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Corée du Sud

Lovely Rivals

Corée du Sud | 2004 | Un film de Jang Kyu-sung (Jang Gyu-Seong) | Avec Lee Jee Hoon (Lee Ji-Hun) , Yeom Jung Ah (Yeom Jeong-A), Lee Se Young

Quelques temps après Teacher Kim Bong Du, le réalisateur Jang Kyu-sung revient avec un nouvel opus tout aussi réussi. Malgré tout, quelques similitudes entres les deux films pourraient de prime abord en agacer quelques uns. Mais - car il y a toujours un mais - s’arrêter à ce détail serait fort dommage. Cela vous amènerait à passer à côté d’une comédie fort sympathique et plus fine qu’il n’y paraît (une valeur qui se dilue fortement dernièrement dans l’univers de la comédie coréenne...).

La première chose qui peut frapper dans ce petit film est l’actrice principale. Eh oui, les plus attentifs d’entre vous vont tout de suite reconnaître la belle-mère insupportable de 2 Soeurs. Le virage qu’elle prend ici est plutôt brutal ; en effet elle passe de schyzo-psychopathe de la pire espèce à une version touchante de Ally Mc Beal, un peu usée par les affres du célibat et de sa propre vie qui ne suit pas la bonne voie. Ally Mc Beal - le mot a été lâché. La première heure du film s’apparente en effet clairement à une décalco d’un épisode d’Ally Mc Beal chez la marmaille... et c’est bien là que le bât blesse à moitié dirons nous... Oui, juste à moitié, car quoi qu’on puisse dire cette première partie reste drôle, mais complètement à l’encontre de ces 45 dernières minutes qui emmènent le film dans une toute autre direction. Le changement de tonalité en plein milieu du film est une spécialité des productions coréennes, le seul problème c’est que parfois tout cela est tellement brusque que le spectateur en reste pantois. Lovely Rivals ne coupe pas vraiment à la règle. Et pourtant le film fonctionne ; c’est çà le plus drôle de l’histoire.

La raison pour laquelle le film ne s’écroule pas est le duo d’actrices principales. Je ne m’attarde pas sur le rôle du bogosse de service tant il ne sert à rien ici. Il n’est rien de plus qu’un objet, en gros "soit beau et tais-toi", rien de plus rien de moins. Non, le vrai point fort est le couple formé par la maîtresse d’école et la jeune élève, qui font de l’école un champ de bataille amoureux pour les beaux yeux du bellâtre de service. Ce qui rend tout cela attachant en fait, n’est ni plus ni moins que le jeu de miroir qui s’installe entre les deux protagonistes. Chacune renvoie à l’autre l’image de ce qu’elle à été ou de ce qu’elle a peur de devenir. L’absence du père dans chacun des deux foyers se fait cruellement ressentir sur leur comportement en société. L’attention désespérée que la jeune élève recherche auprès de son professeur d’art, ne la rend ici qu’encore plus touchante. De l’autre côté, la maîtresse d’école apparaît quant à elle beaucoup moins attrayante dans la première heure du film. De par le traitement assez générique de son personnage, on a quelques difficultés à lui accorder plus d’attention que cela. Elle reste agréable mais pas mémorable, et c’est justement au contact des enfants qui composent sa classe - mention spéciale au groupe de jeunes pestes - et lors du crêpage de chignons dans les toilettes au début du film, que l’œil du public va changer sur ce personnage.

C’est grâce à cette insupportable marmaille que la prof va réussir à retrouver confiance en elle et comprendre la valeur de son travail. Les pestes, au contact de cette prof pas comme les autres, deviennent plus matures, et la prof retrouve le goût d’enseigner au lieu de fuir dans une des grandes villes avoisinantes... ok c’est prévisible, c’est légèrement sentimental et fleur bleue, et là je vous réponds oui. Mais est-ce que c’est un problème ? A mes yeux pas vraiment. Bon, c’est évident que si la prof dans un accès de colère, avait décider de s’allier à la prof de biologie pour créer une race d’écoliers mutants prêts à envahir la terre, le film aurait été beaucoup plus fendard et borderline (c’est vrai quoi, faut pas torturer les « chtite nenfants », c’est mal !!! bon ok une ou deux baffes de temps en temps, ce n’est qu’un film après tout). Mais cette fois-ci, ce sont les bons sentiments qui prennent la main sur le film. Est-ce que vous le regretterez ? Non, car le produit est honnête et affiche clairement la couleur dès le début. Donc si vous voulez un peu de bon temps et enfin venir à bout de la cargaison de kleenex dont vous ne savez plus quoi faire, ce film est pour vous... La bonne humeur, ça ne se refuse pas...

Lovely Rivals est disponible en DVD coréen (zone 3 NTSC) chez Bitwin, image 2.35:1 anamorphique et son 5.1, sous-titré en anglais.

- Article paru le dimanche 6 février 2005

signé Marcus Burnett

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