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Japon

Koroshiya Pazuzu

Japon | 2000 | Un film de Takashi Watanabe | Avec Hiroki Matsukata, Kaori Takahashi, Shinsuke Shimada, Zakoba Katsura

Après les deux films de la série Chaka avec Riki Takeuchi, Takashi Watanabe ne s’est pas arrêté en si bon chemin et a réalisé Koroshiya Pazuzu ("Pazuzu le tueur"), un film néanmoins proche des Chaka. C’est cette fois Hiroki Matsukata (acteur habitué des films de yakusa et réalisateur de Okite) qui remplace Riki Takeuchi. Pour votre érudition personnelle, Pazuzu est le nom d’un démon personnifiant un vent de tempête.

Pazuzu est un ancien tueur à gages retraité qui a ouvert un petit restaurant dans un lieu isolé où il s’adonne à son passe-temps favori, la pêche. Mais un jour, des yakusa font irruption dans son restaurant et Pazuzu sauve la vie de l’un d’eux. Ils deviennent amis jusqu’au jour où la fille de son ancien partenaire le retrouve et lui demande d’effectuer un travail pour elle et pour la mémoire de son père. Il doit assassiner un homme politique protégé par le yakusa à qui il a sauvé la vie...

Koroshiya Pazuzu reprend les thèmes des Chaka qu’il explore de façon plus approfondie. Ainsi le passé est omniprésent, par la fille de l’ex-partenaire de Pazuzu, mort par sa faute, ou par un tueur chinois mystérieux, certainement envoyé par un ancien ennemi. On y retrouve le recours à des scènes de flashback ainsi qu’une présence fantomatique, celle de son partenaire. La répétition également est une fois encore largement utilisée. D’abord par la répétition de l’histoire (l’assassinat prévu doit se dérouler dans le même lieu qu’un ancien contrat, effectué avec son partenaire et au cours duquel ce dernier devait trouver la mort) et ensuite par le retour d’un passé qu’il cherche à fuir (son travail de tueur, les yakusa). Enfin, le film joue sur l’opposition entre la ville (lieu des assassinats et territoire des yakusa) et le lieu de retraite de Pazuzu (un restaurant isolé). Cet aspect était déjà présent dans les Chaka, soit par l’hôpital ou l’immeuble abandonné de Chaka soit par l’usine désaffectée de Chaka 2. Lieus vides et calmes qui symbolisent la volonté, plus ou moins forte, des tueurs de cesser leur activité, mais aussi fournissent la preuve qu’une autre vie est possible, notamment par la présence de femmes qui mettent à jour la part d’humanité des tueurs.

Pazuzu est, dit de façon un peu lapidaire, une redite des Chaka et particulièrement de Chaka 2. Cependant, il semble de Takashi Watanabe ait vu quelques films entre temps et notamment des Takashi Miike. La présence d’un tueur chinois bien décidé à ramener la tête de Pazuzu chez lui, ou un final qui mêle drogue et ultraviolence en témoignent. Tout est bien plaisant certes, mais le plus intéressant est finalement la relation de Pazuzu et de son ami yakusa qu’il sait qu’il va devoir trahir. En dépeignant le yakusa comme un monstre drogué, Watanabe fait perdre un peu de puissance à cette relation que l’on aurait aimé voir apparaître plus problématique et équivoque. La "trahison" de Pazuzu est finalement justifiée puisque le personnage trahi est bel et bien un véritable bad guy (il est drogué et séquestre la fille du partenaire de Pazuzu). Pas de regrets donc - à part pour le spectateur.

Si Koroshiya Pazuzu reste un film très plaisant, il manque singulièrement d’originalité et certains thèmes restent largement inexploités. Soit Watanabe répète ses propres films, soit il va chercher ailleurs des références malheureusement par trop évidentes. Mais pour une fois, on a le droit a une Happy End !

Disponible en VHS au Japon...

- Article paru le mercredi 2 juillet 2003

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