Hungama
Quiconque s’est déjà retrouvé devant une comédie hong-kongaise standard est en mesure de comprendre mon désarroi face à Hungama, comédie indienne standard. Il faut préciser que je n’avais pas choisi la plus facile puisque celle-ci est reconnue pour être particulièrement complexe. Démonstration avec un listing non exhaustif des personnages, accompagné de quelques détails qui devraient vous faciliter la tâche :
Anjali (interprétée par une nouvelle venue, Rimi Sen) a quitté son village pour échapper à un mariage arrangé. Elle s’installe donc à Bombay et se fait passer pour la fille du couple Tiwari afin d’être engagée par Jeetu chez Videocon (ça ne s’invente pas...)
Nandu (Aaftba Shivdasani) essaie de percer dans le monde de la musique. Afin d’emménager dans un appartement dont le propriétaire n’accepte de louer qu’aux couples mariés, il se fait passer pour le mari d’Anjali
Jeetu (Akshaye Khanna et ses yeux de cocker) est le fils de l’avocat de Radheysham Tiwari. Il a monté Videocon, une enseigne de Hi-Fi, CD, DVD... Ayant vendu un équipement au couple Tiwari, c’est dans leur propriété qu’il croise Anjali. Persuadé qu’il s’agit de leur fille, il se décide à tout mettre en œuvre pour l’épouser afin de toucher le jackpot
Radheysham Tiwari (Paresh Rawal, plus d’une centaine de films à son actif) est un riche homme d’affaires à la tête de plusieurs industries : Anjali Chemicals, Anjali Electronics... Après avoir longtemps résidé dans le village d’Anjali, il s’est installé dans sa luxueuse résidence secondaire, à Bombay. Dès lors, il soupçonne sa femme d’avoir une aventure avec Jeetu
Mrs. Tiwari (Shoma Anand) est l’épouse de Radheysham Tiwari. Depuis son arrivée à Bombay, elle s’émancipe au contact de la ville. Elle soupçonne également son mari d’avoir une aventure avec Anjali, son homonyme
Anil (Sanjay Narvekar) est un ami de Jeetu qui se fait passer pour le fils de Radheysham Tiwari alors que ce dernier n’est pas encore revenu à Bombay. Avec la complicité du majordome, il occupe temporairement leur maison afin d’impressionner "Raddiwala" Tejabhai et d’obtenir ainsi la main de sa fille
"Raddiwala" Tejabhai (Shakti Kapoor, une filmographie impressionnante en quantité qui justifie que l’on mentionne son nom) est un caïd de Bombay
Raja (Rajpal Yadav) est le fils d’un propriétaire terrien du village d’Anjali. Sur les ordres de son père, il est parti à Bombay pour retrouver Anjali avec laquelle il est censé se marier. Malheureusement pour lui, suite à une altercation, il va se planquer dans un hôtel, près de la gare, où se cachent également Anil puis Nandu
Ajoutez une douzaine de personnages secondaires bien folkloriques, agitez le tout et enfoncez-vous bien dans votre fauteuil pour 2h30 de quiproquos. Après une longue exposition, loin d’être claire, qui démontre les lacunes de Priyadarshan en matière d’écriture limpide, les situations pittoresques se suivent avec logique, chaque progression d’une intrigue en impliquant une autre par le jeu des multiples nœuds qui les relient.
Certes, il ne faut pas s’attendre à du grand cinéma (même si une telle complexité scénaristique ne se retrouve que chez des auteurs comme Wong Kar-Wai ou bien dans les soap operas) mais Hungama se laisse regarder, ne serait-ce que pour la scène d’électrocution massive la plus hilarante qu’il m’ait été donné de voir. C’est vilain, mais qu’est-ce que c’est bon...
Hungama est disponible en DVD indien sous-titré anglais chez Venus.

