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Japon

Forbidden Island

Japon | 1995 | Un film de Hirohisa Sasaki | Avec Kaori Shimamura, Noriko Igarashi, Keiko Igarashi, Hirofumi Kobayashi, Satomi Negishi, Takamasa Nishijima

Le monde s’écroule en 1997, le Japon devient une sorte de zone apocalyptique où se crée une nouvelle religion, appuyée par un pouvoir militaire. Le maître des lieux séquestre des femmes qu’il soumet à un processus intense de lavage de cerveau, à base d’images violentes incitant à tuer, mais surtout d’outrages aptes à les transformer en esclaves sexuels. Au milieu de chaos dépeuplé, Rei (Kaori Shimamura), gunslinger sexy, apporte son aide à un petit groupe de rebelles, dans le but de libérer la belle Yuri de l’emprise de l’ennemi. Un affrontement qui passe autant par les armes que par une rude bataille psychique, Rei possédant par ailleurs des dons d’hypnotiseurs...

Un couple bien agréable que celui qui unit Hirohisa Sasaki (Crazy Lips) et Kaori Shimamura, un an après le magnique Natural Woman et deux ans avant le très philippin Kill. Forbidden Island porte la marque de son réalisateur, adepte des œuvres de v-cinema ô combien épurées autant que du cinéma décomplexé. A mi-chemin entre le très mauvais Psychic School Wars pour le réalisateur, et l’excellent Lipstick pour la belle héroïne, Forbidden Island est une sombre histoire post-apocalyptique, combinant sexe et relecture des films de Sergio Leone.

Si le film se rapproche de Psychic School Wars, c’est avant tout à cause d’un nombre de personnages restreint et d’un méchant qui n’est pas sans rappeler le fameux vampire sosie d’Elvis à l’œuvre dans l’école maléfique. Plus question d’école ici mais le principe reste globalement le même, puisqu’il s’agit une fois de plus de manipulations cérébrales à vocation érotique. Forbidden Island commence donc avec une scène de viol en forêt, avant d’être ponctué de divers actes sexuels, consentants ou non, pour culminer sur une scène lesbienne généreuse en postérieur féminin. Comme il se doit, Kaori Shimamura n’est pas de la partie de ces outrages bon enfant ; sa présence impose toutefois une indispensable scène de douche, pour rappeler au spectateur combien l’actrice, en plus d’être incroyablement belle, est superbement dessinée.

Pour le reste donc, c’est un western iconoclaste qui fait fi d’une quelconque cohérence géographique, pour naviguer entre des dunes au bord de l’océan, une pseudo-forêt et un centre-ville abandonné et ultra high-tech. Sasaki y emprunte les thèmes musicaux de For a Few Dollars More, l’hommage allant jusqu’à la réécriture de l’affrontement final de celui-ci, gros plans Leoniens et montre musicale à l’appui (sauf qu’ici, celle-ci sert au personnage de Rei pour l’assister dans ses séances d’hypnose, et contrer les attaques psychiques de la bande de mauvais loustics). Point de vengeance filiale ici mais quelque chose s’en rapprochant, puisque le film vise à réunir deux sœurs que le désir d’un même homme a séparées, avant que les aléas de la vie et de la guerre les force à fricoter ensemble. J’ai dis que ça s’en rapprochait, hein, rien de plus...

La réalisation de Sasaki est comme souvent plutôt bonne, l’homme parvenant à faire oublier les moyens ridicules du film en dépit d’un rythme ultra-lent. Mais avec Kaori Shimamura à l’écran, comment s’ennuyer de toute façon ? La belle porte les tenues aguicheuses mieux que personne, troquant ici son imperméable transparent de Lipstick pour les bottes, la mini-mini-jupe et le cache poussière de circonstance. Comment ne pas comprendre alors la jeune Kiriko, qui s’éprend de la belle héroïne... Je n’irais pas jusqu’à dire que, si l’on comparait l’espace d’un instant Kaori Shimamura à Sharon Stone, Forbidden Island serait son Mort ou Vif, mais il y a de l’idée. Il s’agit tout simplement d’un film inutile et indispensable, généreux et rempli de bruitages ridicules, fort en poitrines et jouissant de la présence de l’une des plus belles créatures du v-cinema. Des flingues qui sont autant de pétards mouillés, du sable, des seins à foison et les jambes de Kaori : un film de vacances, quoi !

Forbidden Island est disponible en VHS japonaise chez TMC, ainsi qu’en DVD taïwanais chez Players Home Video. Evidemment, les sous-titres anglais sont absents des deux éditions.

- Article paru le lundi 11 juillet 2005

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