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Hong Kong

Human Lanterns

Hong Kong | 1982 | Un film de Sun Chung | Avec Liu Yung (Lau Wing), Lo Lieh, Chen Kuan-Tai, Tim Lei, Sun Chien, Siu Yam-Yam, Tanny Tien-Ni, Lo Meng

Attention !!! Film Culte !!!

Master Tan a organisé une grande fête en l’honneur de sa future concubine Yen-Chu et de sa sublime lanterne. Tout les habitants du village ont été invité et même Master Lung, homme aussi influent et puissant que Tan, est convié pour célébrer l’évènement. Tout se passe pour le mieux, les deux rivaux trinquent et rivalisent de bons mots et parlent même du festival des Lanternes, qui aura lieu d’ici quelques mois. Pourtant l’ambiance bon enfant est anéantie quand Lung reconnaît en Yen-Chun son ancienne maîtresse. Vert de jalousie, victime d’un affront irréparable, Lung quitte la soirée et décide de tout mettre en œuvre pour faire confectionner une lanterne surclassant celle de Tan.

Une rapide visite chez le vieux Tsui lui apprend que les plus fabuleuses lanternes sont fabriquées par un certain Chun Fang, qui vit reclus dans la forêt. Sans attendre, Lung se rend chez ce mystérieux personnage. Mais voilà que cet artisan de génie se trouve être un ancien rival de cœur et d’influence - comme Tan. Poussé et défait en combat singulier par Lung, il vit terré dans un favella et occupe ses journées à faire des lanternes, ou tisser des paniers.

D’abord réticent et rangé du côté de Tan, Chun Fan accepte néanmoins la commande, pensant pouvoir reprendre la place sociale qu’il occupait huit ans auparavant. Pour sceller cette union, les deux anciens ennemis festoient dans le bordel du village, l’endroit où Yen-Chu "travaille". Ce soir-là, Lung se querelle avec la jeune et belle concubine devant tous les clients et employés de la Maison ; la conversation s’envenimant, Lung menace Yen-Chu de représailles sévères si jamais elle revoie Tan. Le lendemain soir Yen-Chu se fait enlever par un homme masqué... S’ensuivront des disparitions de plus en plus étranges et qui concernent soit Tan, soit Lung...

La police veille, Tan et Lung mènent leurs enquêtes chacun de leur côtés, Chun Fan confectionne dans son coin... pendant qu’un dangereux personnage kidnappe des jeunes femmes.

Human Lanterns n’a en rien usurpé son statut de film culte. En effet, dès le début la messe est dite puisque nous assistons à un générique somptueux digne du Demons de Lamberto Bava. En fait le générique n’a pas grand chose à voir avec la série Z italienne, c’était juste pour citer le titre et pouvoir taper le nom de Umberto Barberini à côté de celui de Billy Idol... voilà c’est fait !! Un générique somptueux donc, censé foutre la trouille aux spectateurs (mission difficilement accomplie) mais qui néanmoins plante une ambiance de façon spectaculaire - surtout au vu des premières scènes du film, éclairées différemment.

Autant vous le dire tout de suite, Human Lanterns doit beaucoup à Lo Lieh, véritable clé de voûte du film. A ce rythme, je vais m’acheter Mercenaries from Hong-Kong si ça continue. Je m’explique. Tout d’abord Lo Lieh incarne Chun Fang, l’outsider, le challenger, le Yojimbo pris entre deux clans, deux hommes : Tan et Lung. Pointons le doigt sur le fait que le réalisateur ne cherche pas à nous cacher l’identité du mystérieux kidnappeur masqué et ganté de griffes, puisque dès sa première apparition son visage nous est montré. Ce qui va constituer une prouesse car maintenant le réalisateur va devoir intéresser le spectateur, non pas par l’identité du malfaiteur, mais par ses mobiles et circonstances atténuantes. Même si Sun Chun n’y parvient qu’à moitié (là je suis objectif !!), nos yeux se régalent de voir ces femmes dépecées, avec pour tout doublage un rouleau de scotch que l’on dévide.

L’impétueux et belliqueux Lung est interprété par Liu Yung, devenu l’une des étoiles de la Shaw au milieu des années 70. Il faudra qu’il endosse le rôle de l’Empereur Chien-Lung cinq fois, pour devenir une immense constellation de la Shaw Brothers (poésie journalistique débile dont le seul but était d’écrire un superlatif assez puissant pour marquer vos esprits !!). Héros de Convict Killer, il fera aussi une apparition dans le Visible Secret (’Secret Voyant’ en français) de Hui On-Wah.

Face à lui, on retrouve le bouillonnant Chen Kuai Tai, dans le rôle de Tan. A l’image de Lung, Tan utilise son pouvoir, sa notoriété et son argent qu’à son seul et unique bien-être. Tous deux mettent tout en œuvre pour être le plus beau, le plus influent ; ce Paraître, toujours ce Paraître qui m’est devenu insupportable à regarder. Au lieu de mettre leur influence, leur éducation bref toute leur personne au service du peuple pour faire le bien, nos deux zigotos s’agitent et se battent pour du vent.

Et je le répète encore, ces hommes, qui à l’époque faisaient office de gouvernements de proximité, auraient dû s’efforcer d’être, comme tout gouvernement - surtout ceux actuels - ce qu’on appelle "an instrument of good" ; l’instrument du bien... pour tous... Human Lanterns n’a pas ce genre de prétentions dénonciatrices je vous rassure. Human Lanterns est bel et bien un film culte. Ses décadrés vertigineux au dessus des toits, son système de roues broyeuses de chair humaine, son Lo Lieh, ses combats sanglants... Son odeur de film craspouille...

Human Lanterns c’est aussi mortel que Predator 2. Je ne crois pas vous avoir dit que Predator 2 c’est de la balle. Non, parce que Danny Glover qui met 1h43 pour tuer le Predator et qui se vidant de son sang déclare haut et fort aux 9 autres Predators - deux points ouvrez les guillemets : "D’accord !! A qui le tour enfoirés !!". Waaah si c’est pas du cinéma de mecs ça !!!

Voilà c’est ça : Human Lanterns c’est un film de mecs pour toute la famille... de mecs !!

DVD HK (zone 3) édité par Celestial Pictures dans le cadre de la collection Shaw Brothers.
Comme de coutume chez Celestial, le film est remasterisé de folie comme il se doit, et est présenté au format d’origine 1:2.35 (Vive le Shaw Scope de p...ute !!).

Le Mono devient bien vit nasillard dès que l’on augmente un tant soit peu le volume de l’ampli. Peut-être vaut-il mieux le regarder avec le son de votre téléviseur. Le film n’est proposé qu’en mandarin, la langue d’origine. Les sous titres présents sont chinois, anglais, indonésien et malais, optionnels.

Suppléments... comme d’hab !! Photos (captures d’écran en fait) et affiche originale, quelques notes de productions, des bios et des filmographies sélectives, et pour finir des bandes annonces en veux-tu en voilà. Dans l’ordre celles de Human Lanterns d’époque et d’aujourd’hui. Mais sont aussi présentes sur le DVD les bandes annonces de Temple of the Red Lotus, The Last Tempest, Last Woman of Sheng et Big Brother Cheng.

- Article paru le mardi 8 juillet 2003

signé Takeuchi

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