pénétrer, tout cela l’oreille collée au mur de le chambre de son patron et de sa femme, les cris de cette dernière l’excitant... bon en tous cas il est réglo, parce qu’une fois terminé sa copulation con carne, il remettra le morceau sus-cité dans la chambre froide : autant ne pas gâcher ! Ebola Syndrome est un film grâce auquel on apprend beaucoup : par exemple, Anthony Wong aime les chaises, surtout fracassées contre des têtes - c’est plus drôle que de s’asseoir dessus ! - et puis il adore cracher dans le thé qu’il sert aux clients... Donc, A-Kai est infecté par le virus Ebola. Son patron l’emmène voir un médecin qui lui explique une chose très importante pour le bon déroulement du film ; après avoir été contaminée, une personne sur dix Millions (bah tiens !) sera immunisée contre le virus mais porteuse... évidemment, notre héros n’étant pas n’importe quel individu lambda, il est cette personne. Chouette, pour un peu le film serait devenu ennuyeux !

Herman Yau étant un génie, il ne peut QUE faire référence à ses œuvres précédentes, et c’est justement ce qu’il fait... A-Kai est en colère contre sa patronne qui ne l’aime pas et veut se débarrasser de lui (la vilaine !), alors c’est tout naturellement qu’il décide de la violer. Aïe ! son patron rentre et n’est pas très content du spectacle qu’il découvre... étrange ! A-Kai se permet donc - mais nous ne lui en tiendrons pas rigueur - de trucider le bonhomme qui l’ennui dans ses ébats... après en avoir fini avec la donzelle, et c’est là qu’est LA référence d’Herman Yau à Herman Yau, il la coupe en morceau et en fait des steaks ! Et là vous me dites : "Ouah ! Comme dans Untold Story !!!", et bien oui ! C’est y pas beau tout ça ?! Magie du cinéma aidant, tous les clients raffolent de la nouvelle spécialité gastronomique créée par A-Kai, l’ "African Bun", et ce qui est encore mieux, c’est que la viande est infectée par le virus Ebola. Que demande le peuple ?! Après avoir répandu le virus à travers toute l’Afrique du Sud, notre copain retourne à Hong-Kong. S’en suit un festival de crachats - bah oui, pour infester les autres - sur tout ce qui bouge, y compris sur les enfants, c’est encore mieux !...

Anthony Wong nous prouve une fois de plus qu’il est TOTALEMENT GENIAL ! Dans cette oeuvre, il est aussi expressif qu’une boule de pâte à modeler que l’on ne cesserait de ruer de coups, c’est dire, son visage n’a jamais la même expression ! Quant à notre bon vieil Herman, il nous offre ici un remake (ou plutôt SA version) d’Outbreak ! (Alerte !) de Wolfgang Petersen qui surpasse l’original, mais ça vous vous en doutiez forcément !

Beaucoup plus drôle que The Untold Story, il n’en reste pas moins un monument du grotesque, une montagne de vulgarité crado et un film pourvu d’un racisme au dernier degré à gerber... Ebola Syndrome est donc bel et bien un chef-d’œuvre de la Category III !

Ebola Syndrome est trouvable en LaserDisc et VCD à Hong-Kong mais n’y est jamais sorti en DVD, contrairement au Japon où il en existe un (uniquement sous-titré en japonais).

- Article paru le mardi 10 juillet 2001

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