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Hong Kong

Hot War

aka Huan yin te gong | Hong Kong | 1998 | Un film de Ma Chu-Cheng et Jingle Ma | Avec Ekin Cheng, Jordan Chen, Kelly Chen, Terence Yin, Vanessa Yeung, Asuka Higuchi

Du scénario en veux-tu en voilà ? Il faut bien avouer que je l’ai cherché aussi. Après le coup du "Je veux un vilain méchant CAT-3 et je me retrouve avec un film tellement bon que ça en est remarquable" (voir article sur Sentenced to Hang), je me jette sur Hot War avec une certaine appréhension perverse, étant donné que tout le monde m’a toujours dit que ce film était fondamentalement mauvais. C’est vrai, il y a Ekin Cheng au générique. Mais il y a aussi Jordan Chan (Bio-Zombie) et Kelly Chen (Lost and Found)... alors il faut bien que je me fasse ma propre idée, non ? Et bien SI ! Et en plus j’ai raison, tiens ! Voici pourquoi...

Les agents Tango One (Ekin Cheng), Szeto Blue (Kelly Chen) et CS Koo (Jordan Chen) font partie du "Lab 20", une section de la CIA basée à Chicago et spécialisée dans la recherche sur les messages subliminaux et leurs applications... et pas n’importe lesquelles puisque Szeto a mis au point le programme "VR Fighter", destiné à faire du péquin moyen (du genre "taupe" potentielle) un James Bond de luxe en 7 jours chrono. Du coup, nos experts sont protégés à longueur de temps par une équipe de la CIA... enfin c’est ce qu’on croit, car il semble bien facile à Alien (Terence Yin) de kidnapper Szeto Blue lors du mariage de CS à Miami. Sans oublier auparavant de tuer Kate, la toute récente femme de CS, pour le plaisir (car Terence Yin incarne toujours un vilain sadique)...
Vous vous doutez bien que tout cela se transforme très vite en affaire personnelle : Tango One veut sauver Szeto (les deux sont secrètement amoureux, bien sûr), tandis que CS ne vit plus que pour venger la mort de sa femme. Les deux agents demandent donc à leur supérieur la permission de suivre un training VR, afin de pouvoir se rendre à Hong-Kong pour régler son compte à Alien. Mais la mission serait trop simple si le training VR n’entraînait pas, sur certains guerriers, son lot d’effets secondaires. CS en découvre vite la nature, victime d’attaques de violence extrème et d’illusions paranoïaques...

Bon sang, mais que se passe-t-il donc avec le public des films HK, ce noyau dur qui, il y a encore dix ans, portait aux nues le moindre excés cinématographique de l’ex-colonie ? Sur quelle base un fan authentique peut-il descendre un film comme Hot War qui, je le déclare d’entrée de jeu, est tout simplement EXCELLENT ?

Tout à fait, l’OVNI bourrin de Jingle Ma (Tokyo Raiders, Para Para Sakura) est vraiment excellent. Après une ouverture un peu kitsch (de l’enlèvement de Blue à l’entraînement de Tango One et CS), Hot War multiplie les exploits scénaristiques pour entraîner le film sur les sentiers du cinéma bourrin et jouissif. Le pétage de plombs de Jordan Chan, parfait pour ce genre de rôle bestial, donne lieu à une floppée de scènes magnifiques ; celle où il rêgle son compte à la copine d’Alien est particulièrement ahurissante, mais ce n’est pas la seule.

Il est vrai que son scénario est aberrant, et que Hot War peut déconcerter plus d’un spectateur tant son objectif narratif semble se déplacer toutes les cinq minutes. Cependant, toute la force de l’attitude provocatrice de Jingle Ma est justement d’imposer ces décalages comme autant de retournements à accepter sans se poser de questions. Et finalement, n’est-ce pas là ce que nous aimons tous dans les films HK les plus fous ? Hot War se propose de nous offrir un spectacle dégénéré à la Skyline Cruisers, avec toutefois un peu plus de cohérence et surtout un côté très "noir" vraiment bienvenu. Les scènes d’action sont filmées et montées avec un dynamisme moins tape à l’oeil que dans un Gen-X Cops, par exemple, et Hot War en retire un côté très Kirk Wong / Ringo Lam qui manque à beaucoup de productions grand spectacle aujourd’hui. Que voulez-vous que je vous dise de plus ? Même Ekin Cheng s’en tire super bien, et assure la crédibilité de l’attitude changeante de son personnage face à celui, affreusement déterminé, de CS Koo. Quand à Kelly Chen... et bien Kelly sera toujours Kelly, un point c’est tout !

Non, vraiment, je ne comprends pas : Hot War est un film d’action excellent, bourrin à souhait, et avant tout assumé, ce qui lui permet de nous communiquer un plaisir bienvenu tout au long de ses 90 minutes syndicales de durée. Comme quoi...

Hot War est disponible en DVD HK chez Universe (pas vu).

Le VCD sorti chez le même éditeur est de très bonne qualité.

- Article paru le mardi 28 mai 2002

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