Gun Crazy Episode 3 : The Big Gundown
Kasumi Nakane, célèbre swimsuit model japonaise, incarne l’officier Aki Fukase de la police métropolitaine. Promue au rang de détective, elle se propose aussitôt pour accompagner ses collègues, en tant que backup sur une affaire de surveillance impliquant un groupe terroriste mené par un certain Yûji. Malheureusement la soirée ne se passe pas comme prévue : venus acheter un puissant explosif, les criminels éliminent leur « vendeur », et ligotent un flic undercover à une chaise... avec une bombe. Les collègues d’Aki tentent de la désamorcer mais n’y parviennent pas. La jeune femme s’enfuit, mais les trois policiers restants décèdent dans l’explosion. Rétrogradée au rang d’officier, Aki poursuit tout de même son enquête, aidée de l’inspecteur Shirai, ivrogne forcené. Une enquête qui va l’amener à croiser le chemin de la jeune Reiko (Mitsuho Ohtani), anciennement membre du groupe activiste écologique Galhawk, aujourd’hui déterminée à mettre fin aux évolutions terroristes de ses amis, et notamment de son homme - Yûji. Un forcené qui n’hésitera pas à transformer sa croisade en affaire personnelle contre notre héroïne, après que celle-ci ait éliminé Rance, son plus précieux homme de main, et qui prévoit de faire sauter la plus grande centrale électrique du Japon...
Et de quatre... il ne me manquait plus que ce troisième opus pour terminer la série des Gun Crazy, et ses « fables de femmes armées ». Projet fétichiste s’il en est, cette tétralogie signée Atsushi Muroga (Score, Junk) restera dans les mémoires - la mienne du moins ! - comme l’un des plus sympathiques édifices du female with guns nippon, au travers de ses relectures de schémas classiques du western et/ou du film d’action, mises en scène avec économie, maîtrise et moult jolis minois.
Comme son comparse The Magnificent Five Strike, ce premier membre de la seconde fournée des Gun Crazy accueille deux têtes d’affiche féminines : Kasumi Nakane et Mitsuho Ohtani. La première est une habituée du papier glacée tendance petits bouts de vêtements, la seconde aussi mais possède une plus grande expérience du V-cinema (elle était déjà à l’affiche de l’excellent Ekoeko Azarak avec Natuski Kato). Kasumi incarne une femme flic intéressante, portrait habituel de rookie confrontée à des débuts difficiles, qui devra aller au-delà de ses émotions, des premières pertes humaines, de sa première exécution... pour enfin s’affirmer dans sa voix. Face à elle, la plus boudeuse Mitsuho incarne une jeune rebelle repentie, qui a comme ses camarades évolué dans une certaine violence, mais seulement pour faire face à la leur, devenue indiscriminée. Evidemment, les deux femmes, de caractères opposés, vont se trouver des points commun. Evidemment, elles vont faire équipe contre un même adversaire. Evidemment, la morale est plutôt belle, sur fond d’errances reconnues et d’amour au-delà des différents.
The Big Gundown est en réalité, à peu de choses près, un véritable film. Atsushi Muroga maîtrise ici au mieux son budget, et livre un équilibre action/narration quasi-idéal, à la lisière en fait, du V-cinema. Pour un peu, The Big Gundown en perdrait un peu du charme de ses trois frangins... mais ce serait sans compter sur Kasumi Nakane - pourtant moins évidemment attirante que Miss Ohtani - dont la performance est excellente, entre la débutante timide, et l’acharnée en colère tirant à tout va dans la rue, un flingue dans chaque main, ou encore défiant Yûji à la fin du film. Le charme de l’idole/actrice est pour le moins inhabituel, mais il opère rapidement : d’avant tout « corporel » (bien qu’il n’y ait pas de bikini ici, le tailleur lui sied fort bien), il s’étend progressivement à son minois particulier, par le biais de son jeu et d’une certaine présence. Contrairement à certaines figures féminines du genre, Kasumi fait tour à tour mignonne et brutale, mais jamais maladroite ou niaise. Elle est, comme il se doit, une authentique « lady with gun ». Et sur cette dernière fable, nous saluons sa prestation comme celles de toutes ses petites amies, et espérons qu’un jour prochain, sieur Muroga se laissera tenter par un nouvel opus. Rempli d’action, d’entrepos et/ou d’immeubles désaffectés (il y en a bien entendu plusieurs ici), d’asiatiques à l’anglais perfectible et d’occidentaux au jeu médiocre, d’armes et bien sûr, de beaucoup de belles demoiselles. Le tout, sur le fond des partitions nostalgiques, dâtées mais ô combien adaptées, de Goro Yasukawa. Parce que c’est du bonheur, tout simplement !
Gun Crazy Episode 3 : The Big Gundown est disponible en DVD japonais, sans sous-titres, chez Pioneer. Trois éditions disponibles : le coffret comportant les opus 3 et 4, une édition centrée sur Kasumi Nakane et une autre sur Mitsuho Ohtani. A chaque fois, image superbe et bande-son nickelle, et une floppée de suppléments sur l’idole retenue.






