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Japon

Ju-on 2

aka Juon 2 | Japon | 2000 | Un film de Takashi Shimizu | Avec Yûko Daike, Makoto Ashikawa, Kahori Fujii, Mayuko Saitô, Dankan (Minoru Iizuka), Yuurei Yanagi, Tomohiro Kaku, Takako Fuji, Ryôta Koyama, Denden, Tarô Suwa, Reita Serizawa, Kiriko Shimizu

Dans la vie, il faut toujours terminer ce que l’on a commencé, et puis aussi battre le fer tant qu’il est chaud, etc. Bref toutes les raisons sont bonnes pour conclure momentanément le cycle Ju-on entamé en début de semaine avec The Grudge, sur le visionnage de Ju-on 2, second V-cinema de la série réalisé par Takashi Shimizu au cours de l’année 2000.

Souvenez-vous (ou alors reportez-vous à l’article sur Ju-on en date... d’hier !), à la fin du premier Ju-on, ma préoccupation n’était pas de savoir si Takashi Shimizu était un réalisateur doué, qui plus est capable de m’effrayer (ça, c’est bon, j’en étais et j’en reste convaincu), mais plutôt de voir si sa thématique parviendrait à se renouveler. En abordant la projection de Ju-on 2 avec une telle interrogation en tête, difficile de ne pas être désarçonné ; en effet, ce deuxième épisode débute avec près d’une demi-heure (sur un total de 75 minutes, c’est beaucoup !) d’images empruntées à son grand-frère. Vil stratagème ou foutage de gueule ?

Difficile de trancher entre les deux impressions. En reprenant d’un seul tenant les deux sketches consacrés aux péripéties de Kobayashi Sensei dans la maison Saeki, Shimizu parvient à remplacer le suspense du premier épisode par une sensation plus désagréable encore : l’appréhension. Le spectateur redoute les apparitions de Toshio, la descente d’escalier de Kayako ainsi que la conversation avec Takeo, et en vient à oublier qu’il connaît déjà ces scènes - tout simplement parce que, quelque part, il aimerait qu’elles se déroulent et surtout se concluent autrement. Forcément moi, ce petit garçon qui vous appelle sur votre portable alors qu’il est juste devant vous, et qui ouvre grand les yeux et la bouche en poussant un miaulement terrifiant, ça me glace le sang d’une façon inexplicable - et Shimizu l’a bien compris.

Quand il enchaîne sur un second sketch lui aussi intégralement emprunté à Ju-on premier du nom - le dernier, celui mettant en scène le personnage de Kyoko, médium chargée par son agent immobilier de frère de tester la "malignité" de la maison Saeki - l’appréhension disparaît pendant quelques minutes pour laisser à nouveau place à l’étonnement le plus complet. Puis le réalisateur, malin, insère un nouveau personnage dans ces images familières en la personne du neveu de Kyoko, et étend la malédiction Ju-on bien à l’extérieur de la maison Saeki en se rattachant au périple de Takeo, assassin, mari et père de Kayako et Toshio, respectivement.
Ces inserts qui ne faisaient pas partie du premier opus, sont complétés par la continuation directe de celui-ci - à savoir l’occupation de la demeure maudite par de nouveaux habitants. Ju-on 2 repart alors (enfin) tranquillement sur son propre chemin, et passe par un sketch beaucoup plus long que tous les autres de la série pour livrer un véritable film dans le film, effrayant, tournant autour de la "contamination" de Kyoko et de son entourage.

Et puis arrive la fin, superbe, de Ju-on 2. Au vide très proche du Kaïro de Kiyoshi Kurosawa qui conclut The Grudge, Ju-on 2 oppose un trop plein d’apparitions, introduit par une séquence éprouvante de poursuite entre le neveu de Kyoko et une Kayako décidemment très véloce, même à quatre pattes... Ces derniers plans avant la fin en trompe l’œil de ce diptyque réservé au petit écran, sont superbement apocalyptiques, et font passer la pilule de ce "demi" deuxième film comme une lettre à la poste. Y’a pas, Shimizu est un nom que nous ne sommes pas près d’oublier ! Et la série Ju-on de s’imposer, à la force de variations - visuelles et structurelles - sur une idée aussi bonne qu’elle est simple, comme l’une des plus prometteuses sagas horrifiques de ce début de siècle. A myth in the making...

Ju-on 2 est disponible en DVD zone 2 NTSC au Japon chez Pioneer, sans sous-titres, seul ou en coffret avec Ju-on.

- Article paru le vendredi 8 août 2003

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