Love Undercover 2 : Love Mission
Miriam Yeung est de retour dans le rôle qui lui a valu de devenir une superstar du jour au lendemain ; pour notre plus grand plaisir, Kuen reprend en effet du service dans Love Undercover 2. Enfin le plaisir, c’est bien, mais attention ! car ceci n’est pas un flim sur le cyclisme. D’ailleurs, la dernière collaboration Joe Ma / Miriam Yeung n’est peut-être même pas vraiment un flim du tout...
Tant bien que mal, Kuen (Miriam Yeung, donc) a fini par passer haut la main les examens de l’école de police. Du coup, elle assure d’emblée une multitude de postes différents pour parfaire sa formation : négociatrice, démineuse... à chaque fois, l’échec est au rendez-vous, et notre gaffeuse préférée autant qu’autoproclamée s’en retourne fissa aux côtés de son équipe convoitée du premier opus. Sa première mission ? Rattraper une erreur de son boss, chargé par "Madam" d’accueillir une dénommée Tasha (la fort jolie top model Coco Chiang), impératrice de Puerto Risi en visite à Hong-Kong. Le Boss s’est en effet endormi dans le bus, et s’est fait dérober la somme allouée pour assurer accueil et hébergement à la dignitaire, aussi Kuen prend-elle l’affaire en mains... Après une cérémonie "économique" à l’aéroport, elle transforme donc la villa de son homme Hoi-Man (Daniel Wu) - fils d’un mafieux repenti je vous le rappelle - en hôtel de luxe providentiel. Mais Tasha convoite Hoi-Man et la tension monte entre les demoiselles ; jusqu’à ce que Kuen pousse la belle dans les escaliers...
Responsable de l’hospitalisation de la personne qu’elle était censée protéger, Kuen est démise de ses fonctions. C’est alors que l’on apprend que Tasha est en réalité un agent undercover, chargée d’épouser l’empereur de Puerto Risi pour entrer en relation avec un gang de voleurs richissimes. Par un jeu de quiproquos que je n’expliciterais pas ici, Madam est forcée de confier une nouvelle mission improbable à Kuen : endosser le rôle de Tasha et faire tomber le fameux gang, venu dérober une bouteille de vin français de plus de 300 ans - la Controlerie - estimée à plusieurs dizaines de millions de dollars...
Si le premier Love Undercover était excellent, tout entier consacré à souligner le talent comique exubérant de Miriam Yeung en ne reculant devant aucun excès scénaristique, Love Undercover 2 : Love Mission pousse le concept encore un peu plus loin. Et si, en guise d’affront cinématographique, on faisait fi de tout scénario ? Sans trame, plus de cohérence certes, mais plus d’incohérence non plus - et du coup tout devient permis ! Comme cette introduction de près d’une demi-heure au rythme insaisissable, avec notamment la confrontation Kuen / Tasha, inconsistante, quasiment en suspension tant on perçoit qu’elle est en roue libre et inutile... Quelque part en fait, ce melting pot de l’humour cantonnais dépasse un peu les frontières hongkongaises pour lorgner du côté de La Tour Montparnasse Infernale et de son humour merveilleux et pourtant pesant, lourd, tout en longueur - en moins réussi malheureusement.
Il y a bien quelques gags très drôles en effet (j’ai une préférence pour la scène très courte où Lam Suet file des coups de pieds à Miriam sous la table, mais la parodie désopilante de Daniel Wu par l’un des confrères de Kuen fait aussi très bien l’affaire - quoique cette scène coupée au cours de laquelle Kuen se fait écrouer pour avoir flingué une colombe dans un gunfight au ralenti n’est pas vilaine non plus), mais l’ensemble est tellement décousu qu’il paraîtrait presque improvisé. Du coup, d’une scène à l’autre, l’inertie se perd et tout est à reprendre. Et le plus étonnant, c’est que les acteurs s’y remettent tous de plus belle à chaque fois !!! J’en veux pour exemple le "combat" final, véritable pétard mouillé au cours duquel aucun protagoniste ne semble comprendre ce qu’il doit faire, mais chacun le fait tout de même avec beaucoup d’enthousiasme (Daniel Wu lui-même et c’est explicite, a une scène au milieu du film où il déclame - en français et avec le sourire s’il vous plait ! - qu’il ne sait pas ce qu’il fait là ni pourquoi...), voire même de talent. Et autant dire que des protagonistes, il y en a à foison - et même d’excellents, comme ce trio de vieux mafieux qui refusent de laisser tomber les sulfateuses à leur sortie de prison. Si les acteurs n’y sont pour rien, c’est que c’est bien l’emballage qui prend l’eau, alors...
Et oui, en dehors de quelques scènes où je ne peux m’empêcher de craquer pour Miriam, vraiment adorable et excellente (ça, c’est subjectif), Love Undercover 2 déconcerte au moins autant qu’il divertit, et ne peut dissimuler son infériorité à Love Undercover premier du nom (ça, c’est objectif). L’heure serait-elle venue pour le duo Joe Ma / Miriam de se renouveler ? Ne vous inquiétez pas, étant donné que l’ennui est encore loin d’être au rendez-vous, je suis pour ma part tout prêt à leur laisser une autre chance. Rendez-vous est donc d’ores et déjà pris pour Love Undercover 3, pas plus tard que l’an prochain si l’on en croit les rumeurs de la toile...
Love Undercover 2 : Love Mission est disponible en DVD HK chez Mei Ah, dans une superbe édition (copie nickelle, 5.1 efficace) double DVD, gavée de suppléments sympathiques (making of, behind the scenes, scènes coupées, teaser, trailer, data bank, best buy, etc.) mais sans sous-titres (les suppléments hein, pas le film !).


