Les héritiers de Shaolin
Jet Li entre arts martiaux et guerre des sexes...
San (Jet Li) fait partie d’un groupe de jeunes garçons (les Dragons) qui vivent sur les bords du fleuve Yang Tzé, et qui sont tous des pratiquants de kung-fu chevronnés. Ils passent leur temps à s’entraîner sous l’autorité de celui qu’ils considèrent comme leur père, un ancien moine de Shaolin qui les a sauvés lors d’une attaque de brigands, alors qu’ils étaient encore bébés. Le seul problème de leur existence, c’est un groupe de jeunes filles (les Phoenix) qui vivent sur l’autre rive du fleuve mais qui surtout appartiennent à l’école d’escrime de Wu Tang. Les deux clans passent donc leur temps à se chamailler gentiment et à s’affronter dans des combats pour faire valoir la suprématie de leur école. Les choses se compliquent le jour où les brigands reviennent dans la région pour se venger. Afin de se débarrasser de Shaolin et de s’en prendre aux filles de Wu Tang (nos brigands sont de sacrés vicieux), ils décident de liguer les deux clans l’un contre l’autre.
Après le sucées du Temple de Shaolin en Asie, le gouvernement chinois décide de produire rapidement un nouveau film basé sur les arts martiaux traditionnels chinois avec la même équipe technique, les mêmes acteurs - Jet Li en tête -, et tourné une nouvelle fois en décors naturels. Second volet d’une série qui comportera finalement trois films (le dernier étant Les arts martiaux de Shaolin, on en reparle évidemment très vite), Les héritiers de Shaolin n’est pas une suite directe au Temple de Shaolin, mais une nouvelle histoire servant à mettre en avant des démonstrations impressionnantes du kung-fu de Shaolin.
Beaucoup moins sérieux que le premier film (avec son histoire de vengeance), Les héritiers de Shaolin est une comédie au ton léger (même très léger), axée sur la rivalité des deux écoles (les plus jeunes se défient constamment) et les relations entre les garçons et les filles (on ne perd jamais une occasion de parler de sexualité, même si c’est à demi-mot). Jet Li en grand frère meneur de troupe, retrouve son rôle de garçon naïf et farceur, qui tente de réconcilier les deux clans et fait tout son possible pour marier son père et son oncle aux deux premières filles du clan Wu Tang, ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes avec les autres filles du clan. Quant au brigand déguisé en moine qui tente de détruire Shaolin (et qui est censé apporter un peu de suspense), il est plus ridicule que dangereux avec son strabisme convergent ou son déguisement de prince indien (digne des chinois déguisés en indiens d’Amérique de Once Upon a Time in China and America).
Il faut bien l’avouer, tout ceci n’est pas très sérieux, et on devine que l’intrigue n’est qu’un prétexte pour permettre à Jet Li et aux jeunes artistes qui l’accompagnent (aussi bien garçons que filles) de montrer toutes leurs capacités martiales, aussi bien à l’épée qu’au bâton.
Il faut bien le reconnaître, une fois encore on n’est pas déçu par les scènes de combats du film (après tout on est quand même là pour ça), qui se révèlent de toute beauté. Si celles opposant les enfants ressemblent avant tout à des démonstrations (voir la scène où chaque clan s’affronte avec la technique d’un animal), les scènes de combats de fin (le seul moment sérieux du film) sont le clou du film avec des affrontements bâton contre épée rapides et virevoltants, qui ne laissent pas une seconde de répit au spectateur. Inutile de dire que le talent de Jet Li est largement mis à contribution et qu’il se révèle encore plus époustouflant que dans Le temple de Shaolin dans le maniement du bâton (un talent qui atteindra son apogée avec son combat contre Donnie Yen dans Once Upon a Time in China 2) que dans celui du nunchaku à trois branches.
Les héritiers de Shaolin sans être un chef d’œuvre du film d’arts martiaux (pour cela il faudra attendre le troisième film du cycle Shaolin), reste un film de bonne facture qui permettra aux fans du genre de passer un moment agréable.
Les héritiers de Shaolin existe - entre autres - en VHS chez HK, et en DVD chez Mei Ah (pas vu).


