Gokinjo Tantei Tomoe - Anazâ Bâjyon
Symphonie visuelle bordélique joyeusement orchestrée par Yukihiko Tsutsumi...
Katsuo et Tomoe Ishimaru forment un jeune couple parfait. Katsuo, illustrateur de son état, de nature assez calme, possède un sexe démesuré dès lors qu’il est excité, quant à Tomoe, actrice du sentai le plus connu de la planète - Bîsuto Renjâ -, c’est une jeune femme dynamique à la libido surdéveloppée. Un beau matin d’hiver, Tomoe décide d’en finir avec un objet qu’elle cache depuis des années (dans une boîte cylindrique), en l’apportant au coin de sa rue afin que les éboueurs l’emportent à tout jamais. Arrivée sur place, elle percute accidentellement une étrange vieille femme qui porte avec elle une boîte similaire à la sienne. Elles tombent toutes deux, leurs boîtes avec... Tomoe repart chez elle, mais à peine arrivée, elle s’aperçoit que ce n’est pas sa boîte qu’elle a ramassée mais celle de l’ étrange femme. Dès lors, Tomoe va entraîner son mari dans une course folle pour retrouver ce mystérieux objet...
La phrase choc qui résume Gokinjo Tantei Tomoe est "Chotto ecchi na komedî misuterî dorama", entendez par là une comédie mystérieuse un peu sexuelle... Sachant que ce produit video télévisuel alléchant est réalisé par le génial Yukihiko Tsutsumi, réalisateur éclectique à qui l’on doit, parmi tant d’autres, les drama et leurs adaptations cinématographiques Keizoku et Trick, Sayonara Nippon !, Shinsei Toire no Hanako-san, Chinese Dinner, Renai Shashin ou encore le drama culte Ikebukuro West Gate Park, et bon nombre de direct to video dont l’adaptation de Black Jack d’Osamu Tezuka ; et lorsqu’en plus, le scénario est signé Keita Tokaji, auteur d’Oboreru Sakana, autant vous dire qu’il ne m’en faut pas plus pour assouvir une pulsion sanchesque qui me pousse inconsciemment à voir le résultat...
...sans appel ! Ovni filmique totalement barré, Gokinjo Tantei Tomoe est à mille lieues de tout ce que vous avez pu voir jusqu’à présent ! Crossover de tout ce dont est capable ce génial touche à tout qu’est Tsutsumi, à mi-chemin entre le mainstream et les expérimentations cinématographiques les plus déjantées, il nous accouche d’un produit inclassable, de mauvais goût, hilarant, jouissif, outrancier et totalement non-sensique !
Yukihiko Tsutsumi parvient à fabriquer un univers totalement déjanté sans queue ni tête, sorte de fourre-tout visuel dans lequel il balance toutes ses références télévisuelles, cinématographiques, théâtrales, littéraires... Un nouveau monde recréé de toutes pièces, où les éboueurs se caressent en dansant avec des plumes, où une bande de jeunes enfants sosies d’Harry Potter - les Harî Pottâzu - séquestrent un couple adepte de jeux SM, où les Oba Five, un groupe de femmes déguisées en Sazae-san - héroïne de la série d’animation la plus connue du Japon - est partout... mais vraiment partout et tout le temps, où un type en slip court d’un bout à l’autre du film (un hommage à Yaniv de Terror Firmer ?!) ou encore, où les enfants sont atrocement massacrés par un gentil petit chien...
Un monde fantasmé par Tsutsumi, au beau milieu duquel la pauvre Tomoe va se retrouver confrontée à un vieil obsédé sexuel au jeu de langue particulièrement adroit, à Blue Tortoise un agent d’Interpol au pénis coupé, à une espionne ultra-violente des 70’s surnommée Red Fox, ou encore à un vieux joueur de baseball complètement taré dont le jeux favori est de poursuivre les gens en leur tirant dessus à l’aide de sa batte et de balles qu’il sort d’on ne sait où... bref, autant d’étranges rencontres qui vont semer des embûches sur le chemin déjà très sinueux que la jeune femme doit emprunter pour retrouver son... Ooooups !!!... un "objet" qui revêt une importance toute particulière aux yeux de Tomoe, qui a peur que son passé la rattrape... que contient cette boîte ? la réponse réserve un final "hénaurme"...
C’est la jolie Maho Nonami, que l’on a pu voir dans Kakashi et Platonic Sex, qui prête ses traits à l’enjouée Tomoe. A ses côtés, Kankurô Kudô (Go) dans le rôle de Katsuo, et dans le désordre, Izam (chanteur du mythique groupe de Visual key, Shazna) en flic-yakuza, Renji Ishibashi en adepte du viagra à la langue bien pendue, Akaji Maro en vieux flic anglophone privé de ses attributs masculins ou encore Tôru Takeuchi (guitariste du groupe préféré des petites japonaises dans les années 80, les Checkers - ah, Namida no rikuesuto, quelle chanson ! *ironie*) en patron du videoclub exclusivement labellisé Pony Canyon...
...si le téléspectateur heureux de Gokinjo Tantei Tomoe jubile devant son poste, que penser de Yukihiko Tsutsumi qui s’en donne à coeur joie dans la parodie outrancière, et dans le clin d’œil avec les deux yeux et une trompette dans la bouche - voir Izam rester scotché devant la VHS de Chinese Dinner ! De Ring - la cassette maudite qui montre une course de tortue ! - à Matrix - le génial gunfight entre les deux vieux ennemis Blue Tortoise et Red Fox -, Tsutsumi ne s’oublie pas non plus, en se montrant devant son écran de contrôle endormi d’un bout à l’autre du tournage, ses assistants s’évertuant à le réveiller... en vain.
Une fois encore, Yukihiko Tsutsumi prouve tout son talent de metteur en scène, parvenant à rendre cohérent un univers totalement barré à l’encontre de toute conventionalité. Et comme si tout ça ne suffisait pas, le réalisateur parvient à transformer au nez et à la barbe de tous son ovni en une belle histoire d’amour qui prône la tolérance... Aussi simple que cela puisse paraître, Gokinjo Tantei Tomoe est un must, un concentré de bonheur à l’état pur, un chef-d’œuvre de non sens totalement assumé à voir et à revoir... un seul mot me vient à l’esprit : Génial !
DVD | Pony Canyon | NTSC | Zone 2 | Format : 1:1:77 - 16/9 | Images : Video numérique + transfert anamorphique = pressage exemplaire ! | Son : Stéréo, nickelle.
Suppléments : 52 minutes de making of (excellent !!!), spots TV, mini-docus délirants... et 8 stickers !
Ce DVD ne contient pas le moindre sous-titre.
VHS | Pony Canyon | NTSC | Plein cadre, stéréo.
Bonus
Page Officielle de Tomoe sur le site de WOWOW:
http://www.wowow.co.jp/drama_anime/tomoe
Site Officiel de Mayumi Kojima - interprète du générique de fin Porutâgaisuto:
http://www.ultra-vybe.co.jp/artist/kojima/kojimamayumi.htm







