Her Name is Cat
Parmi les nombreuses raisons qu’il y a pu y avoir pour que je me mette à réellement m’intéresser au cinéma hongkongais, je dois bien avouer que l’existence des "female with guns" - dénomination quasi officielle du genre qui nous intéresse aujourd’hui - est l’une des plus importantes à mes yeux... J’ai toujours rafolé en effet des In the Line of Duty, Righting Wrongs, Black Cat, etc... sans même vous parler de Naked Killer et autres Cat III du même accabit ! Pourquoi pensez-vous que j’aime tant le v-cinema japonais aujourd’hui ? Et bien tout simplement parce que les Zero Woman, Prisoner Maria, XX : Beautiful... et autres Gun Crazy comptent parmi les meilleurs représentants de ce genre aujourd’hui devenu mineur au sein de la production hongkongaise. Heureusement que Ching Siu Tung veille au grain avec son Naked Weapon, et ces trois femmes merveilleuses que sont Maggie Q, Anya Wu... et Almen Wong.
Almen Wong n’est pas, aujourd’hui, l’une des actrices qui reste le plus dans la mémoire des fans de "female with guns", Chingmy Yau ayant de toute façon dérobé la première place aux yeux de tous pour l’éternité (en ce qui concerne HK du moins, car pour le Japon on hésite toujours entre Kumiko Takeda, Chieko Shiratori, et tellement d’autres...). La carrière d’Almen n’est d’ailleurs pas plus représentative que ça de l’industrie hongkongaise : à peine une quinzaine de films sur six ans de carrière "publique", allant de sa participation à (roulements de tambour SVP)... Shanghai Grand au récent Naked Weapon, donc, en passant par Final Justice, The Group, Angel Cop - et même The Wesley’s Mysterious File ! Vous l’aurez compris, Almen Wong possède autant de bons films que de mauvais à son actif. Pourtant, c’est une bonne actrice qui a une particularité : de toutes les "égéries" du film d’action HK, c’est sans doute l’une des seules à avoir la carrure physique d’une authentique femme fatale hardcore, massive et superbe à la fois. Clarence Ford ne s’y est pas trompé et change de registre féminin en replaçant Chingmy Yau - qu’il a dirigée dans Naked Killer en 1992 - par la belle Almen. Le réalisateur ne peut d’ailleurs s’en empêcher, comme le démontre le casting de Martial Angels (2001 - avec Shu Qi, Kelly Lin, Teresa Mak, Sandra Ng, Amanda Strang,...) : ses films ne sont peut-être pas toujours bons, mais au moins l’homme a du goût !
Du goût au niveau de ses rôles féminins, c’est certain - au niveau général c’est autre chose...
Her Name is Cat nous expose les facéties de Cat, tueuse à gages mystérieuse en provenance de Chine continentale, où elle exercait la profession de garde du corps au service d’hommes politiques. Trahie par l’homme de sa vie qui l’a avortée aux poings, Seul contre tous-style (merci le flash-back, cf. première phrase de ce paragraphe), la redoutable machine à tuer a décidé de ne plus faire confiance au supposé sexe fort, et de mettre son talent au service du plus offrant pour éliminer ses plus vilains représentants. L’inspecteur John Cannon (Michael Wong, YES !) est à ses trousses, mais d’une manière très particulière...
Depuis que sa femme l’a quitté, emportant sa petite fille avec elle, le flic semi-gweilo s’emmerde ferme, et craque pour la femme mystérieuse qui sauve une enfant au cours d’un gunfight ravageur en pleine rue (qui voit notamment un passant se faire réduire en miettes par une grenade - re-cf. début du paragraphe...). Pendant quelque temps, Her Name is Cat vire ainsi au Chungking Express version Clarence Ford : Cannon suit la femme dans ses déplacements, l’observant dans ses entraînements musclés et autres séances de tir sur les toits de la ville, s’introduisant chez elle quand elle n’y est pas... pendant que la tueuse fait de même avec notre SDU préféré, pas complètement flic puisqu’il passe son temps à hurler "Call the police !" quand quelque chose va mal plutôt que d’agir par lui-même.
Lorsque Cat tombe dans un piège tendu par son agent et son ancien petit ami - lui aussi assassin -, c’est au près de John Cannon qu’elle se réfugie...
Le scénario de Her Name is Cat n’est peut-être pas des plus originaux, mais il a au moins le mérite de tenter de satisfaire chacune des attentes de ses spectateurs, avec ses séances de fitness, de provocation et de sous-entendus sexuels lourdingues, d’imagerie lesbienne, de parties de jambes en l’air pudiques, de gunfight et de baston - réussissant même à intégrer une église comme lieu de dénouement ! Il est clair que Clarence Ford a tenté avec ce film de revenir au mélange si raffiné qui a fait le succès de Naked Killer en 1992. Catégorie IIB oblige, Her Name is Cat est néanmoins moins explicite et moins trash que son illustre prédecesseur, et souffre de plusieurs retombées de rythme causées par le quota de peau... mais qui s’en plaindrait ?
En dépit de ses nombreux défauts, ce film reste bizarrement l’un de mes préférés du genre - avec sa bande-son remplie de rugissements de tigres et son montage souvent approximatif, ainsi que la prestation emblématique (car risible) de Michael Wong -, certainement en raison de la tentative assurément nostalgique qu’il représente.
Rendez-vous dans peu de temps avec Her Name is Cat 2 : Journey to Death pour raviver un peu plus ce souvenir certes coupable, mais tellement symbolique et agréable ! Merci Almen...
Le DVD HK Her Name is Cat a beau faire partie des toutes premières fournées de DVD Mei Ah, celui-ci est toujours disponible.
La copie est correcte en comparaison avec bon nombre de sorties de l’époque, mais n’est même pas "timecodée" !
Le 5.1 par contre a moins de pêche qu’une bonne stéréo, et ne jouit de quasiment aucun effet de spatialisation...
Le film existe bien sûr aussi en VCD, et même en DVD zone 1, je crois...




