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Hors-Asie

Lucio Fulci : L’Aldila

aka The Beyond - Seven Doors of Death - L’Au-delà - l’Aldilà e tu vivrai nel terrore ! | Italie | 1981 | Un film de Lucio Fulci | Produit par Fabrizio De Angelis | Avec David Warbeck et Catherine MacColl

Le bon, la brute et le Fulci...

Petit rappel de barème. Fulci (prononcez fouletchi) est au cinéma gore-italien ce que Sergio Leone fut au western. En effet notre petit Lucio (prononcez loutchaud) suivait des cours de médecine lorsque tout à coup sa petite amie décida de le quitter (la gourde ne le trouvant pas assez riche !!??). Il abandonna très vite ses études ridicules et s’inscrivit dans une école de cinéma, dans le but de la reconquérir. Bien qu’il ne récupéra jamais son ex., Fulci se prit d’affection pour ce métier et devint très vite accro. Il travailla sur des documentaires et entre autre pour Max Olphus et devint scénariste puis assistant réalisateur. En 1959 il dirigea son premier film avec Toto (pas le petit garçon un peu golio des blagues, mais un comique italien très célèbre encore aujourd’hui puisque chaque diffusion de ses films en Italie bat à peu près tous les records d’audience). Suite au flop du film, il se consacra à la musique et plus particulièrement à l’écriture de paroles, puis revint tout naturellement à la réalisation avec des comédies musicales (I Ragazzi del juke-box, Urlatori alla Sbarba).

Puis en 1966, Fulci réalisa son premier western (Tempo di massacro) et il glissa tout naturellement vers le courant (alors nouveau) du giallo. Ce qui est bien chez Lucio c’est qu’il ne s’est jamais cantonné à un genre ; tout comme notre bon ami Umberto Lenzi. Aussi en l’espace de 10 années, il dirigea pas moins de 17 films : aussi bien des westerns que des polars ou encore des films érotiques. A noter que pendant la projection de Beatric Cenci (film médiéval de 1969) des réflexions telles que "ammazzato il direttore" ("tuez le réalisateur") cinglaient de toutes parts. En 1972, il fut mis à l’écart de la production italienne car le film Non si sevizia un paperino (Don’t torture a duckling) avait froissé un politique homosexuel qui s’était cru visé par cette satire. Résultat des courses : 2 ans passés dans l’inaction la plus totale. Heureusement un certain film de morts-vivants issu de l’esprit torturé de deux grands enfants sorti en salle : l’année c’est 1979, les deux hommes sont Romero et Argento, et le film est Dawn of the Dead. Le film passionna les foules, les producteurs, les gens en général, bref toute l’Italie. Fulci découvrit alors de quel bois il était constitué et se lança à corps perdu dans le genre, et montra à tous de quoi il était capable.

C’est l’époque bénite de Gli ultimi Zombi (Island of the Living-Dead / Zombi 2 / Zombie / Zombie Flesh-Eaters), de Paura nella città dei morti-viventi (The Gates of Hell / The Fear / Fear in the city of the Living-Dead - 1980) , et du dérangeant mais chef-d’oeuvrissime L’Aldilà (The Beyond / L’au-delà / Seven Doors of Death - 1981). Pour beaucoup de fans, ce film reste de loin son plus abouti aussi bien techniquement que scénaristiquement. Malheureusement son prochain film Lo Squartatore di New-York (The New-York Ripper - 1982) fit un flop financier et critique, et marqua la fin d’une collaboration de plusieurs années avec son producteur Fabrizio De Angelis. Mais tout ceci n’arrêta pas Lucio, loin de là, et en moins de 9 ans il réalisa 15 films plus ou moins inégaux dont Un Gatto nel cervello et le non moins célèbre I Fantasmi di Sodoma ; célèbre car le film relate les mésaventures d’un groupe de jeunes gens qui, trouvant refuge dans un superbe château, se trouvent nez à nez avec des revenants nazis !!!!!!

Un jour de Mars 1996, Lucio Fulci fut terrassé par une crise de diabète alors que quelques semaines plus tard il devait démarrer le tournage de Wax House produit par Dario lui-même. Il va sans dire que le film aurait connu un succès beaucoup moins modeste, mais bon que voulez-vous...

Lucio Fulci est aujourd’hui l’un des réalisateurs-clés de l’Horreur italienne, au même titre que l’immense Mario Bava et le sublime Argento. D’ailleurs rien que pour vous voici sa filmographie tellement que...

- 1959 | I Ladri Ragazzi del Juke Box
- 1960 | Urlatori alla Sbarra
- 1962 | Colpo Gobbo all’Italiana - I Due della Legione Straniera - Le massaggiatrici
- 1963 | Gli Imbroglioni Uno Strano Tipo
- 1964 | I Due Evasi di Sing Sing - I Maniaci - 002 Agenti Segretissimi
- 1965 | I Due Pericoli Pubblici - Come Inguaiammo l’Esercito - 002 Operazione Luna
- 1966 | Come Svaligiammi la Banca d’Italia - I Due Para - Tempo di Massacro
- 1967 | Come Rubammo la Bomba Atomica - Il Lungo, il Corto, il Gatto
- 1968 | Operazione San Pietro
- 1969 | Beatrice Cenci - Una sull’Altra / One on Top of the Other
- 1971 | Una Lucertola con la Pelle di Donna / A Lizard in a Woman’s Skin
- 1972 | All’Onorevole Piacciono le Donne / The Eroticist - Non Si Sevizia un Paperino / Don’t Torture a Duckling
- 1973 | Zanna Bianca
- 1974 | Il Ritorno di Zanna Bianca
- 1975 | Il Cav. Costante Nicosia Demoniaco / Dracula in the Provinces - I Quattro dell’Apocalisse
- 1976 | La Pretora
- 1977 | Sette Note in nero / The Psychic
- 1978 | Sella d’Argento
- 1979 | Zombie 2 / Zombie / Zombie Flesh Eaters
- 1980 | Luca il Contrabbandiere - Paure nella Citta dei Morti Viventi / City of the Living Dead / Gates of Hell
- 1981 | L’Adila / The Beyond - Gatto Nero / Black Cat - Quella Villa Accanto al Cimetero / The House by the Cemetery
- 1982 | Lo Squartatore di New York / The New York Ripper - Manhattan Baby
- 1983 | Conquest - I Guerrieri dell’Anno 2072
- 1984 | Uccide a passo di Danza / Murderock
- 1986 | Il Miele del Diavolo / The Devil’s Honey
- 1987 | Aenigma
- 1988 | Zombie 3 - Quando Alice Ruppe lo Specchio / Touch of Death - I Fantasmi di Sodoma / The Ghosts of Sodom
- 1990 | Demonia - Un Gatto nel Cervello / Nightmare Concert
- 1991 | Voci dal Profondo / Voices from Beyond - Le Porte del Silenzio / Door to Silence

C’est donc en plein milieu de sa période zombie que Fulci écrivit et réalisa L’Aldilà. L’Aldilà n’est pas un film comme les autres. L’Aldilà c’est du cinémascope. L’Aldilà c’est la moiteur ambiante de la Louisiane qui vous glue à votre siège dès les premières minutes. L’Aldilà c’est le "bad dream" de pas mal de gens (dont moi). L’Aldilà c’est malsain, glauque, flippant et flippé, humide, gore, bouillonnant... en un mot c’est le bonheur.

Le film s’ouvre en pleine nuit sur une vaste demeure de Louisiane. L’action se situe au siècle dernier. Dans une des chambres un homme peint un tableau, quand tout à coup un groupe de forcenés fait irruption et l’entraîne jusqu’au sous-sol de la maison. Là, le malheureux peintre se fait rouer de coups de chaîne. Les cris stridents rendent insoutenable la vision de cette séquence surtout que les plans odieusement horribles de peau déchirée se succèdent avec une frénésie folle. On se croit au bout de nos peines, mais les tortionnaires ont la bonne idée de crucifier l’artiste et de lui balancer de la chaux vive au visage. Et top générique !! Sans conteste l’entrée en matière la plus originale de l’univers.

De nos jours (1981 à l’époque), Liza (Catherine MacColl), une new-yorkaise, a acheté le domaine pensant en faire un hôtel. Mal lui en a pris : les petits accidents se succèdent et d’étranges phénomènes ont lieu. Le docteur John MacCabe (David Warbeck) est appelé sur place et remarque lui aussi l’étouffante ambiance de l’hôtel. Tous ces évènements restent à leur yeux bien anodins. Lorsque Liza est à deux doigts d’écraser une jeune aveugle, elle est à mille lieues d’imaginer que le plombier, chargé de réparer une fuite, se fait zigouiller, de manière assez spectaculaire, par le peintre décédé 100 ans auparavant et qui se trouve en état de décomposition très peu avancée (un corps mettant 18 mois à se décomposer normalement). Liza raccompagne la jeune aveugle et, une chose entraînant l’autre, elle apprend à celle-ci qu’elle possède la grande bâtisse. Quelle n’est pas sa surprise lorsque l’infirme prétend que sous l’hôtel se situe une des sept portes de l’enfer, et que le jeune peintre fut massacré pour l’avoir justement rouverte.

Est-ce pour cette raison que Liza se sent mal dès qu’elle passe la porte de la demeure ? Qui est cette jeune aveugle ? Pourquoi la mort rôde-t-elle autant ?

Quel rapport Bernard Menez a-t-il avec ce film ?

Et surtout qu’ y-a-t-il derrière cette porte de l’enfer ?

DVD de l’éditeur le plus mortel de tous les temps Anchor Bay... un grand merci à William Lustig.

DVD seulement disponible en tin-box (boîte en fer dans lequel on peut ranger des galettes bretonnes et totalement inrangeable). Film uncut, en 2.35:1 à l’image très belle qui rend merveilleusement bien les jeux de profondeur de champ et les changements de points ; un surround gonflé en 5.1 mais tout à Fait agréable ; et quelle musique !!!!

Suppléments : interviews d’époque de Lucio Fulci , de David Warbeck et Catherine MacColl datant de 1994 ; 3 bandes-annonces U.S, International, German ; commentaire audio de David Warbeck et Catherine MacColl ; le pré-générique allemand ainsi que le générique (perdu jusqu’à ce jour) ; un petit fascicule de 48 pages ; 6 cartes postales ; et une gallerie de photos.

Et en plus c’est numéroté c’est y pas beau tout ça ! (Moi c’est le n°6233 sur 50000.)

Le film est aussi dispo en DVD chez EC Entertainment, dans une très belle copie (tirée des masters utilisés par Tarantino pour la resortie du film en 1996 aux USA), néanmoins uniquement en anglais et en surround.

- Article paru le vendredi 30 novembre 2001

signé Takeuchi

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