Girara
Il y a quelques mois, sortait au Japon un coffret DVD intitulé SF Box contenant quatre films parmi lesquels Goke The Vampire, Genocide et Girara (ces deux derniers réalisés par Kazui Nihonmatsu). J’ai déjà dit tout le bien que je pensais de Goke The Vampire ainsi que la déception provoquée par Genocide. Pourtant, ce dernier s’avère rétrospectivement plus intéressant que ce Girara, un Kaijû-SF Eiga tout ce qu’il y a de plus conventionnel.
Lors d’une mission interplanétaire, le vaisseau AAB-Gamma rencontre un OVNI (une sorte de tarte au fromage luminescente) et un des membres de l’équipage tombe soudainement malade. Faisant une escale sur la base lunaire, le vaisseau repart mais ce n’est que pour rencontrer à nouveau l’OVNI. Cependant, après cette rencontre, l’équipage remarque que les moteurs sont recouverts d’une étrange substance. Réalisant une sortie dans l’espace, ils ramènent une sorte d’œuf verdâtre à bord du vaisseau avant de retourner sur Terre. Malheureusement l’œuf grossit et c’est bientôt un gigantesque monstre qui erre au Japon sans égard pour les constructions humaines...
Girara brille surtout par son total manque d’originalité. La première moitié du film ressemble à un mauvais épisode des Thunderbirds dans lequel les poupées auraient été remplacées par de véritables acteurs, sans que l’on y gagne forcément au change. Non content d’utiliser des effets spéciaux totalement ridicules, les personnages et le scénario sont eux aussi d’un classicisme à pleurer. Il y a le scientifique étranger, la jolie et intelligente blonde membre de l’équipage qui rend jalouse la tout aussi jolie et intelligente japonaise responsable de la station lunaire, ou encore le blagueur de service qui sait être sérieux quand il le faut.
Girara arrive juste à temps pour ne pas que l’on abandonne la vision de ce poussif film de SF. Si l’arrivée du monstre géant ravive l’intérêt quelques minutes, le film retombe comme un soufflet et du film de SF devient un Kaijû Eiga tristement conventionnel. On est vite lassé de voir le monstre, mélange improbable d’un insecte, d’un oiseau et de Gojira, détruire d’un revers de patte les armes-jouets des militaires sachant que la solution viendra de toute façon d’une technique plus ou moins scientifique...
Girara vaut finalement surtout pour sa totale absence de la moindre goutte d’originalité. Même le monstre en lui-même n’est pas suffisamment séduisant pour attirer la sympathie. Finalement, le plus étrange dans tout cela n’est ni un OVNI-tarte au fromage digne d’Ed Wood ou un Gojira de l’espace, mais bien la musique qui accompagne les scènes dans l’espace. Juste avant que Kubrick n’impose la musique classique comme la "musique" de ce type de scènes, Girara tentait autre chose avec une sorte de musique de bal saupoudrée d’un soupçon de musique latine, le tout à l’aide d’un bon vieux synthétiseur Bontempi. C’est toujours plus original qu’un theremin !
Girara est disponible en DVD japonais "tout seul", ou alors dans un box intitulé SF Cube (cf. article Genocide).

