Her Name is Cat 2 : Journey to Death
Ce n’est pourtant pas la première fois que je me fais avoir de la sorte, vous savez... J’en vois qui rigolent, mais avant d’avoir accès au web ou au catalogue de Musica, combien d’entre vous pensaient que Naked Killer 2 - aka Raped by an Angel - était vraiment la suite du premier Naked Killer, au vu de son affiche et son casting ? Bon, eh bien moi je fais partie de cette catégorie de gens qui ont toujours eu tendance à faire un peu trop confiance aux producteurs / distributeurs. Et pourtant j’aurais dû être un petit peu calmé, depuis le temps, tant le phénomène est courant. Naked Poison 2 a-t-il un rapport avec Naked Poison ? Visible Secret 2 est-il vraiment la suite de Visible Secret ? Non, en fait chez les hongkongais, on utilise plutôt la numérotation pour désigner un ensemble de films obéissant au même fonctionnement. Encore que... Alors, après cette petite introduction, pensez vous que Her Name is Cat 2 : Journey to Death a un quelconque rapport avec Her Name is Cat - en dehors bien sûr de la présence de Almen Wong dans le rôle principal ?
Her Name is Cat 2 débute en Thaïlande. On y découvre Almen Wong - superbe comme toujours - marchant sur les traces de Lara Croft version Angelina Jolie.
J’en profite d’ailleurs pour glisser une remarque qui n’a rien à voir mais qui me fait plaisir : vous savez que je trouve le Tomb Raider de Simon West vraiment excellent ? Comment ça j’ai des goûts de chiotte ? Okay, passons, j’y reviendrais bien un jour de toute façon...
Almen Wong donc se promène dans un temple thaïlandais, s’agenouille devant un autel... et, ô surprise, dérobe une statuette de Bouddha ! Elle s’enfuit en courant et affronte une troupe de soldats lancés à ses trousses, puis parvient à s’échapper. Je serais tenté de dire que c’est à ce moment qu’elle rejoint la dénommée Yoyo, mais au vu de la structure narrative de ce film, je ne peux garantir la linéarité de ces premiers évènements...
C’est lors de la rencontre avec cette charmante demoiselle que l’on apprend qu’Almen se prénomme Sam. Les deux femmes discutent en langage plus ou moins codé, mentionnant une mission particulièrement dangereuse, qu’elles semblent préparer depuis longtemps mais qui reste floue.
On retrouve ensuite Sam au bord d’une piscine, où elle nous explique en voix off qu’elle vient d’un village "sexuel" en Thaïlande mais est en réalité au service de Yoyo, faisant tout ce que la jeune femme lui demande sans jamais poser de questions ou rechigner. C’est pourquoi elle se trouve à Hong Kong, dans cette piscine, où un coréen - dealer d’armes de son état - doit la retrouver pour lui remettre une puce mystérieuse. Seulement ça fait deux jours que Sam attend, et son contact n’est toujours pas là ; aussi se décide-t-elle à aller fouiller sa chambre : l’homme a disparu mais la puce est bien là.
Et hop ! On retrouve Roy Cheung au bord d’une route, à nouveau en Thaïlande, où l’homme à la mèche qui frise le délit de mauvais goût (mais bon c’est Roy Cheung, alors...) nous apprend qu’il attend une femme à qui il a donné rendez-vous, sur cette route, il y a un an de celà. Que lui réserve le destin ? Et là, flash-back ou projection dans le temps, Roy Cheung sort d’une maison aux côtés de Sam et Yoyo, sous les coups de feu de nombreux poursuivants. Et Sam de se prendre un pruneau, et Roy aussi - mais surtout Yoyo, en pleine tête. Ce serait un flash-back alors ? On remonte encore un peu dans le temps, au moment de la rencontre entre Roy et Sam. Comment nos héros en sont-ils arrivés à la mort de Yoyo ? Et pourquoi Journey to Death est-il morcellé de la sorte ?
Je crois pouvoir affirmer sans être médisant que la structure de Her Name is Cat 2 est destinée à créer un rythme et une originalité qui, si l’histoire avait été racontée de façon linéaire, auraient été totalement absents. Pendant les 35 premières minutes donc, le spectateur doit se faire violence pour ne pas rembobiner toutes les cinq minutes et vérifier qu’il n’a pas zappé une transition importante. Cette construction développe tout de même un certain intérêt pour l’histoire, et le fait de garder secret pendant plus longtemps encore l’objectif et la justification de l’union de Sam et Yoyo garantit que l’on regarde Journey to Death jusqu’au bout. Néanmoins...
Néanmoins ce second épisode de la série ne possède aucun des "charmes" de l’original. Même Almen Wong - qui s’est depuis rattrapée dans Naked Weapon - paraît souvent gauche et un peu fade, c’est dire ! Les personnages sont assez pathétiques, la musique l’est tout autant, et la réalisation ferait rougir n’importe quel artisan d’un Hollywood Night sur TF1. Quant au final du film, avec ses jump-cuts et son dernier plan opportuniste, il m’a tellement fait rire que je l’ai regardé deux fois d’affilée. Non vraiment, une structure alambiquée ne peut pas résoudre tous les problèmes, monsieur Alan Lo. Comme quoi même un monteur courageux ne peut sauver un film de mer...
Her Name is Cat 2 est disponible en DVD et VCD HK chez Modern.
La copie est tellement terne qu’elle semble dater de 1985 plutôt que de 2001... ils sont forts ces hongkongais !


