Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Japon

Lie, lie, lie

aka Rai rai rai | Japon | 1997 | Un film de Shun Nakahara | Avec Koichi Sato, Etsushi Toyokawa, Honami Suzuki, Hirotaro Honda

Ah qu’elles sont jolies les filles de mon pays, lie, lie, lie, lie, lie, lie... hum... pardon...

Aikawa, un étrange mythomane, fait irruption dans la morne vie de Zenji Hatano, un typographe en freelance...

Résumé plutôt concis, j’en conviens, mais Lie, lie, lie est un film étrange, pas spécialement évident à synthétiser... il n’en demeure pas moins intéressant à bien des égards. "Tout commence par un mensonge...", c’est en ces termes que le personnage de Hatano ouvre le film. Car comme son titre anglophone l’indique, Lie, lie, lie parle de mensonges. Pourquoi trois fois le mot Lie ? Tout simplement parce qu’il y a trois personnages principaux, et que ce trio va parvenir à ses fins en mentant, de manière plus ou moins réussie d’ailleurs...

Hatano est un homme plutôt introverti qui vît seul avec sa machine (qu’il a d’ailleurs baptisé d’un prénom féminin...), insomniaque chronique. Un jour, sa vie est littéralement chamboulée par l’arrivée d’un personnage saugrenu qui dit s’appeler Shin Aikawa, sensé être un ancien camarade d’école. Cet intrus dans le petit univers de Hatano va vite devenir plus qu’envahissant. Aikawa dit qu’il possède sur lui plus de 100 millions de Yens en coquillages venant tout droit d’Afrique... il les laisse à Hatano abasourdi, et disparaît. Cinq jours plus tard, il refait surface en réapparaissant chez lui. Entre temps, Hatano se rend compte que les coquillages ont pourris, et les jette. En découvrant ça, Aikawa lui demande alors de le rembourser ; ne se laissant pas démonter, Hatano refuse catégoriquement. Aikawa lui propose alors de "couper la poire en deux", et lui demande vingt millions de Yens ; Hatano refuse toujours, jusqu’à ce que son maître chanteur à deux balles lui demande trois millions... intrigué, Hatano lui demande comment 100 millions peuvent se transformer en trois millions ; c’est alors que Aikawa explique à son hôte forcé comment il en est arrivé là... Aikawa est un petit escroc qui vit d’arnaques en tous genres ; il gagne de l’argent sur le dos des banques en ouvrant une compagnie fictive, mais qui malgré tout possède des locaux, accumule une grosse somme d’argent puis disparaît. Un peu plus tard dans une galerie d’art, il rencontre Kiki, une artiste contemporaine déjantée qui créée ses œuvres à l’aide d’un fusil... une "idylle" naît entre eux deux jusqu’au jour où il la quitte, emportant avec lui un bon paquet d’argent. Ce dont il ne se doute pas, c’est que Kiki est la fille d’un grand chef yakuza ; Aikawa se retrouve donc poursuivi par la mafia nippone... C’est à ce moment qu’il fait la rencontre de Hatano. Une étrange amitié va se tisser progressivement entre ces deux personnages. Hatano, qui ne dort plus depuis bien longtemps, se voit "prescrire" un traitement composé de pilules par Aikawa. Hatano parvient enfin à trouver le sommeil, lorsqu’un beau jour, en se réveillant, les deux hommes découvrent un texte magnifique écrit "pendant son sommeil" par l’insomniaque endormi. Après "recherches", le texte aurait été dicté par le fantôme d’un auteur britannique, une femme, née au XVII ème siècle, répondant au nom de Patience Worth... Aikawa sent le gros coup, et entraîne avec lui Hatano. Les deux "compères" apportent donc le manuscrit à une maison d’édition. Leur interlocuteur est une jeune femme, qui se révèle beaucoup moins dupe qu’elle n’y paraît ; elle leur propose alors une association, afin de gagner le pactole...

Adapté d’un roman, Lie, lie, lie fut réalisé en 1997 par Shun Nakahara, qui commença sa carrière en tant qu’assistant réalisateur à la Nikkatsu de 1976 à 1985, puis créa sa propre maison de production en 1994 (Bonobo), et à qui l’on doit notamment les films Shakotan Boogie (1987), The Cherry Orchard (1990) ou encore Colourful (1999). Interprété par un trio talentueux composé du très bon Koichi Sato, vu dans le méconnu - mais excellent - Tokarev, dans l’ultime polar Gonin, et dans le rôle de "Pied-bot" dans le Mishima de Paul Schrader ; on retrouve également dans la peau de Aikawa, l’étrange Etsushi Toyokawa, qui a joué notamment chez Sogô Ishii (Angel Dust), et que l’on a pu voir plus récemment dans le film Sennen Tabito ; ainsi que la méga connue - avant tout pour ses rôles dans des dorama - Honami Suzuki (Hero Interview)... je tiens également à signaler un cameo chef-d’oeuvrissime de l’un de nos acteurs cultes à SdA : Tomorowo Taguchi (Tetsuo, Dangan Runner, Love Letter... et des milliers d’autres films !).

Film déconcertant, drôle, un peu barré et conventionnel à la fois, Lie, lie, lie vous transportera pendant plus de deux heures dans un univers où le mensonge devient réalité pour le plaisir de tous... et puis, un film qui prône la lecture ne peut pas être mauvais...

DVD | Universe | NTSC | Zone 3 (HK) | Format : 1:1:85 - 4/3 | Images : Noirs peu profonds, et un écho de l’image lors de certains déplacements des personnages... malgré tout, l’ensemble n’est pas loin du convenable. | Son : Très bonne Stéréo, de l’ampleur. | Suppléments : Le minimum syndical à HK : rien !

Bon malgré tout, louons l’initiative de Universe qui nous offre ici un film japonais toujours pas sorti sur ce support (DVD) dans son pays d’origine (uniquement en VHS et LD - épuisé), avec sous-titres anglais (même s’ils sont loin d’être parfaits).

Lie, lie, lie existe également en VCD (Universe), mais attention, uniquement sous-titré en chinois.

- Article paru le jeudi 8 novembre 2001

signé Kuro

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