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Japon

Hit the Goal

aka Shûto ! - Shoot ! - Shuuto ! | Japon | 1994 | Un film de Kazuki Ômori | D’après le manga de Tsukasa Ôshima | Avec SMAP (Masahiro Nakai, Takuya Kimura, Gorô Inagaki, Tsuyoshi Kusanagi, Shingo Katori, Katsuyuki Mori), Miki Mizuno, Emi Kodaka, Masato Furuôya, Kôyô Maeda, Kinki Kids (Kôichi Dômoto, Tsuyoshi Dômoto), Rui Ramos, Nobuhiro Takeda, Shinji Fujiyoshi, Yôko Nogiwa

Objectivité. n.f. [abstraction de ses préférences personnelles...]

Toshi Tanaka est étudiant dans le lycée Kakegawa. Passionné de football et plutôt bon joueur, il rejoint Kakegawa avec deux de ses amis de collège, Kenji et Kazu, afin d’incorporer l’équipe de football, considérée comme l’une des meilleurs du Japon, dans laquelle évolue Kubo, leur aîné d’un an, véritable idole de nos jeunes gens... Mais le temps passe et les rêves s’estompent. Toshi, toujours amoureux du ballon rond, se retrouve vite le seul des trois à continuer, puisqu’ils sont reclus dans l’équipe de réserve. Le moral est bas, d’autant plus que Kubo, tombé gravement malade, reste absent du terrain... Un beau jour, une jolie grande gueule bagarreuse, Kazumi, décide de devenir manager du club de foot ; ils acceptent - légèrement contraints ! - mais les jeunes joueurs ne montrent aucun véritable enthousiasme... Kazumi a alors une idée en tête : organiser un match aux allures de duel entre l’équipe des nouvelles recrues et leurs aînés, en faisant croire que s’ils perdent, ils quitteront définitivement le club de foot... à leurs dépens...

"La subjectivité et l’objectivité sont deux chemins nécessaires au savoir et sont interdépendantes..." - Henry F. Smith

...Ouch !!! SMAP et Miki Mizuno dans le même film ?! Il n’en faut pas plus à mon esprit pour qu’il se mette à divaguer, et qu’intérieurement je sois pris d’une sorte de frénésie jubilatoire et quelque peu coupable... Evidemment, l’ "objectivité sanchesque" risque fort d’entrer en jeu... oui, mais si cette fois, cette objectivité on ne peut plus subjective faisait place à une réelle "objectivité" ?...

"L’objectivité est subjective, et la subjectivité est objective" - Woody Allen

...et oui, force est de constater que les a priori positifs, pour ne pas parler d’un capital sympathie que j’avais à l’égard de ce Shûto ! avant même de l’avoir vu, se sont transformés à la vision du film... Au premier abord, le dix-neuvième long-métrage de Kazuki Ômori - réalisateur de vingt-neuf films à ce jour, de Kuraku Narumade Matenai ! (1975) à T.R.Y. (2003) - peut sembler avoir tous les ingrédients du produit typique destiné aux jeunes ados fans du groupe SMAP, et très sincèrement, c’est ce que laissent augurer les premières images du film, sans parler de la bande son, quasi-exclusivement composée de leurs chansons... oui mais alors ? ...Mais alors, ce qui semble n’être qu’une comédie post-ado sur le foot, se transforme rapidement en une leçon de vie, d’Amour et d’amitié...

Le jeune Toshi, va se retrouver face à lui-même ; que veut-il vraiment faire de sa vie ?... Cette question, il va se la poser dès le début du film - tout en continuant jusqu’à la fin -, après s’être rendu compte que des amis qui partageaient la même passion que lui, avec le même entrain, se sont dirigés vers d’autres horizons... Mais Toshi est bien entouré. Kazumi, amoureuse de lui, va le pousser dans ses derniers retranchements, jouant avec lui et sa fierté, le forçant à agir. Si la jeune femme lui apporte un certain réconfort, c’est Kubo qui va lui ouvrir les yeux, et lui faire comprendre qu’il n’y a que ce que lui ressent qui compte vraiment, et que lui seul est à même de décider quelle sera sa vie... Kubo, être éphémère, prodige touché par la grâce, véritable ange gardien, traverse le film tel un éclair, sorte de Motorcycle Boy (Rumble Fish - F.F.Coppola /1983) nippon, personnage angélique, lunaire et irréel...

...Bon vous allez me dire que nous sommes à des années lumières de l’engouement du début de cet article où je parlais d’ "objectivité sanchesque" et du bonheur provoqué par la présence de Miki Mizuno ou des excellents SMAP (de vrais malades !)... Bah oui, mais bon, le film est bien plus adulte qu’il n’y paraît au premier abord, et ne parler que du côté people serait lui nuire...

Hep hep hep !!!... Ne vous méprenez pas ! Shûto ! n’est pas un drame sombre et larmoyant !... Non, il s’agit tout simplement d’un film sur la vie, avec ses hauts, ses bas, et les craintes rencontrés par de jeunes adultes en devenir, un peu perdus au milieu d’une société où seul, on n’est rien... tout en devant se démarquer des autres pour parvenir à quelque chose...

...et comme c’est souvent le cas dans le cinéma populaire, le sport est utilisé ici comme une parabole sur les épreuves de la vie... Certes, c’est plutôt banal, mais ça fonctionne très bien, particulièrement grâce aux acteurs, tous très bons. On retrouve donc, dans le rôle de Toshi, l’excellent Masahiro Nakai, leader de SMAP qui, huit ans plus tard, interprètera brillamment l’inquiétant Peace dans l’étonnant Mohouhan de Yoshimitsu Morita. A ses côtés, ses collègues du groupe, Gorô Inagaki (Saimin), Tsuyoshi Kusanagi (Messengers), Shingo Katori (Juvenile) et Katsuyuki Mori - aujourd’hui pilote moto professionnel -, mais surtout Takuya Kimura (Hero, Chushingura 1/47) - ’Kimutaku’ -, qui est tout simplement parfait dans le rôle de Kubo, lui offrant toute la profondeur et le mystère que ce personnage méritait... Mais il n’y a pas que les SMAP, puisque l’on retrouve Miki Mizuno (Koibito wa Sunaipâ 1 & 2, Odoru Daisosasen - The Movie), alors âgée de dix-neuf ans - et déjà terriblement jolie ! -, Kôyô Maeda du groupe Otokogumi, les Kinki Kids, mais également le regretté Masato Furuôya (Arashigaoka, Maakusu no Yama), habitué d’Ômori, les deux hommes ayant travaillé ensemble à quatre reprises, notamment sur le film Hipokuratesutachi...

En adaptant le manga éponyme créé par Tsukasa Ôshima, Ômori choisit de donner vie à une fable réaliste teintée de poésie, sur l’adolescence, ou plutôt ce moment de la vie où des êtres doivent choisir ce qu’ils en feront, un moment où prendre des décisions se révèle primordial... voire vital. Avec ses allures de produit formaté - ce qu’il est d’une certaine manière - Shûto ! se révèle être à l’arrivée tout simplement un beau film, émouvant et drôle.

DVD (Japon pas vu) | Shochiku Video | NTSC | Zone 2 | Format : 1:1:85 - 16/9 | Son : Dolby Surround

Suppléments : 30 minutes de making of, interviews, trailer...

Ce DVD ne contient pas le moindre sous-titre.

DVD (HK) | Panorama Entertainment | NTSC | Zone 3 | Format : 1:1:85 - 4/3 | Images : Un pressage plutôt réussi, malgré l’absence d’un transfert anamorphique | Son : 5.1 très correct, même s’il est parfois légèrement surfait.

Suppléments : 3 pseudo-trailers des films Dream Maker, Pinch Runner et Senrigan... c’est tout !

Ce DVD comporte des sous-titres optionnels anglais et chinois.

Existe une VHS (NTSC) au Japon, au format, dolby surround, ainsi qu’un VCD à HK, quant à lui uniquement sous-titré en chinois.

- Article paru le mercredi 2 juillet 2003

signé Kuro

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